ARCHIVE - Rapport final - Les jeunes, les armes et la violence à Toronto et à Montréal

Contenu archivé

L'information dont il est indiqué qu'elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n'est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n'a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

31 mars 2006

Rapport préparé pour Sécurité publique et Protection civile Canada sous la direction de la gestionnaire de projet Rebecca Jesseman

Patricia G. Erickson
Scientifique chevronnée, Centre de toxicomanie et de santé mentale
Professeure de sociologie et de criminologie, Université de Toronto
Pat_Erickson@camh.net

Jennifer E. Butters
Directrice de la recherche, Centre pour les initiatives en santé urbaine, Université de Toronto
Jenn.Butters@utoronto.ca

Les auteurs veulent exprimer leur gratitude aux collaborateurs suivants : Dr Edward Adlaf, Centre de toxicomanie et de santé mentale, Dr Serge Brochu, Université de Montréal et Dre Marie-Marthe Cousineau, Université de Montréal.

Table des matières

Résumé

Objectifs

Le présent rapport fait état de résultats de recherche qui contribuent à l'avancement des connaissances sur les interrelations entre les jeunes, les armes et la violence des gangs de rue à Toronto et à Montréal.

Méthode

Les données ont été recueillies auprès de trois échantillons de jeunes de sexe masculin âgés de 14 à 17 ans - soit des élèves, des décrocheurs et des contrevenants placés sous garde en milieu fermé - au moyen du même questionnaire et des mêmes techniques de collecte de données dans les deux villes. De 2000 à 2003, le questionnaire a été rempli en classe par un échantillon représentatif d'élèves et dans le cadre d'une interview en privé par des échantillons représentatifs de décrocheurs et de contrevenants. Les chercheurs ont ensuite procédé à une analyse comparative entre les deux villes et les trois échantillons. Ce rapport présente les résultats de l'analyse descriptive et de l'analyse à plusieurs variables réalisées à cette fin.

Résultats

Un certain nombre de questions préoccupantes ont été examinées. Les résultats obtenus sont complexes et varient selon le site et l'échantillon, mais il est possible d'en dégager quelques tendances stables. Bien que la prévalence des affrontements entre gangs soit plus élevée à Montréal qu'à Toronto, la variable constitue dans les deux villes un puissant prédicteur de la violence liée aux armes à feu chez les élèves et les détenus. La vente de drogue - surtout de crack ou de cocaïne - augmentait considérablement la probabilité de perpétration d'actes de violence commis avec une arme à feu chez les détenus de Toronto mais non chez ceux de Montréal. Chez les jeunes décrocheurs, les auteurs ont également relevé un lien positif entre la vente de drogue et la probabilité de perpétration d'actes de violence commis avec une arme à feu, lien qui ne s'est toutefois révélé significatif qu'à Toronto. Selon les jeunes interrogés, il faut moins de temps à Toronto qu'à Montréal pour se procurer une arme à feu, comme en témoigne le taux plus élevé d'exposition aux armes à feu enregistré dans cette ville selon divers indicateurs.

Limitations

En l'absence de données de référence recueillies dans le cadre d'une enquête canadienne comportant des questions aussi détaillées et aussi fouillées sur les armes à feu et la violence, le rapport ne présente pas de données conjoncturelles. Le choix des adolescents de 14 à 17 ans comme population étudiée s'explique du fait que c'est au cours de cette période que le taux de perpétration de graves actes de violence interpersonnelle augmente et atteint un sommet; il faut toutefois se garder d'appliquer les résultats obtenus aux jeunes plus âgées ou à ceux des autres villes du Canada.

Recommandations

Les chercheurs ont relevé au sein des trois échantillons des deux villes un certain pourcentage de jeunes qui portaient une arme à feu et l'utilisaient. Il est essentiel pour la protection du public d'identifier les jeunes qui ont atteint cette extrémité et de les soumettre aux sanctions prévues par la loi. Il est également nécessaire, pour inverser la supposée tendance à l'accroissement de la violence liée aux armes à feu et contrecarrer les efforts de recrutement des gangs, d'établir un cadre de prévention à grande échelle. Il convient d'adopter des approches différentes pour les jeunes à haut risque selon qu'ils font partie de la population étudiante, des décrocheurs ou des détenus. Il est capital de prévoir pour les élèves des stratégies de prévention leur offrant des solutions de rechange réalistes à l'adhésion à un gang et appuyant la réussite scolaire. Dans le cas des décrocheurs, les incitations économiques visant à favoriser le retour à l'école et à fournir des sources de revenu viables autres que la vente de drogue constituent un outil puissant. Dans le cas des jeunes contrevenants, il faut prévoir des efforts plus intenses au titre de l'intervention, du counseling et de la supervision pour réorienter une trajectoire criminelle débouchant sur une activité criminelle violente à l'âge adulte. Il est capital que le plan de réduction de la violence liée aux armes à feu au Canada prévoie des mesures à court et à long terme.

Les jeunes, les armes et la violence à toronto et à montréal

Rapport préparé pour Sécurité publique et Protection civile Canada sous la direction de la gestionnaire de projet Rebecca Jesseman (présenté le 31 mars 2006)

Patricia G. Erickson et Jennifer E. Butters, Université de Toronto

I. Introduction

À la faveur de l'attention récemment accordée par les médias et le public à la hausse apparente du nombre d'homicides par arme à feu à Toronto, la plus grande ville au Canada et celle qui a la population la plus diversifiée sur le plan ethnique, « les jeunes, les armes à feu et les gangs » ont souvent été mentionnés comme étant à l'origine de l'émergence de cette tendance. La recherche d'explications et d'interventions potentiellement efficaces a par ailleurs révélé le peu de travaux de recherche qui ont été consacrés à l'étude de ces questions au Canada1. Il se peut que notre taux d'homicides relativement faible et le fait que les armes à feu font chez nous l'objet d'une réglementation plus stricte que chez nos voisins du Sud aient contribué à nous faire croire que « cela ne pouvait pas se produire ici ». Par contraste, la vive inquiétude que soulève la question des jeunes et des armes à feu aux États-Unis a donné lieu à une série de travaux de recherche au cours des 20 dernières années. Nous nous trouvons donc peut-être à trop miser sur les données et les conclusions des études étasuniennes, faute de disposer de données sur la portée et la nature du problème au Canada. Or, l'étude DAVI (Drugs, Alcohol and Violence International), réalisée conjointement par le Canada et les États-Unis depuis 19992, nous permet de disposer de données importantes et uniques sur divers aspects de la violence armée à Toronto. D'autres ressources nous ont permis d'ajouter Montréal au champ d'observation de l'étude3 et de créer la première base de données détaillées au Canada qui permette d'analyser les liens entre les armes, les gangs et la violence chez les jeunes.

Nous présentons dans ce rapport les données comparatives recueillies pour trois groupes de jeunes à Toronto et à Montréal. Ces groupes étaient formés d'adolescents âgés de 14 à 17 ans recrutés en milieu scolaire, au sein de la collectivité et dans les établissements correctionnels pour rendre compte de divers degrés d'intégration dans le milieu conventionnel et de risque de participation à des activités délinquantes. Comme les élèves représentent un échantillon aléatoire de jeunes fréquentant l'école, dont la majorité ne s'adonnent pas à la criminalité (si ce n'est sous sa forme la plus mineure), ils sont considérés comme le groupe le plus normatif, au sein duquel l'on s'attend à observer le moins de violence. Étant donné que les jeunes qui ne sont pas assidus à l'école et échappent ainsi à la surveillance des adultes sont plus nombreux à commettre d'autres infractions, on considère que les décrocheurs présentent un risque modéré de participation à des crimes avec violence, le groupe à plus haut risque à cet égard étant formé des jeunes contrevenants placés sous garde en milieu fermé. Les données ont été recueillies sur une période de trois ans, débutant en 2000 à Toronto et en 2001 à Montréal, au moyen du même questionnaire (traduit) et des mêmes techniques de collecte afin d'assurer la comparabilité des résultats. Le questionnaire a été rempli en classe par les élèves et dans le cadre d'une interview en privé par les décrocheurs et les contrevenants. Bien que l'étude ait porté à la fois sur les garçons et sur les filles, le présent rapport fait uniquement état des données relatives aux garçons. Nombre d'études ont démontré que les garçons sont de trois à quatre fois plus nombreux que les filles à déclarer porter des armes, armes à feu incluses4. Le taux de perpétration des crimes avec violence les plus graves est aussi généralement plus élevé chez les garçons5. Le lecteur trouvera quand même dans la section « Sommaire des faits saillants », à la fin du rapport, une brève note au sujet de l'analyse distincte des données sur les filles et les armes (voir la note en bas de page no 1).

D'autres caractéristiques du plan d'étude initial nous ont aidés à mieux cerner le problème. Comme l'étude a été présentée aux jeunes comme une étude portant sur « les drogues et la violence », leur attention n'était pas indûment attirée sur l'intérêt pour les armes à feu et l'appartenance à des gangs. Ceci nous permet d'accorder une plus grande confiance à la validité des réponses aux questions correspondantes, rien n'incitant les jeunes à sous-estimer ou à surestimer leur intérêt. Notre proposition initiale soulignait l'importance de placer la violence dans un contexte englobant une variété d'armes potentielles. Cependant, comme l'étude a été réalisée en partenariat avec l'Université du Delaware et que son financement était en partie de source américaine, elle comprenait un certain nombre de questions précises portant expressément sur les armes à feu. Il nous est donc possible dans ce rapport de situer les réponses à ces questions sur le port et l'utilisation des armes à feu dans le contexte des réponses aux questions sur les armes utilisées de façon plus générale. Par ailleurs, comme la proposition initiale n'avait pas pour objet l'étude des gangs, le questionnaire ne comportait pas de questions sur l'appartenance à différents types de gangs6; néanmoins, du fait de l'intérêt que nous portons à l'étude de la délinquance, nous y avions inclus des questions standards sur la participation à des bagarres entre gangs, activité de gang la plus grave et la plus violente et la plus susceptible d'être corrélée avec l'utilisation des armes à feu.

Le présent rapport est structuré comme suit. Après un exposé détaillé sur les méthodes de collecte et les échantillons utilisés, le rapport comporte une section portant sur la mesure des variables d'intérêt dans laquelle les résultats sont présentés en deux parties. La première présente un examen, pour les trois groupes de jeunes des deux villes, des données descriptives ayant trait aux types d'armes portées et aux endroits où elles le sont, à l'expérience qu'ont les jeunes d'actes de violence commis avec une arme à feu en tant que victimes ou agresseurs, aux liens entre ce type de violence et les bagarres entre gangs, aux caractéristiques de l'incident le plus violent vécu par les jeunes en rapport avec les armes à feu ou les gangs et aux attitudes des jeunes à l'égard des armes. On y compare aussi les données sur la provenance des armes à feu et le temps nécessaire pour s'en procurer une recueillies auprès des décrocheurs et des détenus de Toronto et de Montréal. La seconde partie, qui porte sur l'analyse à plusieurs variables, présente les résultats des régressions logistiques effectuées pour tenir compte simultanément de divers facteurs pouvant expliquer les actes de violence commis avec une arme à feu et indique quelles sont les variables prédictives les plus importantes. Le rapport se termine par un sommaire des faits saillants relatifs aux villes et aux groupes étudiés et par la recommandation de mesures d'intervention au triple plan de l'application de la loi, de la prévention et de l'élaboration des politiques.

II. Méthodes : Sélection des échantillons

IIa. Méthodes de collecte et de sélection des échantillons pour les élèves : Toronto et Montréal

L'étude DAVI a été réalisée à l'aide d'un questionnaire à remplir soi-même auprès d'un échantillon de 904 élèves de sexe masculin, de la 9e à la 12e année, de Toronto (8 écoles; n = 456) et de Montréal (8 écoles, n = 448) d'avril 2001 à mai 2003. L'étude a porté dans chaque ville sur un échantillon aléatoire stratifié (par région et par revenu) à deux degrés (école, classe). Afin d'assurer une répartition appropriée selon le statut socio-économique [SSE] et la région, on a procédé au cours du premier stade de sélection à une stratification de la population des écoles par région (régions métropolitaines de recensement [RMR]-ville et RMR-périphérie) et par SSE (faible et autres), pour obtenir quatre strates. Dans chaque cas, la RMR standard a été séparée entre son centre-ville et sa périphérie.

Par ailleurs, les écoles à faible revenu ont été définies comme celles situées dans un quartier où, selon les données du recensement, au moins 20 % des résidents ont déclaré un faible revenu, alors que les autres écoles ont été définies comme celles situées dans un quartier où moins de 20 % des résidents ont déclaré un faible revenu. Au sein de chaque strate, on a procédé à la sélection aléatoire de deux écoles selon une probabilité proportionnelle à la taille (PPT), pour obtenir 8 écoles par ville. On a procédé au cours du second stade de sélection à la sélection d'une classe par niveau scolaire, de la 9e à la 12e année, au sein de chaque école, pour obtenir 4 classes par école.

IIb. Méthodes de collecte et de sélection des échantillons pour les décrocheurs : Toronto et Montréal

Au total, 218 décrocheurs ont été interviewés à Toronto et à Montréal, une somme de 15 $ étant remise aux répondants à la fin de l'interview.

Méthodologie utilisée pour les décrocheurs de Toronto - Les 116 décrocheurs de Toronto étaient des élèves qui s'étaient absentés de l'école pendant au moins 30 jours consécutifs au cours des 12 mois précédents. Les interviews en privé ont été réalisées au cours d'une période de 29 mois allant de juillet 2000 à novembre 2002. Les membres de l'échantillon ont été recrutés auprès de quatre organismes de service à la jeunesse, de quatre programmes scolaires parallèles, de deux haltes-accueil de centre communautaire et par le biais d'annonces et de programmes d'aide aux gens de la rue. Les interviews ont été réalisées dans des salles privées, en général un bureau d'accueil ou un coin repas, fournies par l'organisme ou dans des bureaux privés au Centre de toxicomanie et de santé mentale.

