Examen des populations clés dans le contexte de la mise en œuvre d'initiatives de prévention de la cyberintimidation et d'intervention

Analyse documentaire sur les 2SLGBTQ+, les filles et les jeunes de milieux ethnoraciaux diversifiés
Par Nishad Khanna, Eva Maxwell et Wendy Craig

Résumé

Le présent rapport découle d'un examen de la documentation sur les expériences de cyberintimidation des jeunes gens qui sont minorisés en raison de leur genre, de leur sexualité ou de leur identité ethnoraciale, afin d'informer les initiatives de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation. À l'aide de critères d'inclusion et d'exclusion a priori et de mots‑clés pour parcourir les bases de données universitaires et les sources de documentation parallèle, 162 articles au total ont été analysés. La recherche est relativement récente et se concentre principalement sur le monde occidental, ce qui explique l'examen des études anglaises uniquement. Il existe peu d'études sur les facteurs de risque et de protection et encore moins d'études d'intervention pour informer les initiatives de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation pour les jeunes issus de minorités. Bien que peu nombreux, les résultats suggèrent que les programmes de cyberintimidation peuvent cibler les facteurs de protection et de risque des jeunes issus de minorités. La victimisation par intimidation hors ligne est un facteur de risque clé commun de cybervictimisation pour les jeunes issus de minorités. Ainsi, les programmes conçus pour prévenir et intervenir dans les cas d'intimidation hors ligne ciblée peuvent être efficaces pour réduire le risque de cybervictimisation et atténuer les effets associés. En outre, plusieurs facteurs clés peuvent constituer des éléments efficaces des initiatives de prévention et d'intervention : le sentiment d'appartenance (p. ex. le soutien familial, le sentiment d'appartenance à l'école) pour les jeunes 2SLGBTQ+; le soutien en matière de santé mentale pour les filles et les jeunes femmes; les possibilités de renforcer le sentiment d'identité ethnoraciale pour les minorités ethnoraciales. Ce rapport recommande de mener des recherches supplémentaires sur les possibilités et les lacunes de la recherche, d'élaborer et d'évaluer des initiatives fondées sur les facteurs de risque et de protection, et de tirer parti des partenariats et des réseaux existants de jeunes issus de minorités et de leurs collectivités pour soutenir des initiatives pertinentes, la politique sociale et le changement social.

Note des auteurs

Les opinions exprimées dans le présent rapport sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de Sécurité publique Canada. Toute correspondance concernant le présent rapport devrait être envoyée à l'adresse suivante :
Division de la recherche
Sécurité publique Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8

Adresse de courriel : PS.CPBResearch-RechercheSPC.SP@canada.ca

Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier Jennifer Martin, Andrea Slane, Fiona Amara, Reem Atallah, Kelly Gillis, Emma May Liptrot, Catherine Moleski et Katy Celina Sandoval pour leurs contributions.

Introduction

Objet

L'objectif principal du présent rapport est de fournir un examen complet des avancées récentes en matière de recherche et de connaissances sur la cyberintimidation, avec un accent particulier sur les différents groupes de minorités de genre, sexuelles ou ethnoraciales (jeunes et jeunes adultes) au Canada et à l'étranger. Une précédente analyse documentaire, La recherche sur la cyberintimidation au Canada : examen systématique (Zych et coll., 2020) réalisée pour Sécurité publique Canada a révélé qu'il existe un manque de connaissances dans ce domaine. Ainsi, l'objectif principal de cet examen de la cyberintimidation est de se concentrer sur la documentation récente afin d'examiner : la prévalence de la perpétration et de la victimisation de la cyberintimidation chez les groupes de minorités ethniques et de genre au Canada et à l'étranger; les répercussions de la cyberintimidation sur les jeunes et les jeunes adultes de différents groupes minoritaires; la façon dont l'ethnicité et le genre sont compris comme des facteurs de risque et des facteurs de protection et la spécificité des facteurs associés aux différentes minorités ethniques et de genre; les considérations qui devraient être faites dans le but de mieux protéger les groupes minoritaires de la cyberintimidation; les lacunes restantes dans la recherche et la compréhension de la cyberintimidation chez les différents groupes minoritaires. Ce rapport présentera un examen systématique de la documentation universitaire et de la documentation parallèle, du Canada et de l'étranger, sur le sujet.

Contexte

La cyberintimidation a été définie comme tout comportement effectué au moyen de médias électroniques ou numériques par des personnes ou des groupes qui communiquent de manière répétée des messages hostiles ou agressifs destinés à infliger du tort ou de l'inconfort à d'autres personnes (Tokunaga, 2010, p. 278) et fait donc référence à un tort intentionnel et répété, fait par l'utilisation de dispositifs électroniques (téléphones portables, ordinateurs, etc.) (Patchin et Hinduja, 2015). Cette définition évolue cependant avec la nature toujours changeante des activités et interactions en ligne; les comportements de cyberintimidation peuvent prendre de nombreuses formes (p. ex. harcèlement, cyberharcèlement, divulgation involontaire/divulgation de données personnelles, trollage, exclusion et faux profils). En effet, une autre définition de la cyberintimidation fait référence à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour nuire, harceler, blesser ou embarrasser une cible de manière répétée et intentionnelle (Peter et Petermann, 2018, p. 358). Parmi les différences entre l'intimidation en ligne et hors ligne figurent l'anonymat, une plus grande diffusion sociale, le manque de supervision et une plus grande accessibilité.

Malheureusement, la cyberintimidation est un phénomène courant chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. À noter qu'en 2014, l'Enquête sociale générale sur la victimisation au Canada a révélé qu'environ « 17 % des personnes de 15 à 29 ans ayant accédé à Internet à un moment ou l'autre entre 2009 et 2014 ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation ou de cyberharcèlement » (Hango, 2016). La récente Enquête sur les comportements liés à la santé des enfants d'âge scolaire publiée par l'Agence de la santé publique du Canada fournit également des statistiques sur les incidences de l'intimidation et de la cyberintimidation chez les jeunes, mettant en lumière, par exemple, le signalement de la cyberintimidation par les filles par rapport aux garçons, « les filles sont plus nombreuses que les garçons à indiquer avoir été victimes de cyberintimidation. Par exemple, en 10e année, 16 % des filles et 9 % des garçons déclarent avoir été victimes de cyberintimidation » (Craig. et coll., 2020)Note de bas de page 1. Dans le contexte de la pandémie de COVID‑19 et des exigences de distanciation sociale, la cyberintimidation est devenue plus saillante. En outre, le cyberharcèlement raciste visant les jeunes d'Asie de l'Est et du Sud‑Est a augmenté. (Alsawalqa, 2021; Cheah et coll., 2020).

La cyberintimidation est particulièrement dommageable pour les personnes qui en sont victimes. Certains chercheurs suggèrent que l'intimidation en ligne peut, dans certains cas, avoir des conséquences plus graves que la victimisation traditionnelle. Les victimes de cyberintimidation peuvent rencontrer divers problèmes émotionnels, sociaux et scolaires (p. ex. anxiété, dépression, autodénigrement, mauvaises relations, isolement et agression) et en subir les conséquences (p. ex. baisse du rendement scolaire et mauvaise concentration). Elles peuvent également souffrir de rappels et de revictimisation chaque fois qu'elles vont en ligne. En effet, il existe un continuum de dommages liés à la cyberintimidation et, dans certains cas, les conséquences graves peuvent aller jusqu'au suicide et aux idées suicidaires (Hinduja et Patchin, 2010). La cyberintimidation est particulièrement difficile à traiter en raison de l'anonymat, de l'accès généralisé à Internet et aux médias sociaux, en particulier dans les contextes urbainsNote de bas de page 2, de la possibilité pour les comportements de « devenir viraux », de l'existence de plateformes, d'applications et de sites Web privés ou inaccessibles, de la difficulté de supprimer les contenus offensants, de la diffusion de renseignements et de photographies privés et de leur encadrement juridique, de la possession par les jeunes d'images sensibles, etc. En outre, la cyberintimidation déploie divers types de violence qui visent spécifiquement les minorités de genre, sexuelles et ethniques, notamment la violence raciale et sexiste.

À la lumière de la prévalence globale de la cyberintimidation, les expériences particulières des différents groupes de minorités de genre, sexuelles et ethniques (c'est‑à‑dire les filles/femmes, les personnes trans, les populations queers, les populations racisées, les populations autochtones, etc.) peuvent être considérablesNote de bas de page 3, bien que la documentation à ce sujet soit limitée. Dans la mesure où des recherches sont disponibles, le présent examen de la documentation vise à mettre en lumière les différents groupes de minorités de genre, sexuelles et ethniques (c'est‑à‑dire la prévalence, les facteurs de risque, les facteurs de protection, les répercussions, etc.), afin de contribuer au développement et à la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à traiter et à réduire la cyberintimidation dirigée vers ces sous‑groupes et parmi eux.

Justification

Sécurité publique Canada cherche à mieux comprendre les pratiques les plus prometteuses et à se tenir au courant des dernières connaissances et recherches en matière de cyberintimidation. À cet égard, Sécurité publique Canada a procédé à une analyse environnementale des programmes (Directions Evidence and Policy Research Group, s.r.l., 2019) et à une analyse documentaire sur la cyberintimidation (Zych et coll., 2020) et souhaite en savoir plus sur les lacunes qui ont été mises en évidence comme principaux domaines d'intervention. Ainsi, l'examen de la documentation permettra d'approfondir les connaissances sur les expériences particulières de différents groupes ethniques, de genre et de minorités sexuelles (jeunes et jeunes adultes) dans le contexte de la perpétration et de la victimisation de la cyberintimidation, dans le but d'éclairer la conception de politiques et de programmes futurs du gouvernement fédéral canadien visant à réduire la cyberintimidation. Cet effort contribuera aux priorités et au programme plus vastes de Sécurité publique Canada/du gouvernement du Canada, axés sur la réduction de la criminalité et l'amélioration de la sécurité communautaire par la prévention, les services de police et les services correctionnels.

Objectif et questions de recherche

L'objectif principal de ce travail est de fournir un rapport complet sur les avancées récentes en matière de recherche et de connaissances en matière de cyberintimidation, avec un accent particulier sur les différents groupes de minorités de genre, sexuelles ou ethniques (jeunes et jeunes adultes) au Canada et à l'étranger. Les minorités de genre sont définies comme des populations dont les genres sont minorisés dans notre société (p. ex. personne trans, transsexuelle, allosexuelle, non‑binaire et bispirituelle). Les minorités sexuelles sont définies comme des populations dont les sexualités sont minorisées dans notre société (p. ex. personne bispirituelle, lesbienne, bisexuelle et pansexuelle). Les minorités ethnoraciales sont définies comme des populations dont les ethnies ou les identités raciales sont minorisées dans notre société (p. ex. personne racisée, autochtone et immigrante). Ce rapport explore ce qui suit :

Méthodologie

Portée de la recherche et paramètres de recherche

L'examen se limite à la documentation écrite en anglais disponible par des recherches sur Internet depuis le début des années 2000 jusqu'à aujourd'hui, apparaissant dans des bases de données électroniques (articles de revues universitaires, articles évalués par des pairs et chapitres de livres) et dans des sources sélectionnées de documentation parallèle (p. ex. des publications gouvernementales), et ne comprend pas les consultations ou les entrevues. La recherche a porté sur la documentation canadienne et internationale.

Critères d'inclusion et d'exclusion

Les documents ont été examinés selon les critères d'inclusion et d'exclusion suivants :

Collecte et analyse de données

Collecte de données

La collecte de données a commencé par un balayage des bases de données (énumérées ci‑dessous) et de toutes les autres sources de documentation pertinentes (p. ex. balayages en ligne/Web) à l'aide de la liste de mots‑clés figurant dans la sous‑section intitulée « Mots‑clés ». Les articles trouvés dans la plage de dates (de 2000 à août 2021) ont été compilés dans une base de données commune (Zotero). Par la suite, tous les articles ont été examinés en vue de trier et de hiérarchiser les sources les plus pertinentes. La validité et la fiabilité des sources ont été vérifiées, afin de s'assurer qu'elles sont soutenues par une méthodologie rigoureuse et qu'elles contiennent des résultats pertinents pour la présente étude. Conformément à la figure 1 ci‑dessous, des critères d'exclusion et d'inclusion ont été appliqués pour obtenir un échantillon définitif. Un intérêt particulier a été porté aux sources qui abordent ou répondent aux questions et objectifs de recherche mentionnés ci‑dessus.

Figure 1 : Processus de sélection des articles

Figure 1 – Version textuelle

Étape de sélection

Étape d'exclusion

Étape 1

Recherche documentaire via des bases de données

Étape 2

Suppression des doublons

Étape 3

Titres et résumés lus

Articles exclus sur la base des critères d'exclusion

Étape 4

Articles lus

Articles supplémentaires exclus sur la base des critères d'exclusion

Étape 5

Listes de référence examinées pour des recherches supplémentaires

Étape 6

Échantillon final

Une matrice a été utilisée pour saisir les données récapitulatives de chacune des sources, à des fins de comparabilité et de synthèse des résultats. Le tableau a saisi les champs suivants :

En outre, un tableau a été utilisé pour résumer les données sur les initiatives de prévention et d'intervention en saisissant les champs suivants :

Analyse

Les textes ont été analysés qualitativement à l'aide d'une approche d'analyse de contenu (c'est‑à‑dire une analyse qualitative et inductive du contenu manifeste et latent), grâce à laquelle les schémas, les thèmes, les tendances et les courants présents dans les sources ont été repérés. Au cours de ce processus, toutes les sources ont été examinées pour déterminer les thèmes clés émergents et les mots de code.

