Projet « Safe and Sound »

En quoi consistait le projet (Safe and Sound)?

Il s'agit d'un projet qui a été entrepris dans quatre quartiers de l'Ontario : deux à Waterloo (Kingsdale et Sunnydale) et deux à Cambridge (Southwood et Christopher-Champlain). Le Conseil de prévention du crime et de sécurité communautaire de la région de Waterloo a parrainé le projet, et des comités consultatifs de quartier regroupant des organisations et des groupes communautaires qui s'occupent de sécurité et de prévention du crime ont supervisé sa mise en œuvre.

Le but du projet était d'élaborer des plans à long terme pour réduire et éliminer les obstacles personnels, sociaux et économiques qui amènent parfois les gens à commettre des crimes ou à être victimes d'actes criminels. Par le renforcement des capacités, le projet visait à aider les personnes et les collectivités à comprendre les causes profondes de la criminalité, à cerner des solutions efficaces et à valoriser l'établissement de partenariats. Des plans horizontaux axés sur la vie communautaire ont été élaborés afin de minimiser les facteurs de risque sur lesquels la collectivité pouvait agir en mettant en place des mécanismes d'orientation et des services de soutien intégrés.

Les activités du projet étaient définies en fonction des besoins, des biens et des capacités des quartiers. Les activités verticales consistaient principalement à créer des liens entre les intervenants au sein de chaque collectivité et les décideurs aux niveaux plus élevés. Même si les activités offertes différaient d'un quartier à l'autre selon les besoins de chaque collectivité, l'élément déterminant du projet était les partenariats.

Comment a-t-on évalué le projet Safe and Sound?

Le Centre for Research and Education in Human Services, une équipe formée d'évaluateurs indépendants, a évalué le processus et les résultats du projet. Au moyen d'une approche participative, les évaluateurs ont tenté de trouver réponse à trois questions principales :

  1. Le projet a-t-il doté la collectivité de meilleurs outils pour s'attaquer aux causes profondes de la criminalité?
  2. Le projet a-t-il réduit la criminalité et rendu le quartier plus sûr?
  3. Le projet a-t-il accru les mesures de prévention du crime au niveau régional?

On a mené un sondage auprès des citoyens au début et à la fin du projet. Le nombre de répondants a varié d'un quartier à l'autre : c'est dans le quartier de Kingsdale que le nombre de répondants au début du projet a été le plus élevé, soit 85. À la fin du projet, 46 citoyens du même quartier ont répondu au sondage. Dans les trois autres quartiers, on a obtenu au début du projet la participation d'une trentaine de répondants, mais à la fin le nombre était partout inférieur.

On ne sait rien des répondants au sondage et on ne sait pas si les répondants à l'enquête de suivi avaient participé à l'enquête initiale. Dans l'évaluation, on a toutefois recueilli les observations des participants, mené des entrevues et formé des groupes de réflexion avec des citoyens, des partenaires régionaux et des employés. Mais en l'absence d'un groupe témoin, on ne peut pas appliquer les constatations à de plus grands segments de population. Les résultats ci-dessous sont tirés des rapports d'évaluation établis par le Centre for Research and Education in Human Services.

Quels sont les principaux résultats du projet?

Évaluation du processus

Dans les quartiers et les régions, les responsables de Safe and Sound ont presque tout le temps travaillé en partenariat avec d'autres groupes. Les différentes activités et priorités étaient établies en fonction des besoins de chaque quartier. Ainsi, dans le quartier de Kingsdale, on a sollicité la participation des enfants, des jeunes et des adultes, tandis que, à Southwood, on a voulu établir des liens avec des propriétaires locaux.

Dans les quartiers de Christopher-Champlain et de Southwood, on a mis sur pied un projet de résolution de conflits. Dans tous les quartiers, on a observé un accroissement des sentiments d'appartenance, de fierté et de satisfaction par rapport au milieu physique.

Ce projet était complexe et exigeant, étant donné surtout qu'il a fallu en assumer la direction dans tous les quartiers. Dans les quatre quartiers, on a établi plus de 60 partenariats. Partout, les promoteurs de logements sociaux, la police, les écoles ainsi que les services à la famille et à l'enfance ont participé au projet et se sont révélés des partenaires extrêmement importants pour la prévention du crime dans les quartiers.

Évaluation des résultats

Il semble que le projet ait réussi à accroître la capacité d'agir des quatre quartiers. Des gens qui avaient peu ou pas d'expérience dans l'action communautaire ont pris part au projet, se sont renseignés sur les enjeux dans leur collectivité et ont acquis les compétences nécessaires pour s'y attaquer.

On a observé un accroissement du sentiment de fierté et d'appartenance au quartier. Dans tous les quartiers, on a aussi constaté que les citoyens avaient de meilleures attitudes envers le milieu physique, la qualité du logement, les jeunes, le vandalisme, la consommation abusive d'alcool et de drogue et le bruit causé par les fêtards.

Selon les résultats du sondage, le nombre de parents ayant déclaré que leurs enfants avaient été victimes d'intimidation a diminué de moitié au cours du projet. Certaines données montrent également que le projet a réussi à réduire la criminalité. Ainsi, dans les quatre quartiers, le nombre d'appels à la police est demeuré stable durant la période à l'étude (1997-2002), tandis que le nombre d'appels à la police pour la région de Waterloo a augmenté de 80. Bien que ces résultats semblent s'appliquer à l'ensemble des quatre quartiers, on a observé dans chacun d'eux des particularités.

Quelle est la portée des résultats?

On doit interpréter avec circonspection les résultats. Même s'il y a eu un test avant et un test après le projet, on ne peut pas vérifier si les répondants à l'enquête de suivi avaient participé à l'enquête initiale. De plus, le taux de réponse à l'enquête de suivi était relativement faible. L'évaluation s'est appuyée sur des méthodes de collecte de données qualitatives et non sur des mesures normalisées ou sur la validation. En outre, en l'absence d'un quartier témoin, on ne peut pas généraliser les résultats à d'autres segments de population.

Cela dit, l'évaluation a néanmoins fait ressortir des aspects positifs. Il faudrait donc étudier en profondeur et plus rigoureusement ce type d'initiative de manière à obtenir des résultats plus concluants. Les évaluateurs ont aussi souligné l'importance d'utiliser une composante longitudinale pour ce type de projet, ce qui permettrait de suivre dans le temps les résultats du projet et ainsi d'en évaluer les répercussions à long terme dans les quartiers.

Quelles sont les principales leçons à tirer de cette évaluation?

De nombreuses leçons importantes ont été tirées du projet, notamment :

Pour obtenir de plus amples renseignements ou recevoir une version finale du rapport d'évaluation, veuillez vous adresser au Centre national de prévention du crime, au 800-830-3118.

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