Méthodologie utilisée pour les décrocheurs de Montréal - Les 102 décrocheurs de Montréal étaient des jeunes âgés de 14 à 17 ans recrutés auprès des organismes communautaires. Les interviews en privé, qui ont été réalisées de janvier à juin 2003, duraient environ une heure. Les participants ont été recrutés auprès de 18 organismes œuvrant dans l'ensemble de la région métropolitaine de Montréal, au nombre desquels figuraient : a) des organismes communautaires venant directement en aide aux décrocheurs, b) des organismes communautaires d'aide aux jeunes de la rue, c) des organismes de soutien aux jeunes dans le besoin, d) des centres de la jeunesse, e) des organismes communautaires qui aident les jeunes à se trouver du travail et f) des centres d'accueil. Nous avons dans chaque cas communiqué avec le coordonnateur de l'établissement, qui nous a aidés à recruter des répondants et à réaliser les interviews.

IIc. Méthodes de collecte et de sélection des échantillons pour les détenus : Toronto et Montréal

Les données sur les jeunes à plus haut risque de Toronto et de Montréal ont été recueillies dans le cadre d'interviews en privé réalisées auprès d'un échantillon de 278 adolescents de sexe masculin âgés de 14 à 17 ans (Toronto n = 132; Montréal n = 146).

Méthodologie utilisée pour les détenus de Toronto - Les 132 membres de l'échantillon de Toronto étaient des jeunes condamnés à la garde en milieu fermé, mais qui n'étaient pas en attente d'une audience, détenus dans l'un ou l'autre de 10 établissements du Sud de l'Ontario. Les interviews en privé ont été réalisées au cours d'une période de trois ans allant de janvier 2000 à décembre 2002. Les 10 établissements correctionnels du Sud de l'Ontario représentent l'ensemble des établissements protégés pour les mineurs où ces derniers peuvent être détenus pour une période de 24 heures ou plus. Bien qu'on trouve dans ces établissements des mineurs de toutes les régions de la province, l'échantillon retenu était composé uniquement de jeunes dont le domicile familial était situé à l'intérieur de la RMR de Toronto. Les chercheurs ont réalisé une interview en privé avec chacun des membres de l'échantillon.

Méthodologie utilisée pour les détenus de Montréal - Les 146 membres de l'échantillon de Montréal ont été recrutés dans 10 établissements de garde (cinq desservant la région métropolitaine de Montréal, deux la Rive-Sud et trois Laval et les Laurentides). Les interviews en privé ont été réalisées en 2002-2003 avec l'assistance de coordonnateurs d'équipe avec lesquels les chercheurs étaient entrés en contact dans chacun des centres de jeunesse.

III. Mesure et analyse

La section qui suit traite des variables sur lesquelles ont porté l'analyse descriptive et l'analyse à plusieurs variables. On peut noter de légères variations d'un échantillon à l'autre.

IIIa. Analyse descriptive : Caractéristiques générales

Âge : Les répondants devaient indiquer leur âge. Selon les critères de sélection de l'échantillon, les répondants devaient être âgés de 14 à 17 ans (bien qu'on y ait inclus un petit nombre de répondants légèrement plus jeunes ou plus âgés).

Race : Les jeunes devaient indiquer à quel groupe racial ils avaient le plus le sentiment d'appartenir, les choix de réponse offerts aux détenus et aux décrocheurs étant « Blanc », « Noir », « Asiatique » et « Autre ». Comme les conseils scolaires participant à l'enquête ont estimé après avoir vu le questionnaire que ce choix était trop restrictif pour leur population, nous y avons ajouté les choix « Autochtone du Canada », « Hispanique » et « Métis ».

Vit avec ses deux parents : Les répondants devaient indiquer quels étaient les autres membres de leur ménage. Nous avons élaboré à partir des réponses obtenues un indicateur de situation de famille prenant une valeur de 1 pour les jeunes vivant dans une famille biparentale et de 0 pour ceux vivant dans une famille monoparentale.

Suspension de l'école : Les répondants devaient indiquer s'ils avaient déjà été suspendus ou renvoyés de l'école, une cote de 1 étant attribué à ceux qui déclaraient avoir déjà fait l'objet d'une suspension et une cote de 0 à ceux qui déclaraient n'avoir jamais été suspendus ni renvoyés.

Bagarres entre gangs : Les répondants devaient répondre à une série de questions au sujet de leur participation à des bagarres entre gangs avant l'âge de 13 ans et au cours des 12 mois précédents. Ceux qui déclaraient avoir participé à une bagarre entre gangs avant l'âge de 13 ans se voyaient attribuer une cote de 1 et les autres une cote de 0.

Les répondants devaient aussi indiquer combien de fois ils avaient participé à des bagarres entre gangs au cours des 12 mois précédents, ce nombre pouvant varier de 0 à 100 (selon l'échantillon). Pour les besoins de l'analyse, les réponses à cette question ont ensuite été recodées de façon à obtenir une variable dichotomique prenant une valeur de 0 pour les répondants n'ayant participé à aucune bagarre du genre au cours des 12 mois précédents et une valeur de 1 pour ceux ayant participé à au moins une de ces bagarres. La nouvelle variable rendait compte de toute participation à des bagarres entre gangs au cours des 12 mois précédents.

Nous avons créé à partir des réponses à ces deux questions une nouvelle variable rendant compte de la participation antérieure à des bagarres entre gangs. Cette variable prenait une valeur de 1 pour les jeunes ayant participé à une bagarre entre gangs avant l'âge de 13 ans, au cours de la dernière année ou à la fois avant l'âge de 13 ans et au cours de la dernière année, et une valeur de 0 pour ceux n'ayant participé à une telle bagarre ni avant l'âge de 13 ans ni au cours de la dernière année.

Démêlés avec la justice : Le libellé de la question relative à la présente variable variait selon l'échantillon. Les élèves de Toronto et Montréal devaient simplement indiquer s'ils avaient déjà passé une nuit en prison ou en détention (oui = 1; non = 0), alors que les détenus devaient en plus déclarer le nombre de jours qu'ils avaient passés sous garde (le rapport fait état du nombre moyen de jours passés sous garde à des fins descriptives). Enfin, les décrocheurs devaient indiquer s'ils avaient déjà passé une nuit en prison ou en détention (oui = 1; non = 0), puis préciser le nombre de jours qu'ils avaient passés sous garde (le rapport fait état du nombre moyen de jours passés sous garde).

Trafic de drogue : Le libellé des questions relatives à la présente variable variait aussi selon l'échantillon. Dans le cas des élèves, les données relatives à la variable « A vendu de la drogue au cours des 12 derniers mois » ont été recueillies à l'aide des deux questions suivantes : [traduction] « Combien de fois au cours des 12 derniers mois avez-vous vendu de la drogue à des tiers? » et « Combien de fois au cours des 12 derniers mois avez-vous reçu des objets de valeur en échange de drogue? » La variable prenait une valeur de 1 pour ceux qui ont répondu souvent, quelque fois ou rarement et une valeur de 0 pour ceux qui ont répondu jamais. Ces deux résultats ont ensuite été additionnés pour obtenir une variable qui prenait une valeur de 1 pour les élèves qui avaient déjà vendu de la drogue ou reçu un objet de valeur en échange de drogue.

Les détenus et des décrocheurs devaient quant à eux d'abord indiquer s'ils avaient déjà vendu de la drogue ou obtenu un objet de valeur en échange de drogue (1 = oui; 0 = non), puis, s'ils avaient donné une réponse affirmative, préciser les drogues dont ils avaient fait le trafic. Les études existantes démontrent clairement l'existence d'une corrélation entre la gravité des infractions avec violence (y compris la violence liée aux armes à feu) et certains marchés de la drogue. Pour les besoins de l'analyse, nous avons donc créé une nouvelle variable dénotant la participation au marché de la cocaïne ou du crack. Cette variable prenait une valeur de 1 pour les répondants qui ont déclaré avoir déjà vendu de la cocaïne ou du crack ou les deux et une valeur de 0 pour les autres.

Port d'arme

En raison du peu de temps dont nous disposions pour faire remplir le questionnaire en classe, un certain nombre de questions relatives au port d'arme ont été posées aux élèves sous forme de questions à deux choix (oui ou non) plutôt que sous forme de questions à choix multiples comme dans le cadre des interviews avec les décrocheurs et les détenus. Nous allons voir quelles sont ces questions.

Notre analyse porte sur les réponses à un certain nombre de questions ayant trait au port d'armes par des tiers. Ces questions sont les suivantes :

  1. Combien d'élèves de votre école portent une arme, quelle qu'elle soit? (choix de réponses = La plupart, Un certain nombre, Quelques-uns et Aucun).
  2. Certains de vos amis portent-ils des armes? (1 = oui; 0 = non). Les réponses à cette question ont été recodées pour les échantillons de détenus et de décrocheurs afin d'obtenir une variable prenant une valeur de 1 pour les réponses La plupart, Un certain nombre, Quelques-uns et de 0 pour la réponse Aucun.
  3. Connaissez-vous quelqu'un qui a déjà porté une arme à feu à l'école? (1 = oui; 0 = non). Les réponses à cette question ont été recodées pour les échantillons de détenus et de décrocheurs afin d'obtenir une variable similaire à la précédente.

Le questionnaire comportait aussi quatre questions relatives au port d'arme par le répondant. Ces questions sont les suivantes :

  1. Si vous portez une arme, de quelle arme s'agit-il? Les élèves, les détenus et les décrocheurs devaient répondre dans l'affirmative ou dans la négative pour les trois types d'armes suivants : mace, couteau et arme à feu. Les détenus et les décrocheurs se sont en outre vu proposer les choix de réponse « armes pour arts martiaux » et « matraque ».
  2. Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous n'étiez pas à l'école?
  3. Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous étiez à l'école?
  4. Avez-vous déjà porté une arme à feu à l'école?

Pour les besoins de l'analyse, les réponses aux questions 2 à 4 ont été dichotomisées pour les trois échantillons (1 = oui; 0 = non) et il a donc fallu recoder les réponses données par les détenus et les décrocheurs, auxquels on avait demandé d'indiquer à quelle fréquence ils portaient une arme ou une arme à feu à l'école ou à l'extérieur de l'école (« Toujours », « Souvent », « Parfois » et « Jamais »). Les réponses ont été recodées pour obtenir une variable prenant une valeur de 1 pour tous les répondants ayant déjà porté une arme et une valeur de 0 pour les autres.

Enfin, les membres des trois échantillons ont aussi dû répondre à la question suivante : « Les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent-ils un grave problème à votre école? » Le choix de réponses qui leur était offert était le suivant : Très grave, Assez grave et Pas grave du tout.

Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu

Les élèves, les détenus et les décrocheurs ont tous eu à répondre à des questions concernant leur implication dans des actes violents commis avec une arme à feu au cours de leur vie et au cours des 12 mois précédents. Ces questions visaient à déterminer s'ils avaient été victimes ou auteurs de tels actes au cours des deux périodes visées. Ils devaient d'abord répondre à la question « Avez-vous déjà été menacé ou a-t-on déjà essayé de vous blesser avec une arme à feu? » (oui = 1; non = 0), puis, en cas de réponse affirmative, à la question « Combien de fois vous a-t-on menacé ou a-t-on essayé de vous blesser avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois? » pour laquelle ils pouvaient choisir entre les quatre réponses suivantes : 0, 1, 2 et 3+.

La même démarche a été adoptée pour ce qui concerne la perpétration d'actes violents commis avec une arme à feu, les questions posées étant les suivantes : « Avez-vous déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu? » et « Combien de fois avez-vous menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois? »

Caractéristiques de l'incident le plus violent

Nous avons demandé aux membres des trois échantillons de nous fournir des données précises sur la nature de l'incident le plus violent auquel ils ont été mêlés et sur le contexte dans lequel il est survenu. Les caractéristiques retenues aux fins du présent rapport sont l'implication d'un gang, les menaces et blessures à l'aide d'une arme à feu ainsi que la consommation et le trafic de drogue.

Implication d'un gang

Nous avons posé trois questions au sujet de l'implication d'un gang. Les jeunes devaient indiquer si l'acte de violence avait été perpétré par les membres d'un gang (1 = oui; 0 = non), si les membres d'un gang en avaient été victimes (1 = oui; 0 = non) et s'ils estimaient que l'incident était avant tout attribuable aux gangs (1 = oui; 0 = non).

Menaces et blessures à l'aide d'une arme à feu

Nous avons demandé aux répondants de décrire les divers types de violence auxquels l'incident a donné lieu. Pour les besoins du présent rapport, nous avons retenu les deux éléments suivants : a) menace ou tentative de blesser quelqu'un à l'aide d'une arme à feu et b) infliction de blessures à quelqu'un avec un couteau, une arme à feu ou un autre objet. Bien que cette dernière question n'ait pas porté uniquement sur les armes à feu, il était important de recueillir des données sur l'issue la plus grave et potentiellement létale que peut avoir un incident violent.

Consommation et trafic de drogue

Nous avons demandé aux jeunes de nous indiquer s'ils avaient consommé l'une des substances psychoactives suivantes le jour de l'incident : alcool, marijuana, cocaïne, crack, hallucinogènes, amphétamines et héroïne. La question posée dans le questionnaire visait aussi à évaluer le degré possible d'intoxication du répondant au moment de l'incident en proposant le choix de réponses suivant : « Non », « Oui, mais je n'étais pas high au moment de l'incident », « Oui et j'étais high au moment de l'incident », et « Oui, mais l'effet de la drogue avait commencé à s'estomper au moment de l'incident ». Pour les besoins de l'analyse, ces réponses ont été recodées afin d'obtenir une variable prenant une valeur de 1 pour les jeunes ayant consommé une substance psychoactive, abstraction faite de l'état d'intoxication estimé au moment de l'incident, et une valeur de 0 pour les autres. Nous avons par la suite créé un indicateur dichotomique de l'utilisation d'une substance psychoactive le jour de l'implication dans l'incident le plus violent, cet indicateur prenant une valeur de 1 pour les répondants ayant déclaré avoir consommé de une à sept substances et une valeur de 0 pour les autres.