Ensuite, toute la documentation a été traitée, en appliquant des codes au texte. Ces codes ont été regroupés par thème dans un processus de décontextualisation (décomposition des textes en unités de sens plus petites), puis de recontextualisation et de catégorisation (identification des thèmes et des catégories afin de parvenir à des conclusions). L'objectif principal de l'analyse de contenu est d'interpréter les modèles, les thèmes et les catégories qui se dégagent de la documentation afin de parvenir à un ensemble de constatations générales, en accord avec les questions et les objectifs de la recherche.

Des conclusions ont été tirées des données codées (p. ex. les principaux thèmes et modèles qui ont émergé des données; comment les données et les résultats sont liés aux questions de recherche; le sens et les conclusions générales qui découlent de la présente recherche). Les tendances dans le type de recherche produite sur la prévention et l'intervention en matière de cyberintimidation ont également été relevées, afin d'informer les futurs besoins ou lacunes potentiels en matière de recherche.

Sources

Les sources suivantes ont été recherchées pour les articles pertinents.

Bases de données universitaires :

Mots‑clés

Les mots‑clés qui ont été utilisés pour trouver des articles sont présentés ci‑dessous. Ces mots‑clés (et leurs variantes proches pour tenir compte de l'orthographe, des synonymes, des terminaisons de mots, etc.) ont été utilisés en conjonction avec d'autres paramètres de recherche (p. ex. date, lieu) et peuvent être combinés en phrases (c'est‑à‑dire en utilisant « et » ou « ou »).

Autochtone; résultats scolaires; adolescent; afro‑américain; agression; asiatique; PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur); noir; dénigrement de l'apparence; garçons; cyber agression; cyber intimidation; cyber harcèlement; cyber perpétration; cyber victimisation; cyberagression; cyberintimidation; cybervictimisation; deadnaming (utilisation du nom de la personne avant sa transition); intimidation électronique; minorités ethniques; genre; minorités de genre; non‑conformité de genre; filles; homophobie; immigrant; indigène; indigène (Premières Nations, Inuit, Métis); intimidation sur Internet; intervention; Inuit; islamophobie; LGBTQ2S+ (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, queers, bispirituels); répercussions à long terme; santé mentale; résultats mentaux; Métis; groupes minoritaires; misogynie; mauvais classement; mobile; d'origine; Autochtone; nouvel arrivant; non‑binaire; perpétration; résultats physiques; PDC; prévention; facteurs de protection; queer; discrimination raciale; racisé; minorité raciale; racialisé; racisme; réfugié; facteurs de risque; harcèlement sexuel, minorité sexuelle; répercussions à court terme; médias sociaux; résultats sociaux; facteurs systémiques (individu, pairs, école, communauté; adolescent; trans; transphobie; bispirituel; victimisation; minorité visible; jeune adulte.

Constatations

Caractéristiques de l'étude

Au départ, 246 articles universitaires ont été collectés. Il s'agissait de 231 articles liés aux expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités de genre, sexuelles et ethnoraciales et de 15 articles portant spécifiquement sur les initiatives de prévention ou d'intervention en matière de cyberintimidation. Quatre‑vingt‑huit articles ont été exclus parce qu'ils n'analysaient pas la cyberintimidation en tant que variable indépendante, qu'ils ne contenaient pas de résultats pertinents concernant les jeunes issus de minorités, qu'ils n'étaient pas axés sur les jeunes ou qu'il s'agissait d'analyses documentaires, de chapitres de livres ou de thèses de doctorat. De plus, 10 articles et documents de documentation parallèle ont été collectés et quatre ont été exclus parce qu'ils ne contenaient pas de constatations ou de recommandations propres à la cyberintimidation et aux jeunes issus de minorités. Au total, 162 articles ont été analysés (156 articles universitaires et six provenant de la documentation parallèle). La liste complète des références se trouve dans la liste des références. Le tableau 1 résume la collection, les exclusions et les inclusions. Il convient de noter qu'en raison du nombre limité d'articles inclus pour l'examen, bon nombre des constatations sont fondées sur peu d'études et doivent être interprétées avec prudence.

Tableau 1 : Résumé des articles inclus et exclus

Collection initiale

Exclusions

Articles inclus

Articles universitaires

Expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités

231

81

150

Articles universitaires

Initiatives de prévention et d'intervention

15

9

6

Documentation parallèle

10

4

6

Dates de publication

Un total de 150 articles se concentrant sur les expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités en raison de leur identité de genre, sexuelle et ethnoraciale ont été analysés. Les articles datent de 2004 à 2021, dont 16 seulement de 2004 à 2011, la plupart des études ayant été publiées au cours des dix dernières années. Le plus grand nombre d'études a été publié en 2019 et en 2020. Cela démontre la nouveauté de l'intérêt porté aux jeunes issus de minorités et à la cyberintimidation. La figure 2 illustre le nombre croissant d'études portant sur les expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités.

Figure 2 : Année de publication des études relatives aux jeunes des minorités de genre, sexuelles et ethnoraciales

Figure 2 : Année de publication des études relatives aux jeunes des minorités de genre, sexuelles et ethnoraciales
Figure 2 – Version textuelle

Année de publication

Nombre d'articles

2004

1

2005

0

2006

1

2007

3

2008

1

2009

3

2010

4

2011

3

2012

10

2013

9

2014

10

2015

11

2016

12

2017

16

2018

15

2019

19

2020

19

2021

13

Méthodologie et conception de la recherche

En ce qui concerne la méthodologie, 89 % des articles (n=134) ont utilisé une analyse quantitative. Dix articles ont utilisé une approche de méthodes mixtes et seulement six ont utilisé une analyse qualitative. La nouveauté de ce domaine de recherche est également évidente dans la conception de la recherche : 89 % (n=133) étaient transversales et 17 étaient longitudinales. Les études longitudinales ont duré de 2 mois à 10 ans.

Échantillons

La taille des échantillons dans les études allait de 18 à 214 080 (la plus grande étude comprenait des participants de 41 pays). L'âge des échantillons allait des enfants de 8 ans aux jeunes adultes jusqu'à 29 ans. Certaines études incluaient des personnes plus âgées (jusqu'à 67 ans), mais n'étaient incluses que si les résultats étaient ventilés par âge ou étaient pertinents pour comprendre les répercussions à long terme de la cyberintimidation.

Lieu

Au total, 47 pays ont été répertoriés dans les articles examinésNote de bas de page 4. La répartition des pays représentés dans ces études reflète probablement la limitation de cette analyse documentaire aux articles en anglais. Par conséquent, il y a une surreprésentation des populations majoritairement blanches dans le monde occidental et des études qui sont ancrées dans une vision occidentale du mondeNote de bas de page 5. Les États‑Unis sont les plus représentés (95 études), suivis du Canada (26 études), de l'Espagne (10 études) et de Taïwan (6 études). Le tableau 2 résume le nombre d'articles par pays.

Tableau 2 : Résumé des pays représentés et du nombre d'articles

Pays (par ordre décroissant de fréquence)

Nombre d'articles

États‑Unis

95

Canada

26

Espagne

10

Taïwan

6

Finlande

3

Pays‑Bas

3

Portugal

3

Suède

3

Royaume‑Uni

3

Autriche

2

Australie

2

Belgique

2

Bulgarie

2

Danemark

2

Allemagne

2

Israël

2

Turquie

2

Arménie

1

Chypre

1

Brésil

1

Croatie

1

République tchèque

1

Estonie

1

France

1

Grèce

1

Groenland

1

Hongrie

1

Islande

1

Irlande

1

Italie

1

Japon

1

Jordanie

1

Lettonie

1

Lituanie

1

Luxembourg

1

Malaisie

1

Malte

1

Norvège

1

Pologne

1

Roumanie

1

Fédération de Russie

1

Slovaquie

1

Slovénie

1

Suisse

1

Thaïlande

1

Ukraine

1

République yougoslave de Macédoine

1

Terminologie

Cisgenre
Une personne dont l'identité de genre correspond au sexe qui lui a été attribué à la naissance.
Cyberperpétration
L'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC), telles que la messagerie instantanée, le courrier électronique, la messagerie textuelle, les blogues et les médias sociaux, par les adolescents pour victimiser ou intimider leurs pairs (Chan et Wong, 2019, p. 5).
Cybervictimisation
Préjudice intentionnel et répété infligé par l'utilisation de la technologie; les personnes qui font l'objet de comportements de cyberintimidation sont considérées comme des cybervictimes (Kalia et Aleem, 2017).
Repousse les frontières du genre
Terme générique désignant les personnes qui explorent un éventail plus large et plus souple de possibilités d'identité ou d'expression de genre que celles généralement associées au système de genre binaire (p. ex. non‑binaire, au genre fluide, créatif en matière de genre, genre non conforme).
Minorité de genre
Les populations qui sont systématiquement minorisées en raison de leur sexe. Bien qu'elles ne constituent pas une minorité statistique, les expériences des filles cisgenres sont également incluses dans ce rapport, mais séparées des minorités de genre (p. ex. les trans, les personnes qui repoussent les frontières du genre) lorsque cela est approprié.
Minorité ethnoraciale
Les populations qui sont systématiquement minorisées en raison de leur identité ethnique ou raciale.
2SLGBTQ+
2SLGBTQ+ est un acronyme pour bispirituel, lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer et autres. Le « + » indique que cet acronyme n'est pas exhaustif et qu'il existe d'autres identités qui ne sont pas explicitement mentionnées (p. ex. asexuel, pansexuel, en questionnement). D'autres variantes de l'acronyme (par exemple, LGBT, LGBQ) sont utilisées tout au long du rapport pour séparer les conclusions relatives aux minorités sexuelles et de genre.
Minorisation
Un processus qui positionne certains sous‑groupes comme étrangers aux normes dominantes et par conséquent considérés comme ne répondant pas aux normes du groupe dominant (de Finney et coll., 2011; p. 361). La minorisation produit des inégalités pour les jeunes, leur famille et leurs communautés.
Polyvictimisation
Exposition à de multiples victimisations. Dans le contexte de ce rapport, la polyvictimisation fait référence à l'exposition à la fois à l'intimidation en face à face et à la cyberintimidation.
Minorité sexuelle
Populations systématiquement minorisées en raison de leur orientation sexuelle.
Trans
Trans est utilisé comme une version courte et plus inclusive de « transgenre ». C'est un terme générique pour les personnes dont l'identité ou l'expression de genre ne se conforme pas aux attentes culturelles du genre fondées sur le sexe qui leur a été assigné à la naissance.
Cybervictimisation indirecte
Exposition à une victimisation en ligne dirigée contre sa communauté (p. ex. un groupe ethnoracial) ou contre d'autres personnes avec lesquelles la personne partage une identité ou une expérience minorisée.

Jeunes des minorités sexuelles

Cette section se concentre sur la cyberintimidation impliquant les jeunes des minorités sexuelles au Canada et à l'étranger. Plus précisément, les différences dans les expériences de cybervictimisation et de cyberperpétration, les facteurs de risque et de protection, et les résultats seront explorés. L'acronyme LGBQ+ est utilisé dans cette section pour identifier spécifiquement les membres de la communauté 2SLGBTQ+ qui sont minorisés par leur orientation sexuelle. Les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre sont inclus dans la section suivante sur les jeunes des minorités de genreNote de bas de page 6.

Les études ont classé les jeunes issus de minorités par orientation sexuelle de différentes manières. Dans certaines études, ils ont été désagrégés avec différentes combinaisons des identifiants suivants (p. ex. lesbienne, gai, bisexuel, pansexuel, en questionnement, queer, incertain, principalement hétérosexuel), tandis que d'autres études ont dichotomisé la variable (p. ex. minorité sexuelle, minorité non sexuelle/hétérosexuel).

Caractéristiques de l'étude

Quarante‑sept articles comprenaient des résultats relatifs aux jeunes LGBQ+ et tous sauf cinq d'entre eux étaient explicitement axés, dans le titre ou les questions de recherche principales, sur les jeunes des minorités sexuelles. Presque toutes les études sont quantitatives (n=43), deux sont qualitatives et deux sont des études à méthodes mixtes. Seules deux études étaient longitudinales. La figure 3 illustre l'année de publication des études portant sur les expériences de cyberintimidation des jeunes LGBQ+. La majorité des études ont été publiées au cours des sept dernières années.

Figure 3 : Année de publication des articles relatifs aux jeunes des minorités sexuelles

Figure 3 : Année de publication des articles relatifs aux jeunes des minorités sexuelles
Figure 3 – Version textuelle

Année de publication

Nombre d'articles

2004

1

2005

0

2006

0

2007

0

2008

0

2009

1

2010

1

2011

0

2012

3

2013

2

2014

1

2015

5

2016

5

2017

5

2018

5

2019

8

2020

7

2021

4

La plupart de ces études ont été menées dans des pays occidentaux, dont trente aux États‑Unis et un groupe d'études (n=6) basées sur le même échantillon à Taïwan. Seules trois de ces études provenaient du Canada. Les autres études provenaient d'Australie (n=2), de Belgique (n=1) et de Suède (n=1).