Afin d'évaluer les liens possibles entre les incidents violents et le marché des drogues illégales, nous avons demandé aux répondants de nous indiquer (oui ou non) si l'incident avait un rapport quelconque avec le trafic de la drogue.

Attitudes à l'égard des armes

L'analyse tient aussi compte de deux items concernant les attitudes des répondants à l'égard des armes. Nous avons demandé aux membres des trois échantillons s'ils étaient d'accord ou non avec les énoncés suivants : « Si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir » et « Lorsque vous portez une arme, on vous respecte beaucoup plus ». Nous avons ensuite recodé la réponse à ces questions pour obtenir une variable prenant une valeur de 1 (d'accord) ou de 0 (pas d'accord). En rétrospective, il aurait été avantageux de poser aux répondants une question portant expressément sur leurs attitudes à l'égard du port d'une arme à feu et sur les raisons pour lesquelles ils en portent une ou s'abstienne de le faire.

IIIb. Variables dépendantes

Les taux à vie de victimisation liée aux armes à feu et de perpétration d'actes de violence avec une arme à feu sont mesurés à l'aide des deux variables précédemment décrites sous la rubrique « Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu ». Dans le cas des élèves, nous avons recours à une seule variable des résultats. Comme très peu de membres de ce groupe ont déclaré avoir déjà perpétré un acte de violence avec une arme à feu ou avoir déjà été victimes d'un tel acte, nous avons combiné les deux types de réponse afin d'obtenir une mesure de l'implication à vie dans des incidents mettant en jeu une arme à feu, que ce soit à titre de victime ou d'agresseur. Plus précisément, cette variable prend une valeur de 1 pour les élèves ayant déclaré avoir déjà été impliqués dans un incident de ce type et une valeur de 0 pour les autres. Dans le cas des décrocheurs et des détenus, qui sont proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir été impliqués dans des incidents de violence mettant en jeu des armes à feu, les deux variables, i) victimisation liée aux armes à feu et ii) perpétration d'actes de violence avec une arme à feu, ont été retenues pour les besoins de l'analyse. Chacune de ces variables prend une valeur de 1 pour les décrocheurs et les détenus ayant été impliqués dans des incidents violents et une valeur de 0 pour les autres.

IIIc. Analys e de régression logistique binomiale

La régression logistique permet d'estimer la probabilité que survienne un phénomène particulier en fonction d'un ensemble de variables explicatives. C'est une forme de fonction de régression particulièrement utile quand la variable dépendante est dichotomique (deux catégories). On peut utiliser les coefficients de régression logistique pour estimer les rapports de cote pour chacune des variables explicatives du modèle. Les coefficients prenant une valeur supérieure à 1 indiquent une augmentation de la probabilité de la variable dépendante, alors que les coefficients prenant une valeur inférieure à 1 indiquent une diminution de cette probabilité. Non seulement ces analyses tiennent compte de la direction et de l'ampleur du coefficient (rapport de cotes), mais elles prennent aussi la signification en considération. Bien qu'un coefficient soit produit pour chacune des variables indépendantes (explicatives) du modèle, ces variables n'ont pas toutes un effet significatif sur la variable étudiée. Dans les analyses qui suivent, le niveau de signification (p) est indiqué de la façon suivante par ordre croissant : * p<0,05; ** p<0,01 et ***p<0,001.

Les résultats de l'analyse de régression logistique sont présentés sous forme de rapports de cotes (RC) qui indiquent la valeur prédictive des variables démographiques et des variables « garde en milieu fermé », « suspension de l'école », « bagarres entre gangs », « trafic de drogue » et « attitudes à l'égard des armes » pour les trois variables dépendantes liées à la violence avec des armes à feu. Pour les besoins de l'analyse de régression logistique, l'âge a été recodé afin d'obtenir une variable dichotomique prenant une valeur de 0 pour le groupe des 14-15 ans et une valeur de 1 pour celui des 16-17 ans. De plus, en raison des nombreuses valeurs pouvant être prises par la variable race, les résultats sont présentés en fonction de deux modalités (race blanche et autres).

IV. Caractéristiques des échantillons

IVa. Caractéristiques générales : Élèves

Les deux échantillons d'élèves de sexe masculin se distinguaient sur le plan de l'âge et de la composition raciale (annexe A, tableau 1). Les élèves étaient un peu plus âgés à Toronto (64,8 % âgés de 16 à 17 ans) et plus jeunes à Montréal (58,5 % âgés de 14 à 15 ans). La majorité des élèves de Montréal étaient de race blanche (75 %), alors qu'à Toronto, moins de la moitié des élèves étaient de race blanche et près du tiers étaient d'origine asiatique. La proportion d'élèves vivant avec leurs deux parents était similaire dans les deux villes (environ 3/4).

On relevait aussi d'une ville à l'autre une variation de la proportion d'élèves ayant déclaré avoir déjà été suspendus, avoir participé à une bagarre entre gangs (auparavant et avant l'âge de 13 ans) et avoir déjà passé une nuit en prison ou en détention, cette proportion étant dans chaque cas plus élevée à Montréal. Inversement, la proportion d'élèves ayant déclaré avoir vendu de la drogue au cours des 12 mois précédents était légèrement supérieure à Toronto (15 % contre 10 %).

IVb. Caractéristiques générales : Décrocheurs

Tant à Toronto qu'à Montréal, 77 % des décrocheurs étaient âgés de 16 à 17 ans (annexe A, tableau 2). À Montréal, les deux tiers d'entre eux étaient de race blanche et 18 % étaient de race noire, alors qu'à Toronto, 43 % étaient de race blanche et environ le tiers de race noire. Environ 30 % des décrocheurs de Montréal ont déclaré vivre avec leurs deux parents contre seulement 12 % de ceux de Toronto.

Les deux groupes de décrocheurs se distinguaient à plusieurs égards. Bien que, par définition, les décrocheurs correspondaient aux élèves qui s'étaient absentés de l'école pendant au moins 30 jours consécutifs au cours des 12 mois précédents, une plus forte proportion de ceux de Toronto ont indiqué avoir déjà été renvoyés ou suspendus de l'école. Les décrocheurs de Montréal ont été proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir déjà participé à des bagarres entre gangs. Plus précisément, 60 % d'entre eux ont indiqué avoir déjà participé à une bagarre entre gangs (contre 38 % à Toronto), 38 % ont déclaré avoir participé à une telle bagarre avant l'âge de 13 ans (contre 22 % à Toronto) et 29 % ont déclaré avoir participé à au moins trois bagarres du genre au cours de l'année précédente, soit près de trois fois plus qu'à Toronto (9,5 %).

La proportion de décrocheurs ayant déclaré avoir déjà passé une nuit en prison ou en détention était plus élevée à Toronto qu'à Montréal (71 % contre 21 %), mais le nombre moyen de jours passés en prison ou en détention était plus élevé pour les décrocheurs de Montréal (189 contre 69). Enfin, les décrocheurs de Toronto ont été proportionnellement plus nombreux que ceux de Montréal à déclarer avoir déjà vendu de la drogue (69 % contre 51 %) et avoir vendu de la cocaïne ou du crack (21 % contre 10 %).

IVc. Caractéristiques générales : Détenus

Comme l'illustre le tableau 3 de l'annexe A, les deux échantillons de détenus se distinguaient sur le plan de l'âge et de la composition raciale. Bien qu'une plus forte proportion de détenus de sexe masculin aient été âgés de 16 à 17 ans tant à Toronto qu'à Montréal, cette proportion était particulièrement élevée à Montréal, où moins de 10 % d'entre eux étaient âgés de 14 à 15 ans. Les détenus de race blanche étaient nettement prédominants au sein de l'échantillon de Montréal (71 %), alors que celui de Toronto comportait 55 % de jeunes de race blanche et environ 25 % de race noire. La proportion de détenus vivant avec leurs deux parents était similaire dans les deux villes (24 % à Toronto et 21 % à Montréal),

Les deux échantillons présentaient un profil semblable sur le plan des variables relatives à la délinquance. Presque tous les membres des échantillons avaient déjà été suspendus ou renvoyés de l'école, les deux cinquièmes ont déclaré avoir participé à une bagarre entre gangs avant l'âge de 13 ans (40 % à Toronto et 42 % à Montréal) et plus du tiers (36 % à Toronto et 39 % à Montréal) ont déclaré avoir participé à au moins trois bagarres du genre au cours des 12 mois précédents. La proportion de détenus ayant déclaré avoir déjà vendu de la drogue et avoir vendu de la cocaïne, du crack ou les deux substances est également très semblable dans les deux villes, atteignant plus de 80 % dans le premier cas et près de 40 % dans le second.

Enfin, les deux échantillons se distinguent nettement sur le plan du nombre moyen de jours passés sous garde, ce nombre étant beaucoup plus élevé à Montréal (502 jours en moyenne contre 117 jours en moyenne à Toronto).

V. Données descriptives

Les tableaux faisant état des données descriptives sont présentés aux annexes B à D. Le lecteur trouvera dans les sections qui suivent un aperçu général de ces données, cette partie du rapport ayant pour but de brosser un tableau descriptif des tendances qui se dégagent des données sur la violence liée aux armes en général et aux armes à feu. La signification statistique des données a été vérifiée uniquement dans le cadre de l'analyse à plusieurs variables, qui fournit une base beaucoup plus robuste et se prêtant mieux aux inférences.

Va. Les élèves

Port d'arme

Le port d'arme en milieu scolaire semble beaucoup plus fréquent à Toronto qu'à Montréal (annexe B, tableau 4). De fait, 77 % des élèves de Toronto ont indiqué que quelques-uns ou un certain nombre de leurs confrères de classe portaient une arme contre 56 % de ceux de Montréal. De même, un cinquième des élèves de Toronto (22 %) ont déclaré connaître quelqu'un qui avait déjà porté une arme à feu à l'école, contre seulement 7 % de ceux de Montréal. Il n'est donc pas surprenant de constater qu'un tiers des élèves de Toronto estimaient que le port d'arme posait un problème assez grave ou très grave dans leur école, contre seulement 18 % de ceux de Montréal. Il est intéressant de noter que les élèves de Montréal ont été un peu plus nombreux à déclarer avoir déjà porté une arme, y compris une arme à feu, en milieu scolaire. La proportion d'élèves ayant déclaré avoir déjà porté une arme à l'extérieur de l'école était la même à Montréal et à Toronto (40 %).

Enfin, dans les deux villes, les élèves ont été proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir porté un couteau (20 % à Toronto et 18 % à Montréal) que toute autre arme. Le pourcentage d'élèves qui ont déclaré porter une arme à feu a été de 4,2 % à Toronto et de 2,8 % à Montréal, des pourcentages similaires d'élèves ayant déclaré porter du mace (4 % et 3,2%).

Un facteur fondamental pour comprendre les motifs du port d'arme est le contexte dans lequel les jeunes estiment qu'ils ont besoin d'être armés. Il est possible que la participation à des activités liées aux gangs soit un des facteurs corrélés avec le port d'arme. Le tableau 5 de l'annexe B présente les résultats d'une série d'analyses mettant en évidence la relation entre la proportion d'élèves qui ont indiqué porter une arme (et plus particulièrement une arme à feu) et celle de ceux qui ont déclaré avoir déjà participé à une bagarre entre gangs (bien que les pourcentages en cause soient peu élevés).

Parmi les élèves qui ont déclaré avoir déjà porté une arme à l'extérieur de l'école, l'implication dans une bagarre entre gangs a peut-être une incidence plus marquée à Montréal. Bien que la majorité des élèves des deux villes aient déclaré n'avoir jamais participé à une bagarre entre gangs, 44 % de ceux de Montréal ont déclaré y avoir déjà participé, contre 37 % de ceux de Toronto. Il semble que le taux de participation aux activités liées aux gangs soit un peu plus prononcé chez les élèves qui ont déclaré avoir déjà porté une arme à l'école. Bien que la moitié des membres de ce sous-groupe aient indiqué n'avoir jamais participé à des activités liées aux gangs, ils se répartissaient de façon pratiquement égale entre les deux sous-groupes à Montréal, alors que deux cinquièmes (43 %) des élèves de Toronto ayant déclaré avoir déjà porté une arme à l'école ont aussi déclaré avoir déjà participé à une bagarre entre gangs. Enfin, il semble que l'incidence des bagarres entre gangs soit minimale pour le très petit nombre d'élèves de Toronto qui ont déclaré avoir porté une arme à feu à l'école (N = 4). Encore une fois, la proportion correspondante était plus élevée chez les élèves de Montréal, 44 % de ceux ayant déclaré porter une arme à l'école (N = 9) ayant aussi déclaré avoir déjà participé à une bagarre entre gangs contre 25 % à Toronto.

Attitudes à l'égard des armes

Pourquoi les adolescents portent-ils une arme? Quelles sont leurs attitudes à l'égard des armes?