Prévalence de la victimisation par cyberintimidation

Les jeunes LGBQ+ déclarent être victimes de cybervictimisation à des niveaux beaucoup plus élevés que leurs homologues hétérosexuels. Cette constatation était cohérente dans toutes les études qui comparaient la prévalence de la cybervictimisation chez les jeunes des minorités sexuelles et les jeunes hétérosexuels (n=32). En outre, une étude examinant le statut minoritaire et la cyberintimidation a révélé que seul le statut de minorité sexuelle était corrélé avec l'implication dans la cyberintimidation (cybervictimisation et cyberperpétration), alors que les autres statuts minoritaires (p. ex. la race, l'ethnicité, le sexe et le statut socioéconomique) ne l'étaient pas (Duarte et coll., 2018).

Au sein des minorités sexuelles, certains jeunes sont plus minorisés et présentent un risque encore plus élevé de cybervictimisation. Les jeunes bisexuels et pansexuels (Angoff et Barnhart, 2021; Myers et coll., 2017; Ybarra et coll., 2015), les jeunes des minorités sexuelles dans les zones rurales (Marra, 2013) et les garçons qui s'identifient comme issus de minorités sexuelles (Levine et Button, 2021; Llorent et coll., 2016; Wensley et Campbell, 2012) sont plus exposés à la cybervictimisation.

Nature de la cybervictimisation

Les jeunes issus de minorités sexuelles subissent une cybervictimisation plus grave que leurs homologues hétérosexuels (p. ex. Garaigordobil et Larrain, 2020). Le contenu de la cybervictimisation est souvent axé sur l'orientation sexuelle et peut impliquer une révélation, ce qui peut être dangereux. Les jeunes LGBQ+ sont plus susceptibles de subir une victimisation et un harcèlement sexuels en ligne que leurs pairs hétérosexuels (Kahle, 2020; Ybarra et coll., 2015). Ils sont également plus exposés au harcèlement en ligne de la part d'inconnus (Finn, 2004) et à la cybervictimisation par un nombre beaucoup plus élevé de sources électroniques (p. ex. par texto, par de multiples plateformes de médias sociaux, par de multiples applications : Myers et coll., 2017). En outre, les jeunes issus de minorités sexuelles sont plus exposés au risque de polyvictimisation (c'est‑à‑dire de cyberintimidation et d'intimidation hors ligne) que leurs homologues hétérosexuels (Myers et coll., 2017).

Prévalence de la perpétration de cyberintimidation

La prévalence de la cyberintimidation chez les jeunes LGBQ+ n'a été rapportée que dans trois études. Elles n'ont trouvé soit aucune différence de prévalence par rapport aux jeunes hétérosexuels (Garaigordobil et Larrain, 2020; Wensley et Campbell, 2012), soit une prévalence plus élevée de perpétration de cyberintimidation par les jeunes LGBQ+ (DeSmet et coll., 2018). Ces différences peuvent être dues à la plus faible proportion de jeunes LGBQ+ dans cette dernière étude (7,1 % dans DeSmet et coll., 2018 contre 12,5 % dans Garaigordobil et Larrain, 2020 et 17,2 % dans Wensley et Campbell, 2012), ce qui peut exagérer les différences entre la cyberperpétration par les jeunes LGBQ+ et les jeunes hétérosexuels. Ces études ne précisent pas contre qui les jeunes LGBQ+ se livrent à la cyberperpétration.

Résultats associés à la cybervictimisation et à la cyberperpétration

Les jeunes issus de minorités sexuelles présentent un risque plus élevé de résultats négatifs associés à la cybervictimisation que leurs homologues hétérosexuels (études ayant examiné les résultats n=15). Une seule de ces études est longitudinale. Dans une étude examinant les relations entre le statut de minorité et les résultats de la cybervictimisation et de la perpétration, la minorité sexuelle était le seul facteur démographique (pas le genre ni le statut de minorité ethnique ou socioéconomique) à être fortement corrélé avec les symptômes négatifs de santé mentale associés à la cyberintimidation (Duarte et coll., 2018). La gravité des résultats associés à la cybervictimisation est exacerbée par la polyvictimisation. Par exemple, les jeunes hommes gais et bisexuels qui ont été victimes à la fois d'une intimidation homophobe en personne et d'une cyberintimidation homophobe présentaient une anxiété plus grave au début de l'âge adulte que ceux victimes de la cyberintimidation homophobe uniquement (Wang et coll., 2018). Cependant, des recherches plus longitudinales sont nécessaires pour comprendre pleinement les répercussions à long terme.

Les jeunes issus de minorités sexuelles présentent des taux plus élevés de résultats concomitants et à long terme en matière de santé mentale associés à la cybervictimisation que leurs homologues hétérosexuels. Ces résultats négatifs sur la santé mentale comprennent la dépression (Luk et coll., 2018; Mereish et coll., 2019) et les idées et tentatives de suicide (Mereish et coll., 2019; Humphries et coll., 2021). Sur la base de leur étude longitudinale de cinq ans, Luk et ses collègues (2018) ont constaté que la cybervictimisation est un médiateur important de la dépression chez les jeunes des minorités sexuelles. En d'autres termes, la cybervictimisation explique en partie le niveau plus élevé de dépression chez les jeunes des minorités sexuelles par rapport aux jeunes hétérosexuels. La dépression associée à la cybervictimisation peut durer jusqu'au début de l'âge adulte.

Certaines minorités sexuelles peuvent être plus exposées à des problèmes de santé mentale liés à la cybervictimisation. Par exemple, dans une étude canadienne (n=8 194), les filles bisexuelles étaient plus susceptibles de rapporter une détresse psychologique, une plus faible estime de soi et des idées suicidaires associées à la victimisation par cyberintimidation que les jeunes gais, lesbiennes et en questionnement (Cenat et coll., 2015).

Les jeunes issus de minorités sexuelles présentent également des taux plus élevés de consommation simultanée d'alcool (Mereish et coll., 2019; Trujillo et coll., 2020; Phillips et coll., 2017). Dans une étude rétrospective menée auprès de jeunes adultes, Li et ses collègues (2019) ont constaté que les taux plus élevés de consommation d'alcool associés à la cybervictimisation dans l'enfance se poursuivent au début de l'âge adulte (Li et coll., 2019).

Tout comme la cybervictimisation, la perpétration de cyberintimidation est également associée positivement à la dépression (Garaigordobil et Larrain, 2020).

Facteurs de risque et de protection

Facteurs de risque

Le tableau 3 présente un résumé détaillé des facteurs de risque de cybervictimisation et de perpétration chez les jeunes LGBQ+. Bien que ces résultats soient basés sur des études limitées (n=7), et que beaucoup soient relevés dans une seule étude (Wang, Hsiao et Yen, 2019), ils donnent un aperçu des mécanismes qui peuvent être potentiellement ciblés par des programmes de prévention et d'intervention. Malgré le nombre limité de recherches, une conclusion constante est que la victimisation en personne liée à la sexualité (p. ex. l'intimidation homophobe ou biphobe) est un facteur de risque clé pour la cybervictimisation des jeunes LGBQ+.

Tableau 3 : Résumé des facteurs de risque de cybervictimisation et de cyberperpétration chez les jeunes LGBQ+

ModérateursNote de bas de page 7

Effets directs (facteurs prédictifs)

Cybervictimisation

La polyvictimisation modère les résultats en matière de santé mentale

  • Augmentation de l'identité non consolidée et de l'anxiété grave chez les jeunes hommes gais et bisexuels à Taïwan (Wang, Chang et coll., 2019; Wang et coll., 2018)
  • Augmentation des comportements agressifs et suicidaires (Duong et Bradshaw, 2014).

Victimisation en personne liée à la sexualité

  • Jeunes hommes gais et bisexuels à Taïwan (Wang, Hsiao et Yen, 2019)

Faible soutien familial

  • Jeunes hommes gais et bisexuels à Taïwan (Wang, Hsiao et Yen, 2019)

Obésité

  • Filles issues de minorités sexuelles (Ash‑Houchen et Lo, 2018; Pistella et coll., 2019)

Sortie du placard précoce

  • Jeunes hommes gais et bisexuels à Taïwan (Wang, Hsiao et Yen, 2019)

Cyberperpétration

Victimisation homophobe

  • Jeunes en questionnement (Rodriguez‑Hidalgo et Hurtado‑Mellado, 2019).
Facteurs de protection

Le soutien et les liens sont des facteurs de protection essentiels contre la cybervictimisation et ses effets sur les jeunes LGBQ+. Le tableau 4 fournit des détails sur les facteurs de protection contre la cybervictimisation chez les jeunes issus de minorités sexuelles. Ces constatations doivent être interprétées avec prudence, car elles sont basées sur des études uniques et des constatations qui n'ont pas été reproduites. Aucune étude n'a permis de dégager des facteurs de protection contre la cyberperpétration.

Tableau 4 : Résumé des facteurs de protection contre la cybervictimisation chez les jeunes LGBQ+

Modérateurs

Facteurs de prédiction

Cybervictimisation

Soutien familial pendant l'enfance

  • Réduction de l'anxiété grave à l'âge adulte chez les hommes gais et bisexuels de Taïwan (Wang et coll., 2018)

Soutien en personne par des amis

  • Jeunes LGBT (Ybarra et coll., 2015)

Sentiment d'appartenance à l'école

  • Comportements moins agressifs et suicidaires chez les jeunes lesbiennes, gais et bisexuels (Duong et Bradshaw, 2014)

Filles et jeunes des minorités de genre

Cette section se concentre sur la cyberintimidation impliquant des jeunes issus de minorités par le genre au Canada et à l'étranger, notamment les filles, les jeunes trans et les jeunes qui repoussent les frontières du genre.

Caractéristiques de l'étude

Un total de quatre‑vingt‑cinq articles (n=85) comprenaient des résultats relatifs aux filles ou aux jeunes de minorités de genre. Cependant, seuls vingt d'entre eux mettaient spécifiquement l'accent sur le genre/sexe, que ce soit dans le titre ou dans les questions de recherche. Par conséquent, la plupart des résultats fondés sur le genre proviennent d'études qui signalent incidemment des différences fondées sur le genre. Les jeunes trans et les jeunes qui repoussent les frontières du genre sont sous‑représentés dans la documentation et des résultats désagrégés ont été inclus dans un peu plus de 10 % des études incluses concernant les filles, les trans et les jeunes qui repoussent les frontières du genre (n=8)Note de bas de page 8.

La plupart des études sont quantitatives (n=72), sept sont des études à méthodes mixtes et quatre sont qualitatives. Neuf études étaient longitudinales. La majorité des études ont été publiées au cours des dix dernières années. La figure 4 illustre l'année de publication des études portant sur les expériences de cyberintimidation des filles, trans et jeunes qui repoussent les frontières du genre.

Figure 4 : Année de publication des articles relatifs aux filles et jeunes des minorités de genre

Figure 4 : Année de publication des articles relatifs aux filles et jeunes des minorités de genre
Figure 4 – Version textuelle

Année de publication

Nombre d'articles

2006

1

2007

3

2008

0

2009

3

2010

1

2011

3

2012

7

2013

5

2014

9

2015

7

2016

5

2017

7

2018

7

2019

11

2020

9

2021

7

La plupart de ces études anglaises ont été menées dans des pays occidentaux, la majorité des études provenant des États‑Unis (n=51) et du Canada (n=20). Plusieurs études provenaient d'Europe, dont trois d'Espagne et une de Finlande, de Suède, du Royaume‑Uni et du Portugal. Il y en avait également d'Israël, de Jordanie, du Japon, de Malaisie, de Taïwan et de Thaïlande.

Prévalence de la victimisation par cyberintimidation

Les constatations faites dans la documentation sur la prévalence de la cybervictimisation chez les filles et les jeunes femmes sont mitigées. La plupart des études (n=39) ont constaté que les filles subissent plus de cybervictimisation que les garçons, six ont constaté que les filles ont une prévalence plus faible de cybervictimisation, et cinq ont constaté que la prévalence était semblable pour les filles et les garçons. Cependant, les filles sont plus susceptibles de subir une polyvictimisation, y compris une cybervictimisation (Ash‑Houchen et Lo, 2018; Barboza, 2015; Garnett et Brion‑Meisels, 2017). Les résultats mitigés concernant la prévalence sont résumés dans le tableau 5.

Bien que peu nombreuses, les études montrent que les jeunes qui s'identifient comme transgenres et qui repoussent les frontières du genre sont plus exposés à la cybervictimisation que leurs pairs cisgenres (Eisenberg et coll., 2017; Garthe et coll., 2021; GLSEN, 2013; Myers et coll., 2017; Skierkowski‑Foster, 2019; Ybarra et coll., 2015). Une étude américaine a révélé que les jeunes transgenres ont déclaré 2,96, 1,34 et 1,14 fois plus de cybervictimisation que les jeunes cisgenres et les jeunes qui repoussent les frontières du genre, respectivement. Les jeunes qui repoussent les frontières du genre ont signalé 2,61 fois et 1,18 fois plus de cybervictimisation que les jeunes hommes et femmes, respectivement (Garthe et coll., 2021). Une étude internationale (75 pays) a révélé que les jeunes transgenres signalaient plus fréquemment une cybervictimisation que les jeunes cisgenres, pangenres et genres queers (Myers et coll., 2017).