Pour arriver à comprendre pourquoi les jeunes décident de porter une arme, y compris une arme à feu, il importe de déterminer quelles sont leurs attitudes à l'égard des armes. Il peut être instructif à cet égard de savoir si les jeunes estiment que « si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir » et que « lorsque vous portez une arme, on vous respecte beaucoup plus ». On notera que ces énoncés renvoient aux adolescents en général plutôt qu'au répondant comme tel (annexe B, tableau 4). Nous avons choisi de ne pas présenter une question plus personnalisée parce que nous nous attendions à ce que la majorité des élèves et un grand nombre de décrocheurs et de détenus n'aient jamais porté d'arme et que nous voulions que tous les enquêtés répondent à ces questions. En rétrospective, nous regrettons toutefois de ne pas avoir posé aux répondants une question portant expressément sur leurs attitudes à l'égard du port d'une arme à feu.

Au total, 41 % des élèves de Toronto et 52,3 % de ceux de Montréal se sont dits d'accord avec l'énoncé « si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir ». Par ailleurs, le pourcentage d'élèves d'accord pour dire que l'on vous respecte beaucoup plus lorsque vous portez une arme était deux fois plus élevé à Montréal qu'à Toronto (31 % contre 15 %).

Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur

Bien que très peu d'élèves aient déclaré avoir été victimes d'un acte de violence commis avec une arme à feu (Toronto N = 32; Montréal N = 21), la proportion de jeunes ayant indiqué qu'il leur était déjà arrivé que quelqu'un les menace ou tente de les blesser à l'aide d'une arme à feu était légèrement plus élevée à Toronto qu'à Montréal (7,1 % contre 4,7 %) (annexe B, tableau 6). De plus, la proportion des élèves ayant été menacés par une arme à feu au cours de l'année précédente était nettement plus élevée à Toronto qu'à Montréal (14,5 % contre 3,1 %).

Une tendance inverse se dégage des données sur la perpétration d'un acte violent à l'aide d'une arme à feu. Encore une fois, très peu d'élèves de Toronto (N = 13) et de Montréal (N = 11) ont déclaré avoir déjà menacé ou tenté de blesser quelqu'un à l'aide d'une arme à feu. Cependant, au sein de ce sous-groupe, les élèves de Montréal étaient deux fois plus nombreux que ceux de Toronto à déclarer avoir menacé ou tenté de blesser quelqu'un à l'aide d'une arme à feu au moins trois fois au cours de la dernière année (51 % contre 22 %).

À Toronto, 46 % des élèves qui ont déclaré avoir été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu (quelqu'un les a menacés ou a tenté de les blesser) ont aussi indiqué avoir participé à une bagarre entre gangs au cours de la dernière année (annexe B, tableau 7). Cette corrélation est encore plus marquée à Montréal, où 80 % des élèves victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu ont déclaré avoir participé à une bagarre entre gangs au cours de la période de référence. La moitié des élèves de Toronto qui ont déclaré avoir menacé ou tenté de blesser un tiers à l'aide d'une arme à feu au cours des 12 mois précédents ont aussi déclaré avoir participé à une bagarre entre gangs au cours de cette période, la proportion correspondante étant de 80 % chez les élèves de Montréal. Il importe de souligner que le nombre d'élèves qui ont déjà été menacés par une arme à feu ou qui ont déjà menacé quelqu'un à l'aide d'une arme à feu est très peu élevé. Il est toutefois intéressant de noter que, au sein des deux échantillons, une forte proportion des membres de ce petit sous-groupe ont aussi participé à une bagarre entre gangs.

Caractéristiques de l'incident le plus violent

Une série de questions distinctes ont été posées aux répondants afin de déterminer les incidents violents auxquels ils avaient été mêlés, ces incidents pouvant varier en gravité de la bousculade à l'agression armée. Les élèves qui ont déclaré avoir déjà été mêlés à un incident violent (certains ont déclaré ne l'avoir jamais été) devaient répondre à une série de questions portant sur la nature du plus violent de ces incidents (le cas échéant) et sur le contexte dans lequel il s'était produit. À cet égard, nous avons retenu trois caractéristiques contextuelles liées à l'incident le plus violent auxquels les élèves avaient été mêlés : l'implication d'un gang, l'utilisation d'une arme à feu et la consommation et le trafic de drogue (annexe B, tableau 8).

Un nombre comparable d'élèves des deux villes ont déclaré que les membres d'un gang avaient été impliqués dans l'incident, mais il semble que c'était plus souvent à titre d'agresseurs que de victimes. Par ailleurs, bien que le pourcentage d'élèves ayant signalé l'implication d'un gang ait été similaire dans les deux villes, une plus forte proportion des élèves de Montréal ont déclaré que la cause principale de l'incident était liée aux gangs (13 % contre 7 %).

Les élèves de Toronto ont été deux fois plus nombreux (11 %) que ceux de Montréal (6 %) à déclarer que des armes à feu avaient été utilisées au cours de l'incident afin de menacer ou de tenter de blesser quelqu'un. Cependant, la proportion d'élèves qui ont déclaré que quelqu'un avait été blessé avec une arme (couteau, objet ou arme à feu) au cours de l'incident était la même dans les deux villes.

La proportion d'élèves qui ont déclaré avoir consommé une substance psychoactive (y compris de l'alcool) le jour de l'incident violent, sans que ce soit nécessairement au moment de celui-ci, a été légèrement plus élevée à Toronto (28 %) qu'à Montréal (21 %). Enfin, moins de 10 % des élèves des deux échantillons ont indiqué que l'incident avait un rapport quelconque avec le trafic de drogue.

Vb. Les décrocheurs

Port d'arme

On peut voir au tableau 9 de l'annexe C que les décrocheurs de Toronto ont été deux fois plus nombreux que ceux de Montréal à déclarer que la plupart ou un certain nombre des élèves de leur école portaient une arme (50 % contre 25 %) et à indiquer avoir déjà eux-mêmes porté une arme à l'école (46 % contre 22 %). Bien qu'un nombre égal de décrocheurs des deux villes aient déclaré connaître quelqu'un qui avait déjà porté une arme à feu à l'école, ceux de Toronto ont été deux fois plus nombreux à déclarer avoir déjà eux-mêmes porté une arme à feu à l'école (15 % contre 8 %). Les armes semblent être plus communes dans les écoles de Toronto, mais les décrocheurs des deux villes ont des perceptions semblables quant à la gravité du problème que pose la présence des armes en milieu scolaire. En particulier, 13 % des décrocheurs de Toronto et de Montréal estiment que les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent un très grave problème.

Une plus forte proportion des décrocheurs de Toronto ont déclaré que tant eux que leurs amis portaient une arme à l'école. Plus des trois quarts des décrocheurs de Toronto ont indiqué que leurs amis portaient une arme (contre 63 % de ceux de Montréal) et 76 % ont déclaré avoir déjà porté une arme alors qu'ils n'étaient pas à l'école (contre 38 % à Montréal). Dans les deux villes, c'est le couteau qui a été l'arme que le plus grand nombre de décrocheurs ont déclaré porter (70 % à Toronto et 34 % à Montréal), 33 % des décrocheurs de Toronto et 18 % de ceux de Montréal ayant déclaré porter une arme à feu.

Les données sur le lien entre le port d'arme, à feu ou autre, et la participation à des activités liées aux gangs sont présentées au tableau 10 de l'annexe C. On peut y voir la proportion de décrocheurs qui ont déclaré porter une arme (et plus particulièrement une arme à feu) et avoir déjà participé à une bagarre entre gangs (encore une fois, cette proportion est faible).

On a relevé chez les décrocheurs de Montréal une plus forte corrélation entre le fait d'avoir déjà porté une arme à l'extérieur de l'école et celui d'avoir déjà participé à une bagarre entre gangs. En effet, 70 % de ceux qui ont déclaré avoir déjà porté une arme à l'extérieur de l'école ont aussi indiqué avoir déjà été impliqués dans une bagarre entre gangs. La proportion correspondante s'est établie à 43 % à Toronto. On relève également chez les décrocheurs de Montréal une corrélation entre la participation à des bagarres entre gangs et le port d'arme à l'école, 90 % des décrocheurs ayant déclaré porter une arme à l'école ayant aussi déclaré avoir déjà participé à une bagarre entre gangs (contre 46 % à Toronto). Enfin, on a relevé tant chez les décrocheurs de Toronto que chez ceux de Montréal une corrélation entre le fait d'avoir déjà porté une arme à feu à l'école et celui d'avoir déjà participé à une bagarre entre gangs, cette corrélation étant encore une fois plus marquée à Montréal. De fait, la proportion des membres de ce sous-groupe qui ont déclaré avoir déjà été impliqués dans une bagarre entre gangs a atteint 88 % à Montréal et 71 % à Toronto.

Attitudes à l'égard des armes

Les répondants des deux villes ont indiqué qu'ils portaient un certain nombre d'armes différentes (tableau 9). Près des deux tiers des décrocheurs de Toronto et de Montréal se sont dits d'accord avec l'énoncé « si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir » (66 % à Toronto et 62 % à Montréal). Par ailleurs, la proportion de décrocheurs d'accord pour dire que l'on vous respecte beaucoup plus lorsque vous portez une arme a été un peu plus élevée à Montréal qu'à Toronto (30 % contre 24 %).

Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur

Le taux d'implication à vie dans des actes violents commis avec une arme à feu, que ce soit en tant que victime ou en tant qu'agresseur, s'est révélé plus élevé chez les décrocheurs de Toronto que chez ceux de Montréal (annexe C, tableau 11). Plus précisément, 44 % des décrocheurs de Toronto ont déclaré qu'il leur était déjà arrivé que quelqu'un les menace ou tente de les blesser avec une arme à feu (contre 28 % de ceux de Montréal), et les décrocheurs de Toronto ont été deux fois plus nombreux que ceux de Montréal à déclarer avoir déjà menacé ou tenté de blesser quelqu'un avec une arme à feu (25 % contre 12 %).

Bien que le taux à vie de victimisation liée aux armes à feu soit moins élevé chez les décrocheurs de Montréal que chez ceux de Toronto, les premiers ont déclaré avoir été plus souvent victimes de tels actes violents au cours des12 mois précédents que les seconds. De fait, le cinquième (21 %) des décrocheurs de Montréal ont indiqué avoir été victimes de tels actes au moins trois fois au cours de l'année précédente comparativement à 16 % de ceux de Toronto. Inversement, les décrocheurs de Toronto ont été proportionnellement plus nombreux que ceux de Montréal à déclarer avoir été impliqués dans de tels actes en tant qu'agresseurs, le quart des membres du premier groupe contre 17 % de ceux du second ayant indiqué avoir menacé ou tenté de blesser quelqu'un avec une arme à feu au moins trois fois au cours de l'année précédente.

La proportion des décrocheurs qui ont déclaré avoir été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu (quelqu'un les a menacés ou a tenté de les blesser) et qui ont aussi indiqué avoir participé à une bagarre entre gangs au cours de l'année précédente a été un peu plus élevée à Montréal (annexe C, tableau 12). Nous avons relevé à Montréal une corrélation encore plus marquée entre le fait de déclarer avoir menacé ou tenté de blesser un tiers à l'aide d'une arme à feu au cours des 12 mois précédents et celui de déclarer avoir participé à une bagarre entre gangs au cours de cette période, la proportion correspondante étant d'environ 88 % chez les décrocheurs de Montréal et de 65 % chez ceux de Toronto. Il importe de souligner que le nombre de décrocheurs qui ont déjà menacé quelqu'un à l'aide d'une arme à feu est très peu élevé. Il est toutefois intéressant de noter que, au sein des deux échantillons, une forte proportion des membres de ce petit sous-groupe ont aussi déclaré avoir déjà participé à une bagarre entre gangs.

Caractéristiques de l'incident le plus violent

On constate au tableau 13 que les décrocheurs de Montréal sont proportionnellement plus nombreux que ceux de Toronto à faire état de l'implication d'un gang dans l'incident le plus violent auquel ils ont été mêlés. Une plus forte proportion des décrocheurs de Montréal ont déclaré soit que les membres d'un gang avaient été impliqués dans l'incident (36 % contre 4 %) soit qu'ils en avaient été la cible (18 % contre 1 %). De plus, les décrocheurs de Montréal ont été deux fois plus nombreux que ceux de Toronto (16 % contre 9 %) à indiquer que la cause principale de l'incident était liée aux gangs.

Un nombre comparable de décrocheurs des deux villes ont déclaré que des armes à feu avaient été utilisées au cours de l'incident afin de menacer ou de tenter de blesser quelqu'un. Cependant, la proportion de décrocheurs qui ont déclaré que quelqu'un avait été blessé avec une arme (couteau, objet ou arme à feu) au cours de l'incident était plus élevée à Montréal qu'à Toronto. Virtuellement tous les membres des deux échantillons ont déclaré qu'ils avaient consommé des substances psychoactives le jour de l'incident. Enfin, le nombre de décrocheurs qui ont indiqué que l'incident avait un rapport quelconque avec le trafic de drogue a été environ trois fois plus élevé à Montréal qu'à Toronto (27 % contre 7 %).

Acquisition des armes à feu

Comme les données qui précèdent démontrent qu'une faible minorité des décrocheurs arpentant les rues de ces deux grandes villes portent une arme à feu, il est intéressant de savoir comment ils se la sont procurée. On ne disposait jusqu'à maintenant que de peu de données concernant l'acquisition des armes à feu par les jeunes du Canada. Même si ces données n'ont trait qu'à des perceptions plutôt qu'à des expériences concrètes, il reste important de les recueillir.