Tableau 5 : Prévalence de la cybervictimisation chez les filles et les jeunes issus de minorités de genre par rapport aux garçons ou aux jeunes cisgenres

Identité de genre

Prévalence plus élevée (nbre d'études)

Prévalence moins élevée (nbre d'études)

Prévalence semblable (nbre d'études)

Filles/jeunes femmes

39

6

6

Trans, jeunes qui repoussent les frontières du genre

6

0

0

Nature de la cybervictimisation

Les filles, les trans et les jeunes qui repoussent les frontières du genre font l'expérience d'une cybervictimisation genrée particulière (p. ex. Faucher et coll., 2014). Par exemple, les filles étaient plus susceptibles de faire l'expérience d'« extorsion sexuelle » en ligne (p. ex. l'humiliation ou le chantage à l'aide d'images sexualisées : Casado et coll., 2019), d'images ou de commentaires sexualisés importuns (Hazeltine et Hernandez, 2015; Jackson et coll., 2009; Mishna et coll., 2010), de sollicitation sexuelle (Wells et Mitchell, 2013); de cyberharcèlement (Reyns et coll., 2012), de commentaires liés à l'apparence (Berne et coll., 2014; Jackson et coll., 2009) et de messages négatifs sur leur genre que les garçons (Jackson et coll., 2009).

Il y avait très peu de renseignements sur la nature de la cybervictimisation vécue par les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre. Cependant, dans une étude qualitative, des jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre ont décrit la cybervictimisation liée à leur expression de genre, y compris des cyberagresseurs qui leur posaient des questions sur leurs organes génitaux, leur attribuaient un mauvais genre et faisaient d'autres commentaires déshumanisants et transphobes (Price et coll., 2021). Les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre sont également plus exposés au risque de polyvictimisation que leurs homologues cisgenres (Garnett et Brion‑Meisels, 2017).

Dans une étude qualitative longitudinale menée au Canada, Mishna et ses collègues (2020) ont constaté que la cyberintimidation genrée et sexualisée faisait partie d'un processus de socialisation dans lequel les filles en viennent à s'attendre à la violence et à l'inégalité fondées sur le genre. Alors que les rôles et les comportements des garçons dans la cyberintimidation genrée et sexualisée étaient souvent rendus invisibles, les expériences des filles étaient souvent minimisées et normalisées par leurs pairs, et liées à des normes et à des stéréotypes de genre invisibles dans leur omniprésence (Mishna et coll., 2020). Ces caractéristiques particulières de la cybervictimisation rendent visibles les causes profondes liées au genre qui influencent la cyberintimidation ciblant les filles, les personnes trans et les jeunes qui repoussent les frontières du genre, bien que d'autres recherches soient nécessaires pour étayer cette compréhension de la cybervictimisation.

Prévalence de la perpétration de cyberintimidation

De même, les constatations faites dans la documentation sur la perpétration de la cyberintimidation chez les filles et les jeunes femmes sont mitigées. Seize études ont montré que les garçons/jeunes hommes signalaient davantage de cyberperpétration que les filles/jeunes femmes. Cinq ont trouvé le contraire et quatre n'ont trouvé aucune différence entre les genres. Aucune de ces études ne décrit la nature ou les cibles de la cyberperpétration par les filles et les jeunes femmes. Aucune étude n'a examiné la prévalence de la perpétration par les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre.

Résultats associés à la cybervictimisation

Les constatations sont mitigées quant à savoir si les filles et les minorités de genre connaissent davantage de résultats concomitants et à long terme (n=2) associés à la cybervictimisation. Dans la majorité des études, les filles et les jeunes femmes victimes de cybervictimisation rapportent davantage de résultats négatifs associés que les garçons et les jeunes hommes (n=14). Aucune étude n'a inclus les résultats rapportés par les jeunes trans ou qui repoussent les frontières du genre.

Les études ont révélé des corrélations simultanées et à long terme au niveau individuel, social et systémique. Au niveau individuel, les constatations sont mitigées. La plupart des études ont montré que les filles ont des problèmes de santé mentale et de comportement plus graves. Les filles victimes de cybervictimisation sont plus susceptibles de signaler une détresse psychologique simultanée et à long terme (Cénat et coll., 2018; Kim et coll., 2019; Parris et coll., 2020; Sampasa‑Kanyinga et Hamilton, 2015), des idées et tentatives suicidaires simultanées et à long terme (Jackson et coll., 2009; Kim et coll., 2019; Romero et coll., 2018; Sampasa‑Kanyinga et Hamilton, 2015), une baisse de l'estime de soi et une augmentation de la dépression (Berne et coll., 2014; Kim et coll., 2018; Romero et coll., 2018; Tynes et coll., 2012) que les garçons. Dans une étude, les filles qui ont été cybervictimisées avaient plus de chances de consommer de la drogue et d'être délinquantes (Kim et coll., 2019). Toutefois, deux études ont révélé que les résultats en matière de santé mentale, la délinquance et les comportements violents sont plus prononcés chez les garçons (Alhajji et coll., 2019; Mehari et coll., 2020).

Deux études canadiennes ont révélé que les filles et les jeunes femmes ont signalé un plus grand nombre d'effets négatifs sur les études et leur vie personnelle (p. ex. la concentration, la réputation, la capacité à se faire des amis) que les garçons et les jeunes hommes (Faucher et coll., 2014; Jackson et coll., 2009).

Au niveau systémique, dans une étude, la polyvictimisation était associée aux expériences des filles dans l'environnement scolaire : le nombre d'expériences de victimisation était significativement associé à une diminution de la perception des filles en matière de sécurité, de liens et d'équité (Garnett et Brion‑Meisels, 2017).

Facteurs de risque et de protection

Très peu d'études ont déterminé les facteurs de risque, et aucune n'a inclus les facteurs de protection contre la cybervictimisation pour les filles et les jeunes femmes. De plus, aucune ne concernait les jeunes trans ou qui repoussent les frontières du genre. Le tableau 6 présente un résumé des facteurs de risque qui jouent un rôle de médiateur ou prédisent la cybervictimisation. Ceux‑ci doivent être interprétés avec prudence, car ils sont basés sur des études uniques. Aucune étude n'a déterminé des facteurs de risque ou de protection en matière de cyberperpétration.

Tableau 6 : Résumé des facteurs de risque de cybervictimisation chez les filles et les jeunes femmes

MédiateursNote de bas de page 9

Facteurs de prédiction

Cybervictimisation

La dépression joue un rôle médiateur dans l'association entre la cybervictimisation et les tentatives de suicide chez les filles uniquement (Bauman et coll., 2013)

Obésité/surpoids

  • Filles (Ash‑Houchen et Lo, 2018)

Invalidité

  • Filles bénéficiant de services spéciaux à l'école (Wells et Mitchell, 2013)

Symptômes d'intériorisation

  • Filles (Holfeld et Mishna, 2019)

Problèmes externalisés

  • Filles (Holfeld et Mishna, 2019)

Ces facteurs de risque suggèrent que les programmes qui se concentrent sur l'amélioration de la santé mentale peuvent atténuer certains des méfaits de la cybervictimisation pour les filles et les jeunes femmes.

Jeunes issus de minorités ethnoraciales

Cette section se concentre sur la cyberintimidation impliquant des jeunes qui sont minorisés en raison de leur identité ethnique ou raciale au Canada et à l'étranger. Les études ont classé les jeunes issus de minorités par identité ethnoraciale de différentes manières. Dans certaines études, ils ont été ventilés par grandes catégories ethniques ou raciales (p. ex. Afro‑Américain, Noir, Hispanique, LatinxNote de bas de page 10, Asiatique, Arabe), tandis que d'autres études ont dichotomisé la variable (p. ex. immigrant et non‑immigrant, non‑Blanc et Blanc, minorité ethnique et majorité ethnique).

Dans l'ensemble, les constatations varient en fonction du groupe ethnoracial, ce qui témoigne de la complexité et de l'hétérogénéité des identités et des cultures ethnoraciales, ainsi que de diverses forces d'oppression et de domination qui conduisent à des histoires et des expériences de discrimination transnationales particulières. Par conséquent, les constatations peuvent refléter l'inadéquation des catégories de minorités ethnoraciales trop simplifiées. De plus, en raison des diverses catégories ethno-raciales utilisées dans les études, la plupart des constatations concernant des groupes ethniques et raciaux particuliers sont basées sur un petit nombre d'articles et doivent être interprétées avec prudence.

Caractéristiques de l'étude

Au total, soixante‑dix articles (n=70) comprenaient des résultats liés aux jeunes issus de minorités ethnoraciales et cinquante d'entre eux étaient explicitement axés sur les jeunes issus de minorités ethnoraciales dans le titre ou les questions de recherche primaires. Presque toutes sont quantitatives (n=63), une est qualitative et six sont des études à méthodes mixtes. Neuf études étaient longitudinales.

Figure 5 : Année de publication des articles relatifs aux jeunes des minorités ethnoraciales

Figure 5 : Année de publication des articles relatifs aux jeunes des minorités ethnoraciales
Figure 5 – Version Textuelle

Année de Publication

Nombre d'articles

2008

1

2009

1

2010

2

2011

3

2012

7

2013

5

2014

3

2015

5

2016

6

2017

7

2018

7

2019

6

2020

8

2021

8

La plupart de ces études ont été menées dans des pays occidentaux, dont quarante‑huit aux États‑Unis, dix au Canada et cinq en Espagne. Les autres études provenaient de Turquie (n=2) et une de Chypre, de Finlande, d'Israël, de Jordanie, des Pays‑Bas et du Royaume‑Uni. Pour une liste complète des minorités et majorités ethnoraciales étudiées dans chaque pays, veuillez consulter l'annexe A.

Prévalence de la victimisation par cyberintimidation

Quarante‑sept études ont inclus des constatations relatives à la prévalence de la cybervictimisation des minorités ethnoraciales par rapport aux populations ethnoraciales dominantes, mais les constatations sont mitigées. Vingt‑cinq études ont montré que les jeunes issus de minorités ethnoraciales subissent davantage de cybervictimisation que les populations issues de majorités ethnoraciales, tandis que quatorze études ont montré que les jeunes issus de minorités ethnoraciales en subissent moins. Huit études ont révélé que les jeunes issus de minorités ethnoraciales subissaient un niveau de cybervictimisation semblable à celui des jeunes issus de majorités ethnoraciales.

Le groupe ethnoracial concerné est important. C'est‑à‑dire que la prévalence de la cybervictimisation varie entre les groupes de minorités ethnoraciales. La plupart des études ont été menées aux États‑Unis et elles portaient le plus souvent sur des jeunes noirs/afro‑américains et hispaniques/latinx. Les constatations concernant ces populations étaient mitigées et la majorité des études ont montré que les jeunes noirs/afro‑américains et les jeunes hispaniques/latinx étaient moins susceptibles de signaler une cybervictimisation que les jeunes blancs (p. ex. Angoff et Barnhart, 2021; Ash‑Houchen et Lo, 2018; Jackman et coll., 2020; Lindsay et Krysik, 2012; Webb et coll., 2021; Yousef et Bellamy, 2017).

Par ailleurs, les jeunes américains d'origine asiatique subissent beaucoup plus de cybervictimisation que les populations dominantes et les autres minorités. Alors que certaines de ces études ont eu lieu avant 2020 (p. ex. Zalaquett et Chatters, 2014), d'autres saisissent l'augmentation de la cybervictimisation anti‑asiatique depuis le début de la pandémie de COVID‑19 en Jordanie (étudiants d'Asie de l'Est et du Sud‑Est : Alsawalqa, 2021) et aux États‑Unis (enfants et jeunes sino‑américains : Cheah et coll., 2020).

Plusieurs études ont regroupé les groupes ethnoraciaux en utilisant des variables dichotomiques (p. ex. immigrant/non‑immigrant; minorité ethnoraciale/majorité ethnoraciale, Blanc/non‑Blanc). Quatre études ont révélé que les jeunes immigrants (de première et de deuxième génération) étaient plus susceptibles de subir une cybervictimisation que les jeunes de la population majoritaire en Europe (p. ex. Calmaestra et coll., 2020; d'Haenens et Ogan, 2013; Ergin et coll., 2021; Strohmeier et coll., 2010), tandis qu'une étude a révélé une prévalence plus faible de la cybervictimisation chez les jeunes immigrants au Canada (Beran et coll., 2015). Lorsqu'elles sont combinées dans une seule catégorie de minorité ethnoraciale, trois études des États‑Unis, de l'Espagne et du Royaume‑Uni ont constaté que les minorités ethnoraciales sont plus susceptibles de subir une cybervictimisation (Jones et coll., 2013; Llorent et coll., 2016; Przybylski, 2019); une étude aux États‑Unis a constaté que les jeunes des minorités ethnoraciales subissent moins de cybervictimisation (Sinclair et coll., 2012), et six études américaines n'ont trouvé aucune différence importante de prévalence de cybervictimisation entre les jeunes des minorités ethnoraciales et ceux de la majorité (Accordino et Accordino, 2011; Barboza, 2015; Duarte et coll., 2018; Lenhart et coll., 2011; Morin et coll., 2018; Schneider et coll., 2012). En raison de l'utilisation de variables dichotomiques, ces résultats obscurcissent probablement les différences entre les groupes ethnoraciaux.

Le tableau 7 résume les constatations par minorité ethnoraciale et par lieu de l'étude.