Les tableaux 14a et 14b de l'annexe C indiquent où les décrocheurs ont déclaré qu'ils iraient pour se procurer une arme à feu s'ils en voulaient une et combien de temps il leur faudrait pour le faire. Le moyen d'acquisition le plus souvent cité par les décrocheurs de Toronto et de Montréal a été l'achat auprès d'un ami ou d'un parent (environ un tiers des décrocheurs de chaque ville). Pas loin derrière, 26 % des décrocheurs de Toronto ont déclaré qu'ils pourraient en obtenir une d'un ami ou d'un parent sans avoir à payer. Le cinquième (20 %) des membres de l'échantillon de Toronto ont indiqué qu'ils en obtiendraient une dans la rue, tandis que ceux de l'échantillon de Montréal ont déclaré à proportions égales (18 %) qu'ils l'obtiendraient dans la rue ou auprès d'un trafiquant de drogue. Seulement 7 % des décrocheurs de Toronto ont déclaré qu'ils s'adresseraient à un trafiquant de drogue pour s'en procurer une. Enfin, des proportions identiques des décrocheurs des deux villes ont indiqué qu'ils obtiendraient leur arme à feu légalement, en l'achetant dans un magasin (mais il est possible que cette réponse témoigne de leur ignorance des limites auxquelles est assujetti l'achat d'une arme à feu par un mineur).

Dans l'ensemble, les décrocheurs de Toronto ont été proportionnellement plus nombreux à déclarer être en mesure de se procurer une arme à feu en très peu de temps. Plus de la moitié d'entre eux, comparativement à 38 % des décrocheurs de Montréal, ont indiqué qu'ils estimaient qu'il leur faudrait moins d'une journée pour le faire. Qui plus est, la proportion de décrocheurs qui ont indiqué qu'il leur faudrait moins d'une heure pour se procurer une arme à feu était deux fois plus forte à Toronto (23 %) qu'à Montréal (13 %).

Vc. Les détenus

Port d'arme

Bien que les pourcentages de jeunes portant des armes établis d'après les réponses fournies par les jeunes détenus de sexe masculin soient élevés dans les deux villes, ils le sont globalement davantage à Toronto qu'à Montréal (annexe D, tableau 15). À Toronto, le quart (26 %) des jeunes interrogés ont indiqué que la plupart des élèves de leur école portaient une arme, contre 11 % à Montréal. Dans l'ensemble, les jeunes détenus de Toronto sont proportionnellement plus nombreux que ceux de Montréal à avoir l'impression que beaucoup d'élèves de leur école portent une arme. Le pourcentage de détenus qui ont répondu qu'ils connaissaient quelqu'un qui portait une arme à feu à leur école est plus élevé à Toronto (77 %) qu'à Montréal, mais la proportion des détenus de Montréal qui ont donné la même réponse est tout de même bien supérieure à la moitié (61 %). Comme on pouvait s'y attendre, les détenus de Toronto sont proportionnellement plus nombreux que ceux de Montréal à considérer que les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent un grave problème. Près du quart (24 %) des premiers ont répondu que le problème était « très grave » par rapport à 12 % des seconds.

La plupart des détenus, tant à Toronto qu'à Montréal, ont indiqué qu'ils avaient déjà porté une arme lorsqu'ils n'étaient pas à l'école (85 % et 76 % respectivement) et plus de la moitié (60 %) des détenus de Toronto ont indiqué qu'ils en avaient déjà porté une à l'école. Les armes les plus souvent mentionnées dans les deux groupes étaient les couteaux (73 % à Toronto et 54 % à Montréal) et les armes à feu (60 % à Toronto et 49 % à Montréal).

Nous avons par ailleurs analysé le lien entre le port d'armes et d'armes à feu et l'association à un gang (les résultats sont présentés au tableau 16, à l'annexe D). Tant à Toronto qu'à Montréal, la majorité des jeunes qui ont répondu qu'ils avaient déjà porté une arme lorsqu'ils n'étaient pas à l'école ont aussi indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs (69 % à Toronto et 78 % à Montréal). Le même lien s'observe entre le fait de porter une arme à l'école et la participation à une bagarre entre gangs : 72 % des détenus de Toronto et 86 % de ceux de Montréal qui avaient déjà porté une arme à l'école ont aussi indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs. Le lien était particulièrement marqué dans le petit groupe de détenus qui avaient déjà porté une arme à feu à l'école. Dans les deux villes, plus de 95 % des détenus ont indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs.

Attitudes à l'égard des armes

Quel pourcentage des détenus de Toronto et de Montréal estiment que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un et qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme? On trouve les réponses à ces questions au tableau 15. À Toronto, 70 % des détenus ont déclaré être d'accord pour dire que lorsqu'on veut vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir. La moitié des détenus interrogés à Montréal étaient aussi d'accord avec cet énoncé. Par ailleurs, le quart des détenus interrogés tant à Toronto qu'à Montréal étaient d'accord pour dire qu'on se fait davantage respecter si on porte une arme.

Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur

Une forte proportion des détenus interrogés à Montréal et à Toronto ont indiqué qu'ils avaient été impliqués dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victimes ou agresseurs, mais cette proportion est toutefois plus élevée à Toronto (tableau 17). Près des deux tiers (61 %) des détenus de Toronto et de la moitié (49 %) de ceux de Montréal ont indiqué qu'on les avait déjà menacés ou qu'on avait déjà essayé de les blesser avec une arme à feu. Parmi les détenus qui avaient été menacés avec une arme à feu, ceux de Toronto l'avaient été plus souvent que ceux de Montréal : ainsi, 37 % des détenus de Toronto contre 15 % des détenus de Montréal ont répondu qu'on les avait menacés avec une arme à feu trois fois ou plus au cours de la dernière année.

Une proportion semblable de détenus des deux villes ont indiqué qu'ils avaient déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu (46 % à Toronto et 41 % à Montréal). Cependant, 38 % des détenus de Toronto ont dit qu'ils l'avaient fait trois fois ou plus, contre 24 % de ceux de Montréal.

Les détenus impliqués d'une façon quelconque dans un acte violent commis avec une arme à feu au cours de la dernière année ont-ils participé dans une plus forte proportion à une bagarre entre gangs durant la même période? À Toronto, 69 % des détenus qui avaient été menacés par quelqu'un portant une arme à feu avaient aussi participé à une bagarre entre gangs au cours de la dernière année (tableau 18). Ce lien était plus marqué à Montréal, où 80 % des détenus qui ont déclaré que quelqu'un les avait menacés ou avait essayé de les blesser avec une arme à feu avaient aussi participé à des bagarres entre gangs au cours des 12 mois précédents. Ceux qui ont reconnu avoir menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu ont aussi généralement indiqué dans une plus forte proportion qu'ils avaient participé à des bagarres entre gangs durant la dernière année. Les trois quarts des détenus de Toronto qui s'étaient servis d'une arme à feu pour menacer ou essayer de blesser quelqu'un au cours de la dernière année avaient aussi participé à des bagarres entre gangs, par rapport à 84 % à Montréal.

Caractéristique de l'incident le plus violent

Dans les deux villes, les détenus ont été invités à décrire en détail l'incident le plus violent dans lequel ils avaient été impliqués au cours de la dernière année (tableau 19). Ces incidents, dont il est question dans les paragraphes qui suivent, sont associés à la participation aux activités d'un gang, aux actes violents commis avec une arme à feu ainsi qu'à la consommation et au trafic de drogue.

Au total, la participation aux activités d'un gang est la caractéristique le plus souvent associée à l'incident le plus violent mentionné par les détenus de Montréal. Dans cette ville, 35 % des jeunes interrogés ont dit que les membres d'un gang avaient participé à l'incident violent (contre 28 % à Toronto) et 23 % de ces mêmes jeunes ont indiqué que les membres d'un gang avaient été victimes de cet incident violent (par rapport à 14 % à Toronto). Chose intéressante, bien que la participation aux activités d'un gang ait été associée le plus souvent aux incidents violents par les détenus de Montréal, un pourcentage égal des détenus dans les deux villes estimaient que la « cause principale » de l'incident était liée aux gangs (13 %).

Une forte proportion des détenus tant de Toronto que de Montréal ont déclaré qu'une arme à feu avait été utilisée dans l'incident le plus violent. À Montréal, le tiers des détenus ont indiqué que les personnes impliquées dans l'incident avaient menacé ou essayé d'utiliser une arme à feu pour blesser quelqu'un et plus de la moitié (55 %) ont dit que quelqu'un avait effectivement été blessé avec une arme (couteau, objet ou arme à feu). À Toronto, le quart (24 %) des détenus ont répondu que des armes à feu avaient été utilisées pour menacer ou essayer de blesser quelqu'un et presque la moitié (49 %) d'entre eux ont dit que quelqu'un avait été blessé avec une arme durant l'incident.

Dans les deux villes, la quasi-totalité des détenus ont indiqué qu'ils avaient consommé des substances psychoactives le jour de l'incident. La corrélation entre les activités liées à la drogue et l'incident le plus violent semble par ailleurs plus marquée pour les détenus de Montréal que pour ceux de Toronto. Les deux tiers des détenus de Montréal ont indiqué que l'incident avait un rapport quelconque avec des activités liées au trafic de drogue, contre seulement 13 % de ceux de Toronto.

Acquisition des armes à feu

Puisque les deux cinquièmes (40 %) des détenus des deux villes ont déclaré qu'ils avaient déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu et que 80 % d'entre eux ont déclaré l'avoir fait au moins une fois au cours de la dernière année, il est important d'essayer de savoir comment ces personnes se procurent des armes à feu. Lorsqu'on leur a demandé quel serait le meilleur moyen de se procurer une arme à feu s'ils en voulaient une, les détenus de Toronto ont indiqué dans l'ordre qu'ils en achèteraient une d'un ami ou d'un parent (40 %), qu'ils s'en procureraient une dans la rue (20 %) et qu'ils en obtiendraient une d'un trafiquant de drogue (14 %). À Montréal, les trois principaux moyens mentionnés étaient, dans l'ordre, en obtenir une d'un trafiquant de drogue (28 %), en acheter une d'un ami d'un parent (26 %) et s'en procurer une dans la rue (19 %). Chose intéressante, 3 % des détenus de Toronto et 10 % de ceux de Montréal ont dit qu'ils en achèteraient une légalement dans un magasin (tableau 20a).

Enfin, comme on le voit au tableau 20b, tant à Montréal qu'à Toronto, la majorité des détenus pensent qu'ils pourraient se procurer une arme à feu en moins d'une journée (66 % à Toronto et 59 % à Montréal). Près des deux cinquièmes (37 %) des détenus de Toronto et 21 % de ceux de Montréal ont par ailleurs indiqué qu'ils pourraient se procurer une arme à feu en moins d'une heure.

VI. Résultats de la régression logistique à plusieurs variables

Les résultats d'une série d'analyses effectuées au moyen d'un modèle de régression logistique hiérarchique prédictive de la probabilité qu'un jeune soit la victime - ou à la fois la victime et l'auteur - d'un acte violent commis avec une arme à feu sont présentés à l'annexe E, dans les tableaux 21 à 25. Les résultats sont exprimés sous forme de rapports de cotes (RC) liés à la valeur prédictive d'un certain nombre de variables (caractéristiques démographiques, détention, suspension de l'école, bagarre entre gangs, trafic de drogue et attitudes à l'égard des armes) pour les trois variables étudiées. Les résultats sont présentés séparément pour les trois échantillons (élèves, décrocheurs et détenus) et pour Toronto et Montréal. Bien qu'il existe un lien entre chaque variable prédictive et les trois variables étudiées, on constate, après élimination des effets de toutes les variables du modèle, que seulement certaines d'entre elles ont des effets statistiquement significatifs. Tout en mettant l'accent sur les liens significatifs observés, nous signalerons aussi les effets notables non statistiquement significatifs; rappelons toutefois que les liens en question peuvent être le fruit du hasard.

VIa. Les élèves

Les résultats de l'analyse prédictive de la probabilité de l'un ou l'autre des événements considérés (avoir déjà été la victime, l'auteur ou la victime et l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu) pour les élèves de Toronto et de Montréal sont présentés au tableau 21. Il ressort de cette analyse que le fait d'avoir déjà participé à une bagarre entre gangs est la seule variable prédictive significative des événements considérés dans les deux villes. À Toronto, les élèves qui avaient déjà participé à une bagarre entre gangs avaient déjà été impliqués dans un acte violent commis avec une arme à feu quatre fois plus souvent que les autres. Le lien était encore plus marqué à Montréal, où les élèves qui avaient déjà participé à une bagarre entre gangs avaient une probabilité onze fois plus élevée d'avoir été impliqués dans un acte violent commis avec une arme à feu.

On observe par ailleurs une corrélation positive pour les indicateurs raciaux tant à Toronto qu'à Montréal (on obtient, par exemple, un rapport de cotes de 2,08 à Toronto et de 4,30 à Montréal pour la variable « Noir »), ce qui semble indiquer que les Noirs seraient proportionnellement plus nombreux que les Blancs à avoir déjà été impliqués dans un acte violent commis avec une arme à feu. Cependant, lorsqu'on la combine avec les autres variables prédictives du modèle, la race n'influe pas de façon significative sur la probabilité de l'événement considéré. De même, bien qu'on observe un lien positif entre le fait d'avoir déjà vendu de la drogue au cours de la dernière année et celui d'avoir été impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu (RC supérieur à 1), la variable « trafic de drogue », une fois combinée avec les autres indicateurs, n'influe pas de manière significative sur l'événement considéré.

Par ailleurs, l'analyse portant sur les élèves permet de relever certaines corrélations négatives non statistiquement significatives. Ainsi, les RC obtenus pour la variable « vit avec les deux parents » (0,506 à Toronto et 0,473 à Montréal) semblent indiquer que les élèves qui vivent avec leurs deux parents ont une probabilité moins élevée d'avoir été impliqués dans un acte violent commis avec une arme à feu. Mais là encore, cette variable n'a pas d'incidence significative sur le fait d'avoir été impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu une fois les effets des autres facteurs éliminés.

VIb. Les décrocheurs

Les facteurs qui influent sur la probabilité de deux des événements considérés (avoir déjà été la victime d'un acte violent commis avec une arme à feu et avoir déjà été l'auteur d'un tel acte) pour les décrocheurs de Toronto sont présentés au tableau 22. On n'y observe aucune variable prédictive significative pour le fait d'avoir déjà victime d'un acte de violence (première colonne du tableau). En revanche, on voit dans la deuxième colonne qu'il existe un lien significatif entre le fait d'avoir vendu de la cocaïne ou du crack et la probabilité d'avoir déjà commis un acte violent avec une arme à feu, la probabilité d'avoir commis un tel acte étant cinq fois plus élevée pour les décrocheurs qui vendent de la cocaïne ou du crack que pour les autres.

Bien que ces résultats ne soient pas statistiquement significatifs, les décrocheurs les plus âgés de l'échantillon (16-17 ans) et ceux vivant avec leurs deux parents avaient une probabilité moins élevée tant d'avoir été les victimes que d'avoir été les auteurs d'un acte violent commis avec une arme à feu. On observe par ailleurs un lien positif, mais non statistiquement significatif, entre le fait d'être de race noire et celui d'avoir déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu. Ainsi, bien que la variable raciale puisse avoir une incidence, le fait d'être un « Noir » n'influe pas en soi sur la probabilité de l'événement considéré.

On relève également une corrélation positive non significative pour les variables « avoir déjà fait l'objet d'une suspension » et « avoir déjà participé à une bagarre entre gangs » pour les décrocheurs à Toronto. Ces facteurs sont ceux qui influent le plus directement sur le fait d'avoir déjà été l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu. Par ailleurs, on observe une corrélation positive significative entre le fait d'avoir vendu de la cocaïne ou du crack et celui d'avoir été l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu et une corrélation positive entre cette même variable et le fait d'avoir été victime d'un acte violent commis avec une arme à feu.

Enfin, il existe une corrélation positive ténue et non significative entre les attitudes à l'égard des armes (soit le fait d'estimer que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un et qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme) et le fait d'avoir été la victime ou l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu.

On a procédé aux mêmes analyses pour les décrocheurs de Montréal, analyses dont les résultats sont présentés au tableau 23. Deux facteurs sont corrélés avec le fait d'avoir déjà été victime d'un acte violent : i) celui d'être d'une race « autre » et ii) celui d'avoir vendu de la cocaïne ou du crack. Les décrocheurs qui ont répondu « autre » à la question concernant l'appartenance raciale étaient proportionnellement 4,4 fois plus nombreux à avoir déjà été victimes d'un acte violent que ceux de race blanche, tandis que le fait d'avoir vendu de la cocaïne ou du crack faisait croître de façon spectaculaire la probabilité d'être victime d'un acte violent commis avec une arme à feu. Les décrocheurs qui vendaient de la cocaïne ou du crack avaient une probabilité onze fois plus élevée d'avoir été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu que ceux qui ne se livraient pas à un tel trafic.

Par ailleurs, on n'observe pas de variable prédictive significative de la probabilité d'avoir déjà été l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu (2e colonne du tableau).

On observe chez les décrocheurs de Montréal une corrélation positive mais non statistiquement significative entre le fait d'appartenir à la catégorie d'âge supérieure et la probabilité d'avoir déjà été victime d'un acte violent commis avec une arme à feu, mais une corrélation négative entre cette même variable et la probabilité d'avoir déjà été l'auteur d'un tel acte. Comme pour les décrocheurs de Toronto, on relève une corrélation positive bien que non significative entre le fait d'être de race noire et la probabilité d'avoir déjà été soit la victime soit l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu.

On relève aussi chez les décrocheurs de Montréal une corrélation positive mais non statistiquement significative entre le fait tant d'avoir déjà participé à une bagarre entre gangs que d'avoir vendu de la cocaïne ou du crack et la probabilité d'avoir menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu. Cette corrélation est importante (RC de 7,00 pour la bagarre entre gangs et de 4,79 pour la vente de cocaïne ou de crack), mais ces variables n'ont pas d'effet « significatif » sur la probabilité des événements considérés. Là encore, cela ne signifie pas que ces variables n'ont pas d'incidence sur les actes violents commis avec une arme à feu, mais donne à penser que d'autres variables prédictives (non utilisées dans le modèle) pourraient influer davantage sur la probabilité de l'événement.

VIc. Les détenus

Les résultats de l'analyse prédictive de la probabilité d'implication dans des actes violents commis avec une arme à feu des détenus de Toronto et de Montréal sont présentés aux tableaux 24 et 25. Certaines variables prédictives influent semblablement sur la probabilité des deux événements considérés pour les détenus de Toronto (tableau 24). On voit dans la première colonne du tableau qu'il existe une corrélation significative entre le fait d'avoir déjà participé à une bagarre entre gangs et d'avoir déjà vendu de la drogue et la probabilité d'avoir déjà été victime d'un acte violent commis avec une arme à feu. Les détenus qui avaient déjà participé à une bagarre entre gangs étaient proportionnellement 3,2 fois plus nombreux à avoir été victimes d'un tel acte que les autres. De même, les détenus qui avaient vendu de la drogue avaient été victimes d'un tel acte 3,7 fois plus souvent que ceux qui ne s'étaient pas livrés au trafic de drogue.

Par ailleurs, les détenus qui étaient d'accord pour dire que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un à qui on veut s'en prendre avaient aussi une probabilité plus élevée d'avoir été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu, la proportion de détenus ayant indiqué avoir déjà été victimes d'un tel acte étant deux fois et demie (RC = 2,6) plus élevée chez ces derniers que chez ceux qui n'étaient pas d'accord avec l'énoncé.

Enfin, les valeurs présentées dans la deuxième colonne du tableau mettent en lumière trois variables prédictives significatives de la probabilité d'avoir déjà commis un acte violent avec une arme à feu. Comme pour la probabilité d'avoir été victime d'un acte violent, le fait d'avoir participé à une bagarre entre gangs (RC = 3,2) et celui de vendre de la drogue (RC = 5,3) influent de façon significative sur la probabilité d'avoir déjà commis un acte violent avec une arme à feu, cette probabilité étant trois fois plus élevée pour les détenus qui avaient déjà participé à une bagarre entre gangs et cinq fois plus élevée pour ceux qui avaient vendu de la drogue. De plus, le modèle révèle l'existence d'une corrélation importante entre le fait de vendre de la cocaïne ou du crack et la probabilité d'avoir agressé d'autres personnes avec une arme à feu. Plus précisément, les détenus qui se livrent au trafic de ces drogues ont menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu presque quatre fois plus souvent que les autres.

Bien qu'aucun des facteurs démographiques généraux n'ait d'effet statistiquement significatif sur la probabilité d'un des événements violents considérés, le sens de la corrélation observée à cet égard mérite d'être examiné. Il existe une corrélation positive entre l'âge et la probabilité d'être victime d'un acte violent commis avec une arme à feu, mais une corrélation négative entre la même variable et la probabilité d'être l'auteur d'un tel acte. Ainsi, même si l'âge en tant que tel n'influe pas de façon significative sur les événements considérés, il influe différemment sur la probabilité d'être victime ou auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu. Par ailleurs, l'appartenance déclarée à la race noire et à la race asiatique sont deux variables qui ont une incidence positive non significative sur la probabilité d'avoir menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu. Là encore, même si ces variables démographiques n'ont pas une incidence significative sur la probabilité de cet événement, elles peuvent influer sur la probabilité d'avoir été impliqué dans un acte violent avec une arme à feu en combinaison avec d'autres variables du modèle. Enfin, on observe une corrélation négative mais non statistiquement significative entre le fait de vivre avec ses deux parents et la probabilité d'avoir été la victime ou l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu.

Il existe par ailleurs une corrélation positive entre les deux variables concernant les attitudes à l'égard des armes à feu et la probabilité d'avoir déjà commis un acte violent avec une arme à feu. Bien que cette corrélation ne soit pas significative, le résultat obtenu donne à penser que les attitudes en question pourraient influer sur la probabilité de commettre un acte violent, plus particulièrement dans le cas des délinquants qui « estiment qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme » (RC = 3,3, non significatif). Il serait intéressant d'examiner sous différents aspects cette croyance et d'autres attitudes favorables aux armes susceptibles d'influer sur le comportement effectif des jeunes dans le cadre d'études futures.

Enfin, les variables explicatives concernant les détenus de Montréal sont présentées au tableau 25. On y voit que la participation à des bagarres entre gangs est une variable explicative importante de l'implication dans des actes violents commis avec une arme à feu. Ainsi, si on les compare à ceux qui n'avaient jamais été impliqués dans des bagarres entre gangs, les détenus de Montréal qui avaient déjà participé à de telles bagarres étaient proportionnellement trois fois plus nombreux à avoir été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu et proportionnellement trois fois et demie plus nombreux à avoir déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu.

La seule autre variable explicative significative que fait ressortir l'analyse à cet égard concerne la probabilité d'avoir déjà été victime d'un acte violent commis avec une arme à feu (résultats présentés dans la première colonne du tableau). Il appert que les détenus qui estiment qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme ont beaucoup moins souvent été victimes d'un acte violent commis avec une arme à feu. Ce résultat s'explique peut-être par des facteurs liés à la masculinité et à la sensibilité aux manifestations d'un manque de respect. Les jeunes qui portent une arme pour qu'on les respecte intimident-ils ceux qui pourraient vouloir s'en prendre à eux et évitent-ils ainsi de devenir des victimes? Ou alors, est-il possible que cette perception corresponde davantage aux jeunes qui n'ont pas un style de vie qui privilégie l'appartenance à un gang et l'utilisation d'armes à feu et qui évitent d'être des victimes grâce à des stratégies d'évitement? Pour l'instant, nous ne pouvons qu'avancer des hypothèses.

Comme c'était le cas pour les détenus de Toronto, aucun indicateur démographique ne constitue une variable prédictive significative de l'implication dans des actes violents commis avec une arme à feu pour les détenus de Montréal. Il convient toutefois de signaler certaines corrélations observées à cet égard. Ainsi, contrairement à ce qu'on observe chez les Blancs, il existe une corrélation négative entre le fait d'être un Noir et celui d'avoir déjà été victime d'un acte violent commis avec une arme à feu. Cependant, on relève plutôt une corrélation positive entre le fait d'être un Noir et celui d'avoir déjà été l'auteur d'un tel acte. Là encore, bien qu'il soit possible que la race en tant que telle n'ait pas d'incidence significative sur l'implication dans ces actes violents, il se peut que ce facteur influe sur le comportement par le biais d'autres indicateurs. Par conséquent, sans laisser de côté le facteur « race », il faut accorder une plus grande attention à l'incidence que les autres facteurs associés à l'appartenance à un groupe racial ou ethnique particulier peuvent avoir sur la probabilité d'être impliqué dans des actes violents commis avec une arme à feu.

VII. Principales observations

VIIa. Analyse descriptive - Comparaison entre Toronto et Montréal

Trois échantillons - Élèves, décrocheurs et détenus de sexe masculin : impressions générales

Élèves

Décrocheurs

Détenus

VIIb. Régression logistique à plusieurs variables

Élèves

Décrocheurs

Détenus

Observations concernant les filles

VIII. Recommandations

Comme il était à prévoir, les jeunes détenus sont plus souvent impliqués dans des incidents où des armes sont utilisées et dans des actes violents commis avec une arme à feu, tandis que les décrocheurs le sont moins que les détenus et que les élèves le sont moins que ces deux premiers groupes. Cette constatation laisse supposer qu'on devrait utiliser des formes d'interventions différentes selon les groupes visés. Chez les élèves, ceux qui sont le plus à risque sont apparemment ceux qui ont déjà participé à des bagarres entre gangs. Aucun autre facteur n'a une incidence comparable sur la probabilité d'implication dans une situation où une arme est utilisée. C'est pourquoi il conviendrait de donner un degré de priorité élevé aux interventions destinées à offrir aux jeunes des choix constructifs avant qu'ils ne cherchent à s'associer à des gangs. Il va également de soi qu'il faut tout mettre en œuvre pour que les jeunes poursuivent leurs études et leur fournir tous les outils nécessaires à leur réussite.

En ce qui concerne les décrocheurs, il est essentiel de les intéresser à reprendre leurs études ou de leur offrir des solutions de rechange à l'école. Les résultats de l'étude montrent que les jeunes décrocheurs qui vendent de la cocaïne et du crack sont plus souvent impliqués dans des actes violents commis avec une arme à feu sous une forme ou une autre. Cette constatation donne à penser qu'il est important d'offrir des choix axés sur les besoins financiers et pas seulement des loisirs aux jeunes qui pourraient être en train de s'engager dans la voie d'activités criminelles plus graves.

Pour ce qui est des jeunes détenus, qui ont déjà commis des crimes assez graves (sur lesquels nous n'avons toutefois pas recueilli d'information) pour être placés sous garde en milieu fermé, nous avons peut-être là notre dernière chance d'intervenir pour les empêcher de s'engager, une fois adultes, dans une véritable carrière criminelle. Les jeunes détenus sont les seuls chez lesquels les attitudes à l'égard des armes sont significatives, ce qui semble indiquer qu'ils auraient développé des moyens de « neutraliser » leurs comportements les plus violents, à la différence des deux autres groupes de jeunes moins délinquants. Ces moyens de justifier un comportement violent ou prédateur allant à l'encontre des valeurs sociales traditionnelles ont été relevés dans plusieurs études comme étant fréquents chez les jeunes délinquants7. Le lien entre cette caractéristique et les armes à feu est toutefois encore très mal connu.