Tableau 7 : Cyberintimidation chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales par rapport aux populations de majorités ethnoraciales

Minorité ethnoraciale

Prévalence plus élevée (nbre d'études)

Prévalence moins élevée (nbre d'études)

Prévalence semblable (nbre d'études)

Noir/Africain

3 (Espagne et États‑Unis)

10 (États‑Unis)

0

Hispanique/Latinx

2 (États‑Unis)

9 (États‑Unis)

1 (États‑Unis)

Asiatique (p. ex. Chinois, Asiatique de l'Est et du Sud‑Est)

5 (Jordanie, Espagne et États‑Unis)

1 (États‑Unis)

0

Autochtone

2 (Espagne)

0

1 (Canada)

Arabe

2 (Canada et États‑Unis)

1 (Israël)

0

Romani

2 (Espagne)

0

0

AutreNote de bas de page 11

2 (États‑Unis)

2 (États‑Unis)

0

Immigrant

4 (Finlande, Espagne, Turquie, Autriche, Bulgarie, Danemark, Allemagne et Pays‑Bas)

1 (Canada)

0

Minorité ethnoraciale (variable dichotomique)

3 (Espagne, Royaume‑Uni et États‑Unis)

1 (États‑Unis)

6 (États‑Unis)

Nature de la cybervictimisation

Bien que les constatations concernant la prévalence de la cybervictimisation chez les jeunes issus de minorités ethniques soient mitigées, il se peut que des caractéristiques particulières de la cybervictimisation différencient leurs expériences de celles des populations blanches ou dominantes. Par exemple, les jeunes non blancs étaient plus susceptibles d'être victimes de polyvictimisation que les jeunes blancs aux États‑Unis (Barboza, 2015; Cantu et Charak, 2020; Weinstein et coll., 2021). Les jeunes/adultes émergents non blancs étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberharcèlement et de cyberviolence sexuelle entre partenaires intimes (VPI) que leurs homologues blancs aux États‑Unis (Cantu et Charak, 2020; Reyns et coll., 2012). Les jeunes immigrants ont été la cible de cyberviolence raciste, y compris d'islamophobie, et de discours haineux en ligne (p. ex. les immigrants du Maghreb, de l'Équateur et de l'Afrique subsaharienne en Espagne : Casado et coll., 2019). En outre, les jeunes issus de minorités ethnoraciales sont beaucoup plus nombreux à déclarer avoir été victimes de discrimination raciale indirecte en ligne que de discrimination raciale directe en ligne (Tynes et coll., 2008).

Prévalence de la perpétration de cyberintimidation

Il y a beaucoup moins de documentation sur la perpétration par les jeunes des minorités ethnoraciales (14 études), et les constatations sont mitigées et varient selon le groupe ethnoracial : huit études ont trouvé une perpétration de cyberintimidation plus élevée parmi les minorités ethnoraciales, quatre ont trouvé une perpétration de cyberintimidation plus faible, une a trouvé des résultats variables (une prévalence plus élevée pour une minorité ethnoraciale et une prévalence plus faible pour une autre), et deux n'ont trouvé aucune différence basée sur l'identité ethnoraciale. Les résultats mitigés et le petit nombre d'études portant sur différentes minorités ethnoraciales sont insuffisants pour tirer des conclusions sur la prévalence de la cyberintimidation. Le tableau 8 résume les constatations par minorité ethnoraciale.

Tableau 8 : Prévalence de la perpétration de cyberintimidation chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales par rapport aux populations de jeunes dominantes

Minorité ethnoraciale

Prévalence plus élevée (nbre d'études)

Prévalence moins élevée (nbre d'études)

Prévalence semblable (nbre d'études)

Afro‑Américain/Noir

3 (États‑Unis)

1 (États‑Unis)

0

Romani

2 (Espagne)

0

0

Arabe

2 (Israël et États‑Unis)

0

0

Hispanique/Latinx

1 (États‑Unis)

1 (États‑Unis)

0

Asiatique

1 (Espagne)

1 (Canada)

0

Autochtone

1 (Espagne)

0

0

Mongol

1 (Espagne)

0

0

AutreNote de bas de page 12

0

1 (États‑Unis)

0

Immigrants (première génération)

1 (Espagne)

1 (Canada)

1 (Espagne)

Non‑blanc

2 (Canada et États‑Unis)

0

2 (États‑Unis)

Résultats associés à la cybervictimisation et à la cyberperpétration

De même, les constatations concernant les jeunes des minorités ethno-raciales et les résultats de la cyberintimidation (principalement la cybervictimisation) varient selon le groupe ethno-racial et sont fondées sur un petit nombre d'études. Dix études ont trouvé un risque plus élevé de résultats négatifs pour les minorités ethnoraciales, trois n'ont trouvé aucune association entre l'identité ethnoraciale et les résultats, et deux ont trouvé un risque plus faible de résultats associés à l'implication dans la cyberintimidation par rapport aux majorités ethnoraciales. Ces études provenaient des États‑Unis (n=12) et du Canada (n=2). Le tableau 9 résume ces constatations par minorité ethnoraciale.

Les minorités ethnoraciales qui ont été victimes de cybervictimisation ont signalé une santé mentale plus négative que les groupes ethnoraciaux dominants. Par exemple, dans une étude, les jeunes non blancs des États‑Unis qui ont été victimes de cybervictimisation ont obtenu des résultats beaucoup plus élevés sur l'échelle des idées suicidaires que leurs homologues blancs (Hinduja et Patchin, 2010). L'exposition indirecte au racisme en ligne était également associée positivement à la détresse psychologique et au stress perçu. Des niveaux plus élevés de discrimination raciale indirecte en ligne sont associés à une mauvaise santé mentale chez les jeunes sino‑américains (Cheah et coll., 2020). Dans une étude réalisée à Hawaï, les jeunes philippins et samoans étaient plus susceptibles de déclarer se sentir mal dans leur peau à cause de la cyberintimidation que les jeunes autochtones hawaïens et blancs (Goebert et coll., 2011). Dans le contexte canadien, la cyberintimidation a contribué de manière unique à l'anxiété et au stress autodéclarés chez les adolescents autochtones, au‑delà de la contribution de la victimisation traditionnelle, ce qui représente une contribution plus importante que celle observée dans d'autres études portant sur des jeunes issus de cultures dominantes (Broll et coll., 2018).

Les expériences des parents en matière de discrimination raciale peuvent également jouer un rôle dans les répercussions de la cybervictimisation sur les jeunes. Dans une étude portant sur de jeunes sino‑américains et leurs parents, la perception qu'ont les parents d'être des victimes directes de la discrimination raciale en ligne était un facteur de risque pour les problèmes d'anxiété et d'intériorisation déclarés par les enfants (Cheah et coll., 2020).

Cependant, la gravité des résultats peut différer entre les minorités ethnoraciales. Par exemple, les minorités hispaniques et les « autre » minorités ethnoraciales des États‑Unis qui avaient été victimes de cybervictimisation étaient plus susceptibles de signaler une prévalence plus élevée de la tristesse sur deux semaines et d'avoir fait une tentative de suicide que les jeunes blancs et afro‑américains (Messias et coll., 2014).

En outre, les résultats peuvent différer selon l'implication dans la cybervictimisation ou la cyberperpétration. Par exemple, chez les jeunes arabo‑américains, la perpétration prédit les plaintes physiques, tandis que la victimisation prédit la détresse psychologique (Albdour et coll., 2019).

Tableau 9 : Risque de résultats associés à l'implication dans la cyberintimidation chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales par rapport aux populations de jeunes dominantes

Minorité ethnoraciale

Risque plus élevé (nbre d'études)

Risque moins élevé (nbre d'études)

Risque semblable (nbre d'études)

Hispanique/Latinx

4 (États‑Unis)

0

0

Noir/Afro‑Américain

1 (États‑Unis)

1 (États‑Unis)

0

Autochtone

2 (Canada et États‑Unis)

0

0

Asiatique

1 (États‑Unis)

0

0

Arabe

1 (États‑Unis)

0

0

Immigrant

1 (États‑Unis)

0

0

AutreNote de bas de page 13

1 (États‑Unis)

0

0

Multiracial

1 (États‑Unis)

0

0

Minorité ethnoraciale

3 (États‑Unis)

1 (États‑Unis)

3 (Canada et États‑Unis)

Facteurs de risque et de protection

Il n'y a pas de constatations cohérentes dans la documentation sur les facteurs de risque et de protection pour les jeunes issus de minorités ethnoraciales. Cependant, ces études individuelles, décrites plus en détail dans cette section offrent des mécanismes potentiels qui peuvent être en mesure de guider l'élaboration des programmes d'atténuation et de prévention de la cyberintimidation avec plus de recherche.

Facteurs de risque de cybervictimisation

Plusieurs facteurs de risque de cybervictimisation ont été relevés dans la documentation pour les jeunes des minorités ethnoraciales aux niveaux individuel, social et systémique. Certains sont plus communs pour des catégories plus larges de minorités ethnoraciales, et d'autres sont distinctifs pour des groupes ethnoraciaux particuliers inclus dans ces études. Le tableau 10 résume ces facteurs de risque.

Au niveau individuel, la santé mentale prédit la cybervictimisation de manière particulière pour différents groupes ethnoraciaux. Par exemple, une faible estime de soi et des idées suicidaires étaient des facteurs de prédiction pour les jeunes hispano‑américains; un faible contrôle de soi était un facteur de prédiction pour les jeunes hispano‑américains et afro‑américains, et la dépression était un facteur de prédiction de cybervictimisation pour les jeunes américains d'origine asiatique (Oblad et coll., 2017). De même, une faible estime de soi, l'empathie et les compétences sociales prédisaient la cybervictimisation pour les étudiants colombiens, roumains et espagnols, mais pas pour les étudiants marocains ou équatoriens en Espagne (Rodriguez‑Hidalgo et coll., 2018).

L'identité ethnique, définie dans ces études comme l'exploration, la résolution, l'affirmation et l'appartenance à son ou ses groupes ethniques, est un modérateur clé des résultats associés à la cybervictimisation. Les jeunes afro‑américains qui avaient un faible niveau d'identité ethnique et qui ont fait état d'une plus grande discrimination raciale en ligne se sont montrés plus anxieux (Tynes et coll., 2012). Les jeunes latino‑américains qui avaient un faible niveau d'identité ethnique ont signalé davantage de problèmes d'externalisation (Umaña‑Taylor et coll., 2015).

L'objectif de l'activité en ligne peut servir de médiateur aux répercussions de la cybervictimisation sur les jeunes immigrants. Dans une étude longitudinale représentative au niveau national aux États‑Unis, les jeunes immigrants (de première et de deuxième génération) ont subi des influences négatives prononcées de la cyberintimidation dans leur école sur leur réussite scolaire et leur sentiment d'appartenance à l'école s'ils utilisaient fréquemment les technologies de l'information et de la communication (TIC) pour leurs loisirs (c'est‑à‑dire les jeux en ligne et le clavardage/la navigation en ligne). Pour les jeunes immigrants qui utilisaient les TIC principalement pour s'informer, l'effet négatif n'était pas notable et il n'y avait pas d'effets importants de l'utilisation des TIC pour les jeunes non‑immigrants (Kim et Faith, 2020). Ces résultats décrivent une différence entre les expériences en ligne des immigrants et des non‑immigrants et un contexte potentiel d'intervention ciblée pour les jeunes immigrants (p. ex. les contextes de jeu et de clavardage en ligne).

Les facteurs de risque au niveau social exacerbent les répercussions négatives associées à la cybervictimisation pour les jeunes des minorités ethnoraciales. Dans le cadre d'une étude longitudinale menée aux États‑Unis, les expériences plus fréquentes de discrimination ethnoraciale hors ligne chez les jeunes prédisent une discrimination ethnoraciale en ligne plus fréquente au fil du temps (Lozada et coll., 2020). Les faibles niveaux d'appartenance à l'école ont renforcé les relations positives entre la cybervictimisation et la dépression et l'anxiété, en particulier chez les jeunes latinx aux États‑Unis (Wright et Wachs, 2019).

Aux niveaux social et systémique, les environnements peu accueillants sont des facteurs de risque de cybervictimisation pour les jeunes immigrés. Dans une étude menée en Turquie, l'attitude négative des pairs à l'égard des immigrants dans leur classe et à l'école était un facteur de risque de cybervictimisation des étudiants immigrants (Ergin et coll., 2021). Une étude canadienne représentative à l'échelle nationale a révélé des associations prononcées entre la maltraitance passée et la résidence dans un quartier peu accueillant et la cybervictimisation chez les immigrants (mais pas chez les non‑immigrants qui ont déclaré avoir été maltraités et avoir vécu dans un quartier peu accueillant) (Kenny et coll., 2020).

Facteurs de risque de perpétration de cyberintimidation

Les facteurs de risque liés à la cyberperpétration sont rares dans la documentation. Cependant, deux études ont mis en évidence des facteurs de prédiction. Dans une étude longitudinale menée aux États‑Unis, la perpétration de harcèlement physique prédit la perpétration de cyberintimidation chez les jeunes non blancs (Barlett et Wright, 2018). La motivation de la cyberintimidation diffère selon les minorités ethnoraciales : pour les immigrants de première génération à Chypre, la cyberintimidation est utilisée comme une stratégie pour être accepté et se sentir affilié à ses pairs. Il ne s'agit pas d'un facteur de prédiction pour les immigrants de deuxième génération ou les jeunes non‑immigrants (Solomontos‑Kountouri et Strohmeier, 2021).