Le fait d'avoir déjà participé à des bagarres entre gangs (dans les deux villes) et d'avoir déjà vendu de la drogue (particulièrement de la cocaïne et du crack, à Toronto) sont des variables prédictives importantes de la probabilité d'avoir été impliqué dans des actes violents commis avec une arme à feu chez les jeunes détenus. Il ressort en outre de l'étude que plus les jeunes commettent des crimes graves, plus ils ont tendance à utiliser des armes. Cette constatation est corroborée par les résultats d'une étude longitudinale réalisée aux États-Unis, selon lesquels l'utilisation d'armes à feu par les jeunes augmentait à une étape ultérieure de leur trajectoire déviante, après une étape préalable de délinquance et d'association à des gangs, et une plus grande implication dans le trafic de drogue caractérisait cette même progression8. Bien qu'il faille tout mettre en œuvre pour orienter les jeunes détenus vers d'autres objectifs en leur permettant de s'instruire et en les sensibilisant aux risques à long terme d'une carrière criminelle, il est aussi raisonnable d'intervenir énergiquement par des mesures d'application de la loi destinées à identifier les jeunes portés à la violence et à les empêcher de se livrer à des activités criminelles.

Nous avons par ailleurs constaté que beaucoup de variables n'étaient pas liées de façon significative aux situations violentes où des armes à feu sont utilisées, malgré les opinions et les attentes largement répandues. Ainsi, après élimination des effets de toutes les variables d'intérêt, la consommation de drogue en tant que telle, le fait de ne pas vivre avec ses deux parents et la race n'influaient pas de façon notable sur la probabilité de ces situations. Le facteur racial ne doit pas être laissé de côté, mais il faut examiner de plus près les autres facteurs qui, associés à l'appartenance à un groupe racial ou ethnique particulier, ont une incidence sur la probabilité d'implication dans des actes violent commis avec une arme à feu, ces facteurs variant apparemment selon le groupe ou la ville.

Par ailleurs, même si le fait d'avoir déjà participé ou non à une bagarre entre gangs était une variable prédictive très significative dans bon nombre des modèles, les écarts observés entre Toronto et Montréal exigent un examen plus approfondi. Les données descriptives montrent que les bagarres entre gangs sont globalement plus fréquentes à Montréal, tandis que les situations où des armes à feu sont utilisées sont généralement plus fréquentes à Toronto. La plupart des indicateurs descriptifs tendent en effet à démontrer que les jeunes de Toronto, et ce dans les trois groupes échantillonnés, sont proportionnellement plus nombreux à porter une arme à feu, à avoir été menacés par une arme à feu, à avoir utilisé une arme à feu et à être inquiets à cause des armes à feu. Cette constatation est particulièrement importante parmi les élèves, qui constituent l'échantillon le plus représentatif de l'ensemble des jeunes et le plus révélateur de la probabilité d'implication dans des actes violents commis avec une arme à feu chez les adolescents. Les jeunes détenus et décrocheurs de Toronto ont aussi été en moyenne proportionnellement plus nombreux que ceux de Montréal à indiquer qu'ils pouvaient obtenir une arme rapidement. Comme l'analyse à plusieurs variables révèle l'existence d'une corrélation plus étroite entre les armes à feu et les gangs à Montréal et d'une corrélation plus étroite entre les armes à feu et le trafic de drogue à Toronto, il s'ensuit que la « culture des armes à feu » des jeunes prend des formes différentes selon les villes, d'où la nécessité d'adapter les interventions en conséquence.

De toute évidence, il faut pousser plus loin la recherche concernant le contexte dans lequel se produisent les actes violents commis avec une arme à feu. La séquence des événements ayant mené à l'acte et la distinction entre la victime et l'auteur de l'acte peuvent varier dans différents événements spontanés. La distinction entre le fait de porter une arme pour se protéger, pour être davantage respecté ou dans l'intention de s'en servir pour agresser (pour commettre des crimes, par exemple) est également une question qui devrait faire l'objet d'un examen plus approfondi.

Il faudrait financer d'autres études comportant des questions détaillées sur les raisons pour lesquelles les jeunes ressentent le besoin de se procurer une arme, sur le lien entre ce besoin et l'appartenance à un gang (et comment les jeunes perçoivent le fait de faire partie d'un gang, d'une manière générale), sur la participation au trafic de drogue et sur l'acquisition d'une arme à feu en vue de recueillir des renseignements supplémentaires très utiles pour orienter les efforts futurs en matière d'intervention.

Annexe A - Caractéristiques générales

Tableau 1 - Caractéristiques générales : élèves de Toronto et de Montréal
Caractéristiques Garçons seulement Toronto (n = 456)
%
Montréal (n = 448)
%
Âge 14 ans ou moins 16,3 30,5
15 ans 18,9 27,0
16 ans 27,9 23,5
17 ans ou plus 36,9 18,9
Race Blanc 45,3 74,6
Noir 9,9 9,1
Asiatique 26,1 5,0
Autochtone du Canada 0,0 0,1
Hispanique 3,9 3,5
Métis 12,7 7,1
Autre 2,0 0,6
Vit avec ses deux parents Oui 79,3 76,0
Suspension de l'école Oui 8,0 26,0
Bagarres entre gangs A déjà participé à une bagarre entre gangs - Oui 16,2 (n = 71) 23,6 (n = 100)
Bagarre entre gangs avant 13 ans - Oui 10,0 19,1
A participé à une bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 11,9 (n = 52) 19,9 (n = 84)
Combien de fois?
0 88,1 80,0
1 4,0 12,4
2 3,3 1,2
3-9 3,9 4,6
10+ 1,5 1,9
Trafic de drogue A vendu de la drogue au cours des 12 derniers mois 15,3 10,3
Démêlés avec la justice Nuit en prison ou en détention 2,8 5,9
Tableau 2 - Caractéristiques générales : décrocheurs de Toronto et de Montréal
Caractéristiques Garçons seulement Toronto (n = 116)
%
Montréal (n = 102)
%
Âge 14 ans ou moins 8,6 8,8
15 ans 13,8 13,7
16 ans 30,2 15,7
17 ans ou plus 47,4 61,8
Race Blanc 43,1 60,8
Noir 28,4 17,6
Asiatique 6,0 0,3
Autre 22,4 21,6
Vit avec ses deux parents Oui 12,1 29,4
Suspension de l'école Oui 91,4 83,2
Bagarres entre gangs A déjà participé à une bagarre entre gangs - Oui 37,9 (n = 44) 59,8 (n = 61)
Bagarre entre gangs avant 13 ans - Oui 22,4 (n = 26) 38,2 (n = 39)
Nombre de participations à une bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois
0 69,8 49,0
1 13,8 14,7
2 6,9 6,9
3-9 6,9 15,7
10+ 2,6 13,7
Trafic de drogue A vendu de la drogue au cours des 12 derniers mois 69,0 51,0
A vendu de la cocaïne ou du crack ou les deux 20,7 9,8
Démêlés avec la justice Avez-vous déjà été emprisonné? 71.9 20.6
Nuit en prison ou en détention 69,2 189,5
Tableau 3 - Caractéristiques générales : détenus de sexe masculin de Toronto et de Montréal
Caractéristiques Garçons seulement Toronto (n = 132)
%
Montréal (n = 146)
%
Âge 14 ans ou moins 10,6 0,7
15 ans 27,3 8,2
16 ans 31,1 26,7
17 ans ou plus 31,1 64,4
Race Blanc 54,5 71,2
Noir 26,5 13,0
Asiatique 4,5 0,0
Autre 14,4 15,1
Vit avec ses deux parents Oui 24,2 20,0
Suspension de l'école Oui 99,2 95,9
Bagarres entre gangs A déjà participé à une bagarre entre gangs - Oui 64,6 (n = 82) 73,0 (n = 103)
Bagarre entre gangs avant 13 ans - Oui 39,4 42,1
Nombre de participations à une bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois
0 43,2 36,6
1 12,9 12,4
2 8,3 11,7
3-9 18,2 20,0
10+ 17,4 19,3
Trafic de drogue A déjà vendu de la drogue 84,0 82,8
A vendu de la cocaïne ou du crack ou les deux 40,2 41,8
Démêlés avec la justice Nombre moyen de jours en détention 117 502

Annexe B - Données descriptives : Élèves

Tableau 4 - Port d'arme : élèves de Toronto et de Montréal
  Toronto (n = 456)
%
Montréal (n = 448)
%
Combien d'élèves de votre école portent une arme, quelle qu'elle soit?
La plupart 4,5 1,9
Un certain nombre 27,3 10,5
Quelques-uns 52,2 45,5
Aucun 16,0 42,2
Certains de vos amis portent-ils une arme?
Oui 28,0 23,6
Si vous portez une arme, de quelle arme s'agit-il?
Mace 4,0 3,2
Couteau 20,4 17,5
Arme à feu 4,2 2,8
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous n'étiez pas à l'école?
Oui 40,0 41,2
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous étiez à l'école?
Oui 15,1 18,7
Les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent-ils un grave problème à votre école?
Très grave 21,1 12,8
Assez grave 12,3 6,0
Pas grave du tout 66,6 81,1
Connaissez-vous quelqu'un qui a déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 21,5 7,2
Avez-vous déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 0,8 2,2
Si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir.
D'accord 41,0 52,3
Lorsque vous portez une arme, on vous respecte beaucoup plus.
D'accord 14,6 30,7
Tableau 5 - Pourcentage d'élèves de sexe masculin qui ont indiqué qu'ils portaient une arme, à feu ou autre, à l'école et à l'extérieur de l'école qui ont aussi indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs
Toronto Montréals
  % oui   % oui
A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 171) A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 173)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 36,8 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 43,9 %
A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 67) A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 77)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 43,3 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 49,4 %
A déjà porté une arme à feu (n = 18) A déjà porté une arme à feu (n = 12)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 61,1 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 75,0 %
A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 4) A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 9)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 25,0 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 44,4 %
Tableau 6 - Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur
  Toronto (n = 456)
%
Montréal (n = 448)
%
Avez-vous déjà été menacé ou a-t-on déjà essayé de vous blesser avec une arme à feu?
Oui 7,1 (n = 32) 4,7 (n = 21)
Si oui, combien de fois vous a-t-on menacé ou a-t-on essayé de vous blesser avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 13,0 5,1
1 70,4 81,6
2 2,0 10,2
3+ 14,5 3,1
Avez-vous déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu?
Oui 3,0 (n = 13) 2,5 (n = 11)
Si oui, combien de fois avez-vous menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 2,0 17,3
1 50,5 18,8
2 25,8 13,3
3+ 21,7 50,6
Tableau 7 - Pourcentage d'élèves de sexe masculin qui ont répondu qu'ils avaient été impliqués dans des actes violents commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois qui ont aussi indiqué qu'ils avaient participé à une bagarre entre gangs au cours de la dernière année
Toronto Montréal
Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 22) Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 10)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 45,5 % Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 80,0 %
Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 8) Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 80)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 50 % Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 50 %
Tableau 8 - Caractéristiques de l'incident le plus violent
  Toronto (n = 285)
%
Montréal (n = 381)
%
Les membres d'un gang ont-ils participé à l'acte violent?
Oui 21,7 20,1
Les membres d'un gang ont-ils été victimes de l'acte violent?
Oui 9,2 8,7
Des armes à feu ont-elles été utilisées durant l'incident (pour menacer ou essayer de blesser)?
Oui 10,7 5,8
Quelqu'un a-t-il été blessé avec un couteau, un objet ou une arme à feu durant l'incident?
Oui 9,6 9,7
Aviez-vous consommé des substances psychoactives le jour de l'incident?
Oui 27,2 22,8
L'incident avait-il un rapport quelconque avec des activités liées au trafic de drogue?
Oui 6,0 7,3
La cause principale de l'incident était-elle liée aux gangs?
Oui 6,6 12,9

Annexe C - Données descriptives : Décrocheurs

Tableau 9 - Port d'arme : décrocheurs de sexe masculin de Toronto et de Montréal
  Toronto (n = 116)
%
Montréal (n = 102)
%
Combien d'élèves de votre école portent une arme, quelle qu'elle soit?
La plupart 19,8 7,0
Un certain nombre 30,2 18,0
Quelques-uns 43,1 45,0
Aucun 6,9 30,0
Certains de vos amis portent-ils une arme?
Oui 78,4 62,7
Si vous portez une arme, de quelle arme s'agit-il?
Mace 18,4 7,8
Arme pour arts martiaux 15,8 4,9
Matraque 28,1 16,7
Couteau 70,2 34,3
Arme à feu 32,5 17,6
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous n'étiez pas à l'école?
Oui 75,9 38,2
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous étiez à l'école?
Oui 45,7 21,6
Les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent-ils un grave problème à votre école?
Très grave 13,8 12,7
Assez grave 25,0 20,6
Pas grave du tout 61,2 66,7
Connaissez-vous quelqu'un qui a déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 56,9 57,8
Avez-vous déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 14,7 7,8
Si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme est le meilleur moyen d'y parvenir.
D'accord 65,5 61,8
Lorsque vous portez une arme, on vous respecte beaucoup plus.
D'accord 24,1 30,4
Tableau 10 - Pourcentage de décrocheurs de sexe masculin qui ont indiqué qu'ils portaient une arme, à feu ou autre, à l'école et à l'extérieur de l'école qui ont aussi indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs
Toronto Montréals
  % oui   % oui
A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 191) A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 64)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 42,9 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 70,3 %
A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 88) A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 39)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 45,5 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 89,7 %
A déjà porté une arme à feu (n = 37) A déjà porté une arme à feu (n = 12)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 62,2 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 88,9 %
A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 17) A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 9)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 70,6 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 87,5 %
Tableau 11 - Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur
  Toronto (n = 116)
%
Montréal (n = 102)
%
Avez-vous déjà été menacé ou a-t-on déjà essayé de vous blesser avec une arme à feu?
Oui 44,0 (n = 51) 28,4 (n = 29)
Si oui, combien de fois vous a-t-on menacé ou a-t-on essayé de vous blesser avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 33,3 10,3
1 41,2 58,6
2 9,8 10,3
3+ 15,7 20,7
Avez-vous déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu?
Oui 25,0 (n = 29) 11,8 (n = 12)
Si oui, combien de fois avez-vous menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 39,3 33,3
1 21,4 33,3
2 14,3 16,7
3+ 25,0 16,7
Tableau 12 - Pourcentage de décrocheurs de sexe masculin qui ont répondu qu'ils avaient été impliqués dans des actes violents commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois qui ont aussi indiqué qu'ils avaient participé à une bagarre entre gangs au cours de la dernière année
Toronto Montréal
Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 34) Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 26)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 52,9 % Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 57,7 %
Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 17) Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 8)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 64,7 % Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 87,5 %
Tableau 13 - Caractéristiques de l'incident le plus violent
  Toronto (n = 115)
%
Montréal (n = 99)
%
Les membres d'un gang ont-ils participé à l'acte violent?
Oui 4,4 36,1
Les membres d'un gang ont-ils été victimes de l'acte violent?
Oui 0,9 18,1
Des armes à feu ont-elles été utilisées durant l'incident (pour menacer ou essayer de blesser)?
Oui 14,0 12,0
Quelqu'un a-t-il été blessé avec un couteau, un objet ou une arme à feu durant l'incident?
Oui 17,5 26,5
Aviez-vous consommé des substances psychoactives le jour de l'incident?
Oui 100,0 100,0
L'incident avait-il un rapport quelconque avec des activités liées au trafic de drogue?
Oui 7,0 26,5
La cause principale de l'incident était-elle liée aux gangs?
Oui 8,8 15,7
Tableau 14a - Acquisition des armes à feu. Si vous vouliez une arme à feu, quel serait le meilleur moyen de vous en procurer une?
  Toronto (n = 116)
%
Montréal (n = 102)
%
En voler une 3,4 3,9
Donner quelque chose en échange 1,7 7,8
En acheter une d'un ami ou d'un parent 31,9 34,3
En obtenir une d'un trafiquant de drogue 6,9 17,6
En obtenir une dans la rue 19,8 17,6
En obtenir une d'un ami ou d'un parent (sans avoir à payer)* 26,7 0,0
En obtenir une légalement (l'acheter dans un magasin)* 4,3 5,9
Autre 5,2 12,7