Tableau 10 : Résumé des facteurs de risque de cybervictimisation et de perpétration chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales

Modérateurs

Facteurs de prédiction

Cybervictimisation

Le manque d'appartenance à l'école renforce les relations positives entre la cybervictimisation et la dépression et l'anxiété, en particulier chez les jeunes latino‑américains (Wright et Wachs, 2019)

Maltraitance antérieure et résidence dans un quartier peu accueillant :

  • immigrants (mais pas non‑immigrants) au Canada (Kenny, Merry, Brownbridge et Urquia, 2020)

Une faible identité ethnique augmente les répercussions négatives de la discrimination raciale en ligne :

  • Augmentation de l'anxiété chez les jeunes afro‑américains (Tynes et coll., 2012)
  • Augmentation des problèmes d'externalisation chez les jeunes latino‑américains (Umaña‑Taylor et coll., 2015)

Faible estime de soi :

  • Jeunes hispaniques, mais pas les jeunes afro‑américains ou asiatiques aux États‑Unis (Oblad et coll., 2017)
  • Jeunes roumains et colombiens (et Espagnols), mais pas les jeunes marocains ou équatoriens en Espagne (Rodriguez‑Hidalgo et coll., 2018)

Les TIC utilisées pour les loisirs augmentent les méfaits de la cybervictimisation (c'est‑à‑dire une baisse de la réussite scolaire et du sentiment d'appartenance à l'école) chez les jeunes immigrants aux États‑Unis, mais pas chez les jeunes non‑immigrants (Kim et Faith, 2020)

Victimisation de l'intimidation hors ligne :

  • Discrimination ethnoraciale des jeunes afro‑américains et latinx (Lozada et coll., 2020)
  • Jeunes afro‑américains (Cho et coll., 2019)

Faible maîtrise de soi

  • Jeunes hispaniques et afro‑américains, mais pas les jeunes américains d'origine asiatique (Oblad et coll., 2017)

Dépression

  • Jeunes américains d'origine asiatique et jeunes hispaniques, mais pas les jeunes afro‑américains (Oblad et coll., 2017)

Idées suicidaires

  • Jeunes hispano‑américains, mais pas les jeunes asiatiques ou afro‑américains (Oblad et coll., 2017)

Attitude négative envers les immigrants (au niveau de la classe)

  • Étudiants immigrés en Turquie (Ergin et coll., 2021)

Cyberperpétration

Faible maîtrise de soi

Jeunes hispaniques et afro‑américains (et blancs), mais pas les jeunes américains d'origine asiatique (Oblad et coll., 2017)

Perpétration d'actes d'intimidation physique

  • Jeunes non‑blancs aux États‑Unis (Barlett et Wright, 2018)

Cyberagression

  • Jeunes immigrés en Espagne (Roumains, Marocains, Colombiens et Équatoriens) (Rodriguez‑Hidalgo et coll., 2018)

La cyberintimidation comme stratégie d'acceptation et d'affiliation

  • Jeunes immigrés de première génération à Chypre (Solomontos‑Kountouri et Strohmeier, 2021)
Facteurs de protection

Il y a eu moins d'études qui ont relevé des facteurs de protection, qui se rapportent à des groupes minoritaires ethnoraciaux particuliers. Par exemple, l'identité ethnique et l'estime de soi de jeunes afro‑américains atténuaient les répercussions négatives de la discrimination raciale en ligne sur l'anxiété (Tynes et coll., 2012). L'intelligence émotionnelle atténue les effets de la cybervictimisation sur l'estime de soi et le fonctionnement scolaire des jeunes arabo‑américains, mais n'a pas d'effet sur les autres groupes minoritaires ethnoraciaux (Yousef et Bellamy, 2017).

Les amis jouent également un rôle protecteur important. Par exemple, dans une étude portant sur de jeunes afro‑américains, le fait de passer plus de temps avec leurs amis et de parler de leurs problèmes constituait un facteur de protection contre la cybervictimisation (Cho et coll., 2019).

En ce qui concerne la cyberperpétration, deux études ont trouvé des associations avec la surveillance et le contrôle parentaux. Dans une étude canadienne, les jeunes d'Asie de l'Est étaient moins susceptibles de se livrer à la cyberintimidation. Des niveaux plus élevés de contrôle parental et des niveaux plus faibles de sollicitation parentale étaient plus étroitement liés à des niveaux plus faibles de cyberagression chez les adolescents d'Asie de l'Est par rapport à leurs pairs d'origine européenne (Shapka et Law, 2013). Les parents de jeunes afro‑américains ont également un effet protecteur : la surveillance exercée par les pères a une association négative avec la perpétration et la victimisation de cyberintimidation (Cho et coll., 2019).

Tableau 11 : Résumé des facteurs de protection contre la cybervictimisation et la perpétration chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales

Modérateurs

Facteurs de prédiction

Cybervictimisation

L'intelligence émotionnelle atténue les répercussions négatives de la cybervictimisation sur l'estime de soi et le fonctionnement scolaire chez les jeunes arabo‑américains, mais pas chez les jeunes hispaniques ou afro‑américains (Yousef et Bellamy, 2017)

Passer du temps avec des amis et parler de leurs problèmes :

  • Jeunes afro‑américains (Cho et coll., 2019)

Forte identité ethnique :

  • Diminution de l'anxiété chez les jeunes afro‑américains (Tynes et coll., 2012)

Surveillance des pères :

  • Jeunes afro‑américains (Cho et coll., 2019)

Cyberperpétration

Niveaux plus élevés de contrôle parental et niveaux plus faibles de sollicitation parentale :

  • Jeunes d'Asie de l'Est (Shapka et Law, 2013)

Surveillance des pères :

  • Jeunes afro‑américains (Cho et coll., 2019)

Intersections

Très peu d'études effectuent une analyse intersectionnelle pour comprendre comment les systèmes d'oppression et de pouvoir qui se croisent façonnent distinctement les expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités vivant à divers croisements d'identité. Par conséquent, il n'y a pas assez de recherches pour informer les programmes. Quelques constatations concernant les intersections entre la race, le genre et la sexualité et la prévalence de la cyberintimidation ont émergé, mais elles sont incohérentes, probablement en raison de populations et de contextes distincts. Elles sont décrites dans la section suivante.

Ethnicité/race et sexualité

La double minorisation (ethnoculturelle et sexuelle) est associée à la prévalence de la cyberintimidation. Dans une étude espagnole, les jeunes qui s'identifiaient comme une « double minorité » étaient plus impliqués dans la victimisation et la perpétration de cyberintimidation que la majorité (c'est‑à‑dire hétérosexuelle, blanche). La différence constatée entre les jeunes issus d'une double minorité et ceux de la majorité était plus importante que celle constatée entre les jeunes issus d'une minorité sexuelle ou ethnoculturelle et ceux de la majorité. L'appartenance à une double minorité prédit des niveaux plus élevés de victimisation et de perpétration de cyberintimidation (Llorent et coll., 2016). Cependant, certaines identités minoritaires ethnoraciales peuvent avoir un effet protecteur chez les jeunes issus de minorités sexuelles. Une étude américaine a révélé que les jeunes bisexuels issus de minorités ethnoraciales (noirs et hispaniques) présentaient des risques de cybervictimisation nettement inférieurs à ceux des jeunes bisexuels blancs (Angoff et Barnhart, 2021).

Ethnicité/race et genre

L'identité ethnoraciale peut affecter les modèles de prévalence de la cyberintimidation en fonction du genre. Dans un échantillon représentatif au niveau national au Canada, les taux de cybervictimisation diffèrent considérablement selon le sexe chez les immigrants (2,8 % pour les hommes contre 1,4 % pour les femmes), mais pas chez les non‑immigrants (Kenny et coll., 2020). À l'inverse, une étude américaine a montré que la relation entre le genre et la cybervictimisation était plus forte chez les étudiants blancs que chez les étudiants de couleur. En d'autres termes, la cybervictimisation était plus élevée chez les filles blanches que chez les garçons blancs, alors que chez les jeunes racisés, la prévalence différait moins selon le genre (Stoll et Block, 2015).

Des groupes ethnoraciaux particuliers présentent des modèles de prévalence de la cyberintimidation différents selon le genre. Par exemple, les filles afro‑américaines, asiatiques et hispaniques étaient nettement moins susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberintimidation que les filles blanches, tandis que les garçons asiatiques ont déclaré être davantage victimes de cyberintimidation que les garçons blancs (Ash‑Houchen et Lo, 2018). Dans une étude menée à Hawaï, on a constaté une interaction notable entre le genre et l'origine ethnique pour le cybercontrôle (c'est‑à‑dire le fait de surveiller le comportement de son partenaire au moyen de formulaires électroniques). Les femmes philippines étaient plus susceptibles d'être cybercontrôlées par le Web que les hommes philippins. Les hommes samoans et blancs étaient plus susceptibles d'être cybercontrôlés par le Web que les femmes samoanes et blanches (Goebert et coll., 2011). Enfin, une étude israélienne a révélé que les différences culturelles peuvent expliquer les différences entre les genres selon les lignes ethniques. Les filles juives ont signalé plus de cybervictimisation que les garçons juifs. Il n'y avait pas de différence entre les genres parmi les jeunes arabes. Inversement, les filles arabes ont signalé un taux de cyberperpétration plus élevé que les garçons arabes, mais aucune différence entre les genres n'a été constatée chez les étudiants juifs. La différence culturelle/ethnique était importante chez les filles, révélant que les filles juives ont signalé une cybervictimisation plus élevée que les filles arabes, mais que les filles arabes ont signalé une cyberperpétration plus élevée que les filles juives. La différence culturelle n'était pas importante chez les garçons (Lapidot‑Lefler et Hosri, 2016).

Ethnicité/race et sexualité et genre

Au sein des populations de minorités ethnoraciales, une autre étude a révélé que des tendances particulières émergent en fonction du genre et de l'appartenance à une minorité sexuelle : les garçons issus de minorités ethnoraciales qui s'identifient comme des minorités sexuelles et les filles bisexuelles issues de minorités ethnoraciales courent un risque plus élevé de cybervictimisation par rapport à leurs pairs hétérosexuels de la même identité ethnoraciale (Jackman et coll., 2020).

Initiatives de prévention et d'intervention

La recherche documentaire relative aux jeunes issus de minorités a permis de trouver quinze études sur les initiatives de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation. Cependant, seuls six articles répondaient aux critères d'évaluation des initiatives et des résultats concernant les jeunes issus de minorités. Seules deux des initiatives (Aboriginal e‑mentoring BC et Singularities) sont conçues pour les jeunes issus de minorités. Les initiatives qui ne sont pas conçues pour les jeunes issus de minorités ont été incluses si elles présentaient des résultats sur l'efficacité pour les jeunes issus de minorités (p. ex. les filles, les jeunes issus de minorités ethniques). Elles provenaient toutes des pays occidentaux (trois aux États‑Unis, et une au Canada, en Autriche et en Espagne). Cinq de ces études étaient longitudinales (allant de 2 mois à 4 ans). Le tableau 12 résume les programmes et leurs répercussions sur les jeunes issus de minorités.

Tableau 12 : Aperçu des initiatives

Nom du programme

Accent mis sur les jeunes issus de minorités

Type de traitement

Description du programme

Répercussions particulières

Singularities

Oui

Individuel (jeu en ligne)

Un jeu de rôle accessible sur le Web pour améliorer la recherche d'aide et l'adaptation. Basé sur 3 théories : 1) théorie sociocognitive, 2) théorie du stress et de l'adaptation, et 3) cadre de l'apprentissage social émotionnel.

Les jeunes issus de minorités sexuelles et de genre qui ont participé à l'intervention ont connu une réduction plus importante de la cybervictimisation que les participants du groupe témoin.

Aboriginal e‑mentoring BC

Oui

Individuel (mentorat)

Un programme de mentorat en ligne pour mettre en relation des jeunes autochtones avec des mentors dans des programmes postsecondaires en sciences de la santé. Le programme se concentre sur la fixation d'objectifs, la sécurité sur Internet, les habitudes d'étude et les objectifs professionnels.

Les jeunes autochtones ont été sensibilisés à la sécurité et à la prévention en ligne et ont acquis des compétences d'adaptation (aucun résultat concernant la cybervictimisation ou la cyberperpétration).

Le programme de prévention de la cyberintimidation ConRed

Non

École entière

Un programme de communauté scolaire avec quatre stratégies : 1) politiques, procédures et pratiques proactives, 2) compétences de la communauté scolaire, 3) environnement scolaire protecteur, 4) partenariats école‑famille‑communauté. Basé sur la théorie du comportement social normatif (normes injonctives, attentes sociales et processus d'identité de groupe).

Baisse de la cybervictimisation, mais moins pour les filles que pour les garçons.

Pas de baisse de la cyberperpétration ni d'augmentation du sentiment de sécurité à l'école chez les filles.

Dating Matters : un modèle complet de prévention de la violence dans les fréquentations chez les adolescents.

Non

École entière

Un programme qui favorise les relations respectueuses et prévient les comportements à risque en utilisant de multiples composantes au niveau individuel, relationnel et communautaire.

Effet important du programme pour les filles (réduction du risque de cyberperpétration et de cybervictimisation).

Programme de prévention de l'intimidation d'Olweus

Non

École entière

Les adultes de l'école montrent de l'intérêt, fixent des limites, utilisent des conséquences cohérentes et agissent comme des modèles positifs.

Les effets du programme (réduction de la cybervictimisation et de la cyberperpétration) étaient moins importants pour les filles que pour les garçons et semblables pour les jeunes noirs et blancs.

Programme de compétences sociales ViSC

Non

École entière

Les éléments efficaces du programme comprennent des formations pour les enseignants, des réunions avec les parents et plusieurs éléments pour les enseignants et les élèves.

L'intervention était efficace indépendamment du genre et de l'origine ethnique.

L'examen de la documentation sur les initiatives de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation et sur les jeunes issus de minorités a permis de dégager quelques enseignements clés.

Un tableau détaillé de ces initiatives et programmes figure à l'annexe B.

Conclusion

Principaux points à retenir

Ce rapport se concentre sur la documentation récente concernant la cyberintimidation chez les jeunes qui sont minorisés en raison de leur genre, de leur sexualité ou de leur identité ethnoraciale. Toutefois, il convient de souligner que chacune de ces catégories et la manière dont elles sont délimitées dans la recherche sont provisoires et souvent façonnées par un imaginaire occidental dominant (c'est‑à‑dire blanc, hétéropatriarcal, cisnormatif, colonial) de l'« autre ». Cet imaginaire effondre l'hétérogénéité de populations complexes définies davantage par leur minorité que par leurs forces et leurs spécificités. Il est problématique de supposer des expériences similaires au sein de ces populations minorisées ou entre elles. Au mieux, ces catégories provisoires effacent les expériences particulières de discrimination et ignorent les différences importantes.

Cependant, il existe un thème commun à toutes ces populations : les jeunes issus de minorités sont plus exposés au risque de polyvictimisation. En d'autres termes, les jeunes issus de minorités en raison de leur genre, de leur sexualité et de leur identité ethnoraciale sont plus susceptibles que leurs homologues socialement privilégiés (c'est‑à‑dire les garçons blancs, hétérosexuels et cisgenre) d'être la cible de cybervictimisation hors ligne et en ligne. (Ash‑Houchen et Lo, 2018; Barboza, 2015; Cantu et Charak, 2020; Garnett et Brion‑Meisels, 2017; Myers et coll., 2017; Weinstein et coll., 2021). La polyvictimisation accroît le risque de résultats négatifs et augmente le risque de cybervictimisation plus fréquente et future (p. ex. Cho et coll, 2019; Duong et Bradshaw, 2014; Lozada et coll., 2020; Wang et coll., 2019; Wang et coll., 2018; Weinstein et coll., 2021). Par conséquent, les interventions qui réduisent le risque d'intimidation hors ligne peuvent avoir l'avantage supplémentaire de réduire le risque de cybervictimisation simultanée et persistante (Weinstein et coll., 2021).

En général, la recherche sur les expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités est un domaine d'étude récent et en émergence. Par conséquent, il existe peu d'études sur les facteurs de risque et de protection et encore moins d'études d'intervention pour informer les initiatives de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation pour les jeunes issus de minorités sexuelles et ethnoraciales. Les facteurs de risque et de protection communs et particuliers peuvent servir à déterminer les mécanismes à cibler par les programmes de prévention et d'intervention, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer et comprendre davantage les mécanismes possibles.

Jeunes LGBQ+

En raison du risque systématiquement plus élevé de cybervictimisation et de résultats négatifs dans la documentation par rapport aux jeunes hétérosexuels, la cyberintimidation ciblant les jeunes LGBQ+ devrait être une priorité des programmes de prévention de la cyberintimidation.

Les programmes de cyberintimidation peuvent cibler les facteurs de protection et de risque des jeunes LGBQ+. Plus précisément, le soutien familial (Wang et coll., 2018), le soutien en personne (Ybarra et coll., 2015) et les liens avec l'école (Duong et Bradshaw, 2014) sont des facteurs de protection clés. Ainsi, le fait de s'attacher à cultiver des relations solides, confiantes, sûres et respectueuses à la maison et à l'école réduira la probabilité de cybervictimisation chez les jeunes LGBQ+. Ces résultats suggèrent que les programmes de prévention et d'intervention qui mettent l'accent sur les liens, comme les espaces permettant aux jeunes d'obtenir un soutien personnel de la part de leurs pairs, la création de familles de soutien pour les jeunes LGBQ+ (p. ex. l'éducation précoce, les ressources, les groupes de soutien pour les familles des jeunes LGBQ+) et la mise en relation des jeunes avec au moins un adulte de soutien dans le cadre scolaire peuvent être particulièrement efficaces pour réduire le risque de cybervictimisation et atténuer les résultats associés sur les jeunes LGBQ+. En outre, des facteurs de risque tels que la victimisation par intimidation hors ligne peuvent à la fois exacerber les résultats négatifs de la cybervictimisation et prédire la cybervictimisation et la cyberperpétration (Duong et Bradshaw, 2014; Rodriguez‑Hidalgo et Hurtado‑Mellado, 2019; Wang, Hsaio et Yen, 2019; Wang et coll., 2018). Ainsi, les programmes conçus pour prévenir et intervenir dans les cas d'intimidation hors ligne et de victimisation spécifiquement liée à la sexualité peuvent également être efficaces pour réduire le risque de cybervictimisation et atténuer les conséquences associées pour les jeunes LGBQ+. La prévention de la victimisation homo/biphobe hors ligne peut également réduire le risque de cyberperpétration par des jeunes qui s'interrogent ou ne sont pas sûrs de leur sexualité (Rodriguez‑Hidalgo et Hurtado‑Mellado, 2019).

Les jeunes LGBQ+ sont plus souvent en ligne que leurs homologues hétérosexuels, ce qui peut constituer un facteur de risque. Cependant, les interventions qui restreignent l'utilisation d'Internet peuvent être contre‑productives; les jeunes LGBQ+ préfèrent risquer une cybervictimisation potentielle plutôt que de perdre la communauté et les liens qu'ils trouvent en ligne (Blumenfeld et Cooper, 2010). Les avantages de la connexion sociale en ligne (p. ex. le développement de l'identité, la santé mentale, l'autodétermination, l'amitié, l'accès aux ressources) qui ne sont peut‑être pas disponibles dans leur contexte en personne sont nécessaires à leur bien‑être (Lucero, 2017).

Filles, jeunes trans et jeunes qui repoussent les frontières du genre

Bien que les résultats soient mitigés, la majorité des études ont révélé que les filles sont plus susceptibles que les garçons de subir une cybervictimisation, qui se caractérise souvent par un contenu genré et sexué distinctif (Casado et coll., 2019; Faucher et coll., 2014; Hazeltine et Hernandez, 2015; Jackson et coll., 2009; Mishna et coll., 2010; Reyns et coll., 2012; Wells et Mitchell, 2013). La dépression, l'anxiété et d'autres symptômes d'intériorisation sont des facteurs de prédiction et des médiateurs clés de la cybervictimisation vécue par les filles et les jeunes femmes (Bauman et coll., 2013; Holfeld et Mishna, 2019). Par conséquent, les programmes conçus pour améliorer la santé mentale des filles et des jeunes femmes peuvent également être efficaces pour prévenir et atténuer les méfaits de la cybervictimisation.

Les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre sont sous‑représentés dans la documentation. Il n'existe pas d'études explorant les mécanismes efficaces de prévention et d'intervention en matière de cyberintimidation dans cette population. Cependant, les constatations limitées indiquent que davantage de recherches et d'efforts de prévention devraient se concentrer sur le risque accru de cybervictimisation pour les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre par rapport à leurs pairs cisgenres (Eisenberg et coll., 2017; Garthe et coll., 2021; GLSEN, 2013; Myers et coll., 2017; Skierkowski‑Foster, 2019; Ybarra et coll., 2015). Il est important de noter que la recherche axée sur les jeunes 2SLGBTQ+ en général peut donner un aperçu des mécanismes potentiels de prévention et d'intervention pour les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre, bien que la recherche axée spécifiquement sur les minorités de genre soit encore nécessaire.

Jeunes issus de minorités ethnoraciales

La prévalence de la cybervictimisation chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales varie selon le groupe ethnoracial. Cependant, la plupart des études ont montré que les jeunes issus de minorités ethnoraciales victimes de cybervictimisation subissent des conséquences plus graves que les jeunes issus de minorités ethnoraciales dominantes. La recherche sur la cyberperpétration est limitée.

Les facteurs de risque et de protection soulignent l'importance d'un fort sentiment d'identité et d'appartenance dans la prévention et l'atténuation des méfaits de la cybervictimisation et de la cyberperpétration chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales (Ergin et coll., 2021; Kenny et coll., 2020; Solomontos‑Kountouri & Strohmeier, 2021; Tynes et coll., 2012; Umana‑Taylor et coll., 2015; Wright et Wachs, 2019). Par conséquent, les programmes qui sont efficaces pour renforcer l'identité ethnique peuvent être efficaces pour atténuer les résultats de la cybervictimisation raciste. Ces programmes pourraient être axés sur les relations, plus précisément sur l'implication de la famille dans la médiation (p. ex. le contrôle et la surveillance), le renforcement des liens entre pairs et la création d'un sentiment d'accueil et d'appartenance au sein de l'école et de la communauté, ce qui pourrait s'avérer efficace pour prévenir la cybervictimisation et la cyberperpétration chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales.

La santé mentale est également un facteur de prédiction important de la cybervictimisation et de la cyberperpétration chez les jeunes issus de minorités ethnoraciales (Oblad et coll., 2017; Rodriguez‑Hidalgo et coll., 2018). Par conséquent, les composantes du programme qui sont efficaces pour améliorer la santé mentale des jeunes issus de minorités ethnoraciales (p. ex. estime de soi, dépression, idées suicidaires) peuvent réduire le risque de cybervictimisation. Enfin, puisque la victimisation par intimidation hors ligne est un facteur de prédiction clé de la cybervictimisation (p. ex. Cho et coll., 2019; Kenny et coll., 2020; Lozada et coll., 2020), les programmes qui sont efficaces pour prévenir et intervenir dans l'intimidation hors ligne, y compris l'intimidation raciste des jeunes issus de minorités ethnoraciales (qui prédit une cybervictimisation raciste plus fréquente : Lozada et coll., 2020) peuvent être efficaces pour prévenir la cybervictimisation chez les jeunes des minorités ethnoraciales.

Contributions des documents au domaine

Les documents mettent en lumière les récentes découvertes dans un domaine qui a changé d'orientation pour comprendre les expériences particulières des populations de jeunes issus de minorités. Ces populations sont généralement surreprésentées dans la cybervictimisation et subissent des préjudices plus graves associés à la cybervictimisation, mais sont sous-représentées dans les recherches sur la cyberintimidation (en particulier les jeunes issus de minorités sexuelles, les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre et les jeunes issus de minorités ethnoraciales). Cette recherche permet de mieux comprendre la prévalence et les résultats de la cybervictimisation et de la cyberperpétration chez les jeunes et les jeunes adultes qui sont minorisés en raison de leur genre, de leur sexualité et de leur identité ethnoraciale. Le présent examen a également permis de déterminer les facteurs de risque et de protection communs et particuliers de la cybervictimisation et de la cyberperpétration afin d'éclairer l'élaboration d'initiatives de prévention et d'intervention. Cet examen a également cerné les facteurs de risque et de protection communs et particuliers de la cybervictimisation et de la cyberperpétration figurant dans la littérature afin d'informer l'élaboration d'initiatives de prévention et d'intervention.

Les documents ont également mis en évidence les importantes lacunes dans les connaissances et la nécessité de poursuivre les recherches. Les forces, faiblesses, lacunes et possibilités globales sont décrites dans les sections suivantes.

Forces globales

Le présent rapport passe en revue un domaine peu étudié qu'il est essentiel d'aborder étant donné le risque accru de cybervictimisation des jeunes issus de minorités. Il souligne également le besoin de programmes de cyberintimidation qui répondent aux diverses expériences de discrimination en ligne et aux problèmes systémiques dans notre société. Cet accent mis sur les expériences des jeunes issus de minorités est essentiel pour l'équité et la justice en matière de bien‑être et de sécurité au Canada.

De même, bien que le nombre d'études longitudinales soit proportionnellement plus faible que celui des études transversales, cette analyse a permis de constater que, dans la majorité des cas, les résultats des études transversales étaient étayés par des recherches longitudinales.

Faiblesses et lacunes globales

Plusieurs faiblesses sont inhérentes aux caractéristiques de l'étude des documents existants :

Possibilités et lacunes en matière de recherche

L'analyse documentaire fait apparaître plusieurs lacunes et possibilités de recherches ultérieures :

Les études se sont principalement concentrées sur les facteurs de risque et de protection individuels (p. ex. la santé mentale) et au niveau social (p. ex. les relations), mais pas sur les facteurs systémiques. La discrimination systémique sanctionne socialement la cyberperpétration discriminatoire et amplifie les préjudices. Les recherches ultérieures peuvent adopter une approche socioécologique afin d'examiner les contextes plus larges dans lesquels vivent les jeunes, qui varient des établissements tels que les écoles et leurs quartiers, aux politiques sociales et contextes géopolitiques plus larges qui façonnent et produisent la discrimination. Il s'agit là des causes fondamentales d'une grande partie de la violence en ligne et des préjudices disproportionnés subis par les jeunes issus de minorités, et il convient d'y remédier par des initiatives destinées aux jeunes, aux familles et aux systèmes, ainsi que par la politique sociale, le changement social et l'innovation.

Une recherche longitudinale à méthodes mixtes est nécessaire pour renforcer ce domaine d'étude. Les études longitudinales peuvent se concentrer sur les relations causales, l'étiologie, le développement et les répercussions à long terme de la cyberintimidation chez les jeunes issus de minorités. En outre, les recherches qui se concentrent sur les intersections entre la race, le genre et la sexualité peuvent élucider la complexité qui manque dans les recherches existantes.