* Ces catégories ont été établies d'après les réponses fournies pour le choix « Autre » par souci de précision.

Tableau 14b - Acquisition des armes à feu. Si vous vouliez une arme à feu, combien de temps vous faudrait-il pour vous en procurer une?
  Toronto (n = 116)
%
Montréal (n = 102)
%
Moins d'une heure 23,3 12,7
1 à 3 heures 12,1 9,8
4 à 24 heures 19,8 15,7
1 ou 2 jours 16,4 18,6
Plus de 2 jours 18,1 10,8
Je ne sais pas 10,3 32,4

Annexe D - Données descriptives : Détenus

Tableau 15 - Port d'arme : détenus de sexe masculin de Toronto et de Montréal
  Toronto
(n = 456)
%
Montréal
(n = 448)
%
Combien d'élèves de votre école portent une arme, quelle qu'elle soit?
La plupart 25,8 10,8
Un certain nombre 39,4 21,6
Quelques-uns 28,0 46,0
Aucun 6,8 21,6
Certains de vos amis portent-ils une arme?
Oui 90,9 84,7
Si vous portez une arme, de quelle arme s'agit-il?
Mace 9,9 10,4
Arme pour arts martiaux 12,2 3,5
Matraque 28,2 25,0
Couteau 72,5 54,2
Arme à feu 60,3 48,6
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous n'étiez pas à l'école?
Oui 84,7 75,9
Avez-vous déjà porté une arme lorsque vous étiez à l'école?
Oui 59,5 42,1
Les élèves qui apportent des armes à feu à l'école posent-ils un grave problème à votre école?
Très grave 23,5 11,6
Assez grave 37,1 22,6
Pas grave du tout 39,4 65,8
Connaissez-vous quelqu'un qui a déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 77,3 61,4
Avez-vous déjà porté une arme à feu à l'école?
Oui 30,6 18,6
Si vous voulez vraiment faire du mal à quelqu'un, une arme elle le meilleur moyen d'y parvenir.
D'accord 69,7 51,0
Lorsque vous portez une arme, on vous respecte beaucoup plus.
D'accord 24,2 24,8
Tableau 16 - Pourcentage de détenus de sexe masculin qui ont indiqué qu'ils portaient une arme, à feu ou autre, à l'école et à l'extérieur de l'école qui ont aussi indiqué qu'ils avaient déjà participé à une bagarre entre gangs
Toronto Montréals
  % oui   % oui
A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 115) A déjà porté une arme lorsqu'il n'était pas à l'école (n = 118)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 68,7 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 78,0 %
A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 106) A déjà porté une arme lorsqu'il était à l'école (n = 106)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 71,7 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 85,8 %
A déjà porté une arme à feu (n = 74) A déjà porté une arme à feu (n = 67)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 79,7 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 85,1 %
A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 36) A déjà porté une arme à feu à l'école (n = 26)
A déjà participé à une bagarre entre gangs 92,2 % A déjà participé à une bagarre entre gangs 96,2 %
Tableau 17 - Implication dans des actes violents commis avec une arme à feu, en tant que victime ou agresseur
  Toronto (n = 132)
%
Montréal (n = 146)
%
Avez-vous déjà été menacé ou a-t-on déjà essayé de vous blesser avec une arme à feu?
Oui 61,4 (n = 81) 49,3 (n = 72)
Si oui, combien de fois vous a-t-on menacé ou a-t-on essayé de vous blesser avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 28,4 31,9
1 29,6 29,0
2 4,9 24,6
3+ 37,0 14,5
Avez-vous déjà menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu?
Oui 46,2 (n = 61) 41,1 (n = 60)
Si oui, combien de fois avez-vous menacé ou essayé de blesser quelqu'un avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois?
0 21,3 19,0
1 24,6 41,4
2 16,4 15,5
3+ 37,7 24,1
Tableau 18 - Pourcentage de détenus de sexe masculin qui ont répondu qu'ils avaient été impliqués dans des actes violents commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois qui ont aussi indiqué qu'ils avaient participé à une bagarre entre gangs au cours de la dernière année
Toronto Montréal
Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 54) Victime d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 45)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 68,5 Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 80,0
Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 43) Auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu au cours des 12 derniers mois (n = 44)
Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 76,7 Bagarre entre gangs au cours des 12 derniers mois 84,1
Tableau 19 - Caractéristiques de l'incident le plus violent
  Toronto (n = 132)
%
Montréal (n = 142)
%
Les membres d'un gang ont-ils participé à l'acte violent?
Oui 27,5 35,2
Les membres d'un gang ont-ils été victimes de l'acte violent?
Oui 13,7 22,8
Des armes à feu ont-elles été utilisées durant l'incident (pour menacer ou essayer de blesser)?
Oui 24,4 29,2
Quelqu'un a-t-il été blessé avec un couteau, un objet ou une arme à feu durant l'incident?
Oui 48,9 55,4
Aviez-vous consommé des substances psychoactives le jour de l'incident?
Oui 100,0 100,0
L'incident avait-il un rapport quelconque avec des activités liées au trafic de drogue?
Oui 13,0 40,9
La cause principale de l'incident était-elle liée aux gangs?
Oui 13,7 12,9
Tableau 20a - Acquisition des armes à feu. Si vous vouliez une arme à feu, quel serait le meilleur moyen de vous en procurer une?
  Toronto (n = 132)
%
Montréal (n = 146)
%
En voler une 9,1 2,8
Donner quelque chose en échange 1,5 1,4
En acheter une d'un ami ou d'un parent 40,2 26,2
En obtenir une d'un trafiquant de drogue 13,6 27,6
En obtenir une dans la rue 19,7 18,6
Autre 15,9 23,4
Tableau 20b - Acquisition des armes à feu. Si vous vouliez une arme à feu, combien de temps vous faudrait-il pour vous en procurer une?
  Toronto (n = 132)
%
Montréal (n = 146)
%
Moins d'une heure 37,1 20,7
1 à 3 heures 12,9 17,9
4 à 24 heures 15,9 20,0
1 ou 2 jours 18,9 15,2
Plus de 2 jours 12,9 18,6
Je ne sais pas 2,3 7,6

Annexe E - Analyse de régression logistique à plusieurs variables

Tableau 21 - Régression logistique prédictive de la probabilité qu'un élève soit la victime et/ou l'auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu durant sa vie à Toronto et à Montréal
  Toronto
Victime ou auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu dans sa vie (ou les deux)
RC
Montréal
Victime ou auteur d'un acte violent commis avec une arme à feu dans sa vie (ou les deux)
RC
16-17 ans 0,889 1,07
Noir 2,08 4,30
Asiatique 2,33 0,00
Autre 1,92 2,84
Vit avec ses deux parents 0,506 0,423
A (déjà) été sous garde 0,838 1,92
A (déjà) fait l'objet d'une suspension 0,910 1,55
A (déjà) participé à une bagarre entre gangs 4,15** 10,87**
A vendu de la drogue au cours des 12 derniers mois 1,89 1,39
Estime que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un 1,19 1,09
Estime qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme 1,69 0,773
Tableau 22 - Régression logistique prédictive de la probabilité d'être impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu parmi les décrocheurs de Toronto
  Victime d'un tel acte dans sa vie
RC
Auteur d'un tel acte dans sa vie
RC
16-17 ans 0,324 0,713
Noir 0,767 1,33
Asiatique 0,000 0,000
Autre 0,513 0,673
Vit avec ses deux parents 0,378 0,280
A (déjà) fait l'objet d'une suspension 1,73 7,68
A (déjà) participé à une bagarre entre gangs 2,34 2,68
A (déjà) vendu de la drogue 0,965 4,25
A vendu de la cocaïne ou du crack 3,18 5,05*
Estime que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un 2,44 1,01
Estime qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme 1,05 1,30
Tableau 23 - Régression logistique prédictive de la probabilité d'être impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu parmi les décrocheurs de Montréal
  Victime d'un tel acte dans sa vie
RC
Auteur d'un tel acte dans sa vie
RC
16-17 ans 1,83 0,843
Noir 1,65 1,44
Asiatique S.O. S.O.
Autre 4,36* 4,32
Vit avec ses deux parents 1,17 1,09
A (déjà) fait l'objet d'une suspension 0,510 1,06
A (déjà) participé à une bagarre entre gangs 0,829 7,00
A (déjà) vendu de la drogue 1,21 0,986
A vendu de la cocaïne ou du crack 11,15* 4,79
Estime que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un 2,22 0,587
Estime qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme 0,369 0,735
Tableau 24 - Régression logistique prédictive de la probabilité d'être impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu parmi les détenus de Toronto
  Victime d'un tel acte dans sa vie
RC
Auteur d'un tel acte dans sa vie
RC
16-17 ans 1,95 0,705
Noir 0,535 1,71
Asiatique 0,476 2,64
Autre 0,466 0,189*
Vit avec ses deux parents 0,536 0,294
A (déjà) fait l'objet d'une suspension 0,000 0,000
A (déjà) participé à une bagarre entre gangs 3,16* 3,22*
A (déjà) vendu de la drogue 3,70* 5,29*
A vendu de la cocaïne ou du crack 2,81 3,77**
Estime que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un 2,63* 1,67
Estime qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme 1,27 3,28
Tableau 25 - Régression logistique prédictive de la probabilité d'être impliqué dans un acte violent commis avec une arme à feu parmi les détenus de Montréal
  Victime d'un tel acte dans sa vie
RC
Auteur d'un tel acte dans sa vie
RC
16-17 ans 1,86 0,682
Noir 0,444 2,22
Asiatique S.0. S.O.
Autre 1,37 1,31
Vit avec ses deux parents 0,806 0,692
A (déjà) fait l'objet d'une suspension 1,74 2,66
A (déjà) participé à une bagarre entre gangs 2,99* 3,51*
A (déjà) vendu de la drogue 1,43 1,16
A vendu de la cocaïne ou du crack 1,56 2,05
Estime que c'est avec une arme qu'il est le plus facile de blesser quelqu'un 1,16 0,594
Estime qu'on vous respecte davantage si vous portez une arme 0,404* 0,988

Notes

1 P. Erickson, J. Butters et coll., « Girls and Weapons: An International Study of the Perpetration of Violence », Journal of Urban Health, 2006, sous presse.

2 L'étude DAVI (Drugs, Alcohol and Violence International) a été financée par le National Institute of Drug Abuse [NIDA] (subvention no RO1-DA11691-01A1).

3 Étude financée par le Centre national de prévention du crime (subvention no 3150-U4) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (subvention no 410-2002-1154).

4 A. Paglia et E.M. Adlaf, « Secular trends in self-reported violent activity among Ontario students, 1983-2001 », La revue canadienne de santé publique, vol. 94 (2003), p. 212 à 217; J. Sheley et J. Wright, In the Line of Fire: Youth, Guns and Violence in Urban America, New York, Aldine de Gruyer, 1995.

5 M. Chesney-Lind, « Girls and Violence: Is the gender gap closing? », National Electronic Network on Violence Against Women, 2004, p. 1 à 8. http://www.vawnet.org/DomesticViolence/Research/VAWnetDocs/AR_GirlsViolence.pdf

6 J. Tanner et S. Wortley, The Toronto Youth Crime & Victimization Survey, Toronto, Centre of Criminology, 2002.

7 H. Copes, « Societal attachments, offending frequency, and techniques of neutralization », Deviant Behavior, vol. 24 (2003), p. 535-550.

8 A.J. Lizotte, M.D. Krohn, J.C. Howell, K. Tobin et G.J. Howard, « Factors influencing gun carrying among young urban males over the adolescent-young adult life course », Criminology,vol. 38 (2000), p. 811-834.

Date de modification :