Les recherches futures pourront également explorer la cyberintimidation vicariante ou indirecte (c'est‑à‑dire l'exposition à la victimisation en ligne dirigée vers sa communauté ou vers d'autres personnes avec lesquelles on partage une expérience minoritaire) chez les jeunes issus de minorités. Les jeunes issus de minorités ethnoraciales sont beaucoup plus nombreux à déclarer avoir été victimes de discrimination raciale indirecte en ligne que de discrimination raciale directe en ligne (Tynes et coll., 2008). Des niveaux plus élevés de discrimination raciale indirecte en ligne sont associés à une mauvaise santé mentale chez les jeunes sino‑américains (Cheah et coll., 2020). Dans une autre étude, l'exposition indirecte au racisme en ligne était associée positivement à la détresse psychologique et au stress perçu. Les incidents qui semblaient plus pertinents sur le plan personnel étaient les principaux facteurs de prédiction des résultats en matière de santé mentale (Keum et Miller, 2017). Sur le plan du développement, les jeunes peuvent être particulièrement vulnérables à la cybervictimisation indirecte; la cybervictimisation indirecte est associée à un bien‑être psychologique moindre uniquement chez les jeunes, mais pas chez les adultes (Cheah et coll., 2020). La cybervictimisation indirecte est un domaine important avec une dimension développementale à étudier plus avant pour comprendre les expériences de cyberintimidation des jeunes issus de minorités en raison de leur identité de genre, sexuelle ou ethnoraciale.

Les recherches existantes limitées sur les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre soulignent qu'ils disposent de moins de facteurs de protection pour amortir ou prévenir leur victimisation (Eisenberg et coll., 2017). Les jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre ont déjà contribué à de nombreuses études (ce qui a été exclu dans les études au niveau de la population); il y a donc un potentiel pour une analyse secondaire de leurs données. Davantage de recherches primaires (tant quantitatives que qualitatives) sont nécessaires pour comprendre les expériences de cyberintimidation des jeunes trans et qui repoussent les frontières du genre et les mécanismes de prévention et d'intervention.

Les recherches futures peuvent recruter des échantillons plus inclusifs et diversifiés, avec un plus grand nombre de jeunes issus de minorités. Par exemple, dans le contexte canadien, une recherche menée par des chercheurs autochtones et impliquant de jeunes autochtones est essentielle pour comprendre leurs expériences de la cyberintimidation.

La définition typique de la cyberintimidation dans la documentation universitaire décrit la cyberintimidation comme un comportement en ligne qui nuit de manière répétée et intentionnelle à une cible (p. ex. Patchin et Hinduja, 2015; Peter et Petermann, 2018; Tokunaga, 2010). Cependant, ces définitions peuvent ne pas être adéquates pour les jeunes issus de minorités. La nature particulière de la cybervictimisation qui cible les jeunes issus de minorités (p. ex. le racisme, la cybervictimisation indirecte, le harcèlement sexuel) peut nécessiter un élargissement de la définition pour inclure d'autres comportements clés tels que les discours haineux, le sextage non consensuel et la distribution non consensuelle de photos, entre autres. Il y a un besoin pour plus de recherche qui élève les voix des jeunes issus de minorités au Canada afin d'informer une définition plus large qui décrit mieux leurs expériences de la cyberintimidation.

En ce qui concerne les initiatives de prévention et d'intervention, il est possible de procéder à un examen systématique de l'efficacité des initiatives générales existantes de prévention ou d'intervention en matière de cyberintimidation pour des jeunes issus de minorités en particulier. Cela peut révéler s'il y a des programmes existants qui sont particulièrement efficaces pour les minorités sexuelles, de genre ou ethnoraciales ou si ces programmes ne sont pas efficaces pour ces jeunes. La recherche interventionnelle basée sur des programmes pilotes qui ciblent spécifiquement les facteurs de risque et de protection des jeunes issus de minorités peut permettre de mettre à l'essai une conception efficace de la prévention et de l'intervention.

Recommandations et prochaines étapes

Sur la base des conclusions de l'analyse documentaire, nous recommandons que Sécurité publique Canada et son réseau de partenaires gouvernementaux, universitaires et communautaires :

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Annexe A : Minorités ethnoraciales par étude

Auteurs

Année

Pays

Minorité ethnoracialeNote de bas de page 14

Majorité ethnoraciale

Accordino et Accordino

2011

États‑Unis

Noir/Afro‑Américain, Hispanique et autre

Blanc

Albdour et coll.

2019

États‑Unis

Arabo‑Américain (du Yémen, du Liban et de la Palestine)

S. O.Note de bas de page 15

Alsawalqa

2021

Jordanie

Asie de l'Est et du Sud (Chinois, Indonésien, Singapourien, Malaisien et Coréen)

Jordanien

Angoff et Barnhart

2021

États‑Unis

Noir, Hispanique, autre et mixte

Blanc

Ash‑Houchen et Lo

2018

États‑Unis

Afro‑Américain, Asiatique et Hispanique

Blanc

Barboza

2015

États‑Unis

Non‑Blanc (Afro‑Américain/Noir, Hispanique ou Asiatique)

Blanc

Barlett et Wright

2018

États‑Unis

Non‑Blanc (Latinx, Noir et Asiatique)

Blanc

Beran et coll.

2015

Canada

Né à l'extérieur du Canada (identités ethnoraciales non spécifiées)

Né au Canada

Broll et coll.

2018

Canada

Autochtones (Premières Nations, Inuits ou Métis, inscrits ou non inscrits)

S. O.

Brownlee et coll.

2014

Canada

Autochtone

Non‑Autochtone

Calmaestra et coll.

2020

Espagne

Immigrants de première génération, immigrants de deuxième génération, gitans (autres identités ethnoraciales non spécifiées)

Espagnol (né en Espagne et parents nés en Espagne)

Cantu et Charak

2020

États‑Unis

Hispanique

S. O.

Casado et coll.

2019

Espagne

Immigrants du Maghreb, de l'Équateur et de l'Afrique subsaharienne

S. O.

Chan et coll.

2019

États‑Unis

Hispanique, Noir et Asiatique

Blanc

Cheah et coll.

2020

États‑Unis

Sino‑Américain

S. O.

Cho et coll.

2019

États‑Unis

Afro‑Américain

S. O.

d'Haenens et Ogan

2013

Turquie, Autriche, Bulgarie, Danemark, Allemagne et Pays‑Bas

Immigrants turcs hors de Turquie

Turcs (en Turquie) et Européens hors de Turquie

Duarte et coll.

2018

États‑Unis

Non‑Blanc et Hispanique

Blanc

Ergin et coll.

2021

Turquie

Immigrants (Irakiens)

Non‑immigrants

Espinoza

2018

États‑Unis

Latinx, Afro‑Américain, multiracial et autre

Blanc

Goebert et coll.

2011

États‑Unis (Hawaï)

Philippin et Samoan

Autochtone d'Hawaï et Blanc

Herge et coll.

2016

États‑Unis

Hispanique, Noir et Asiatique

Blanc

Higgins et coll.

2021

États‑Unis

Noir

Blanc

Hinduja et Patchin

2013

États‑Unis

Hispanique/Latino‑Américain, Noir/Afro‑Américain, Asiatique multiracial, Amérindien/Autochtone et autre

Blanc

Hinduja et Patchin

2010

États‑Unis

Hispanique/Latino‑Américain, Noir/Afro‑Américain, Asiatique multiracial, Amérindien/Autochtone et autre

Blanc

Hong et coll.

2016

États‑Unis

Afro‑Américain, Hispanique/Latinx

Euro‑Américain

Jackman et coll.

2020

États‑Unis

Noir, Hispanique et autre

Blanc

Jones et coll.

2013

États‑Unis

Noir, Hispanique et autre

Blanc

Kenny et coll.

2020

Canada

Immigrants (identités ethnoraciales non spécifiées)

Non‑immigrants (identités ethnoraciales non spécifiées)

Keum et Miller

2017

États‑Unis

Noir/Afro‑Américain, Asiatique de l'Est, Hispanique/Latinx, Asiatique du Sud‑Est, multiracial, Amérindiens/Autochtone d'Alaska, moyen‑oriental, Autochtones d'Hawaï et autre

S. O.

Kim et Faith

2020

États‑Unis

Immigrants (identités ethnoraciales non spécifiées)

Non‑immigrants (identités ethnoraciales non spécifiées)

Kupczynski et coll.

2013

États‑Unis

Afro‑Américain et Hispanique

Blanc

Lapidot‑Lefler et Hosri

2016

Israël

Israéliens arabes

Israéliens juifs

Lenhart et coll.

2011

États‑Unis

Noir et Latinx

Blanc

Lindsay et Krysik

2012

États‑Unis

Noir, Latinx, multiracial et autre

Blanc

Llorent et coll.

2016

Espagne

Immigrants de première génération, immigrants de deuxième génération, gitans

Espagnol

Low et Espelage

2012

États‑Unis

Afro‑Américain

Blanc

Lozada et coll.

2020

États‑Unis

Afro‑Américain et Latinx

S. O.

Mereish et coll.

2019

États‑Unis

Noir

S. O.

Merrill et Hanson

2016

États‑Unis

Noir/Afro‑Américain, Hispanique/Latinx

Blanc

Messias et coll.

2014

États‑Unis

Amérindien/Autochtone d'Alaska, Asiatique, Noir/Afro‑Américain, Autochtones d'Hawaï/autre insulaire du Pacifique, Hispanique/Latino, Multi‑Hispanique, Multi‑Non‑Hispanique

Blanc

Mobin et coll.

2017

Canada (SK)

Autochtone

Non‑Autochtone

Moore et coll.

2012

États‑Unis

Afro‑Américain, Américain d'origine asiatique, insulaire du Pacifique et Hispanique

Blanc

Morin et coll.

2018

États‑Unis

Noir/Afro‑Américain, Hispanique/Latinx

Blanc

Novin et coll.

2017

Pays‑Bas

Marocain et Hollandais

Néerlandais

Oblad et coll.

2017

États‑Unis

Hispanique, Afro‑Américain, Asiatique, autre/mixte

Blanc

Ortiz‑Marcos et coll.

2021

Espagne

Asiatique, Arménien, Noir, Celte, Gitan, Autochtone, Latinx et Mongol

Blanc

Paez

2020

États‑Unis

Noir/Afro‑Américain, Hispanique et autre

Blanc

Przybylski

2019

Royaume‑Uni

Noir, ethnicités minoritaires

Blanc

Reyns et coll.

2012

États‑Unis

Non‑Blanc (identités ethnoraciales non spécifiées)

Blanc (identités ethnoraciales non spécifiées)

Rodriguez‑Hidalgo et coll.

2018

Espagne

Roumain, Marocain, Colombien et Équatorien

Espagnol

Sampasa‑Kanyinga et Hamilton

2015

Canada (ON)

Noir, Asiatique de l'Est/Sud‑Est, Asiatique du Sud et autre

Blanc

Schneider et coll.

2012

États‑Unis

Afro‑Américain, Asiatique, Hispanique, mixte et autre

Blanc

Shapka et Maghsoudi

2017

Canada

Asie de l'Est, Asie du Sud

Blanc, d'origine européenne

Shapka et Law

2013

Canada

D'origine d'Asie de l'Est (Chinois, Japonais, Coréen, Taïwanais, Vietnamien et Philippin)

Blanc et d'origine européenne

Sinclair et coll.

2012

États‑Unis

Asiatique, bi/multiracial, Noir, Hispanique, Américain autochtone et autre

Blanc

Solomontos‑Kountouri et Strohmeier

2021

Chypre

Immigrants (première et deuxième génération) : Grecs pontiques orientaux de Géorgie, Grecs de Grèce continentale, Roumains et Bulgares

Non‑immigrants

Stoll et Block

2015

États‑Unis

Non‑Blanc

Blanc

Strohmeier et coll.

2010

Finlande

Immigrants de première et de deuxième génération originaires de Russie, d'Estonie, de Suède, d'Allemagne, d'Irak, d'Iran et de Somalie

Finlandais d'origine

Tynes et coll.

2008

États‑Unis

Afro‑américain, Asiatique, Latinx, multiracial et autre

Blanc

Tynes et coll.

2012

États‑Unis

Afro‑Américain

S. O.

Umaña‑Taylor et coll.

2015

États‑Unis

Latinx

S. O.

Vitoroulis et coll.

2016

Canada

Canadien d'origine asiatique, Canadien d'origine sud‑asiatique, Afro‑Canadien, Autochtone et autre/biracial

Canadien blanc/européen

Wachs et coll.

2021

États‑Unis

Latinx, Noir/Afro‑Américain et Asiatique

Blanc

Wang et coll.

2009

États‑Unis

Afro‑Américain, Hispano‑Américain

Blanc‑Américain

Webb et coll.

2021

États‑Unis

Latinx, Noir et autre

Blanc

Weinstein et coll.

2021

États‑Unis

Afro‑américain/Noir, Hispanique/Latinx, Asiatique/Américain d'origine asiatique, Amérindien, Asiatique du Sud, moyen‑oriental et biracial/multiracial

S. O.

Wright et Wachs

2019

États‑Unis

Latinx

Blanc

Yousef et Bellamy

2017

États‑Unis

Afro‑Américain, Arabo‑Américain, Hispano‑Américain

Américain blanc

Zalaquett et Chatters

2014

États‑Unis

Afro‑Américain, Asiatique et Hispanique

Euro‑Américain

Annexe B : Résumé détaillé des initiatives

Nom du programme

Accent mis sur les jeunes issus de minorités

Type de traitement

Tranche d'âge de l'échantillon

Description du programme

Durée du traitement

Constatations liées à l'évaluation des résultats

Lieu de l'étude

Source

Singularities

Oui (jeunes issus de minorités sexuelles et de genre)

Individuel (jeu en ligne)

14 à 18

Singularities est un jeu de rôle accessible sur le Web qui vise à améliorer la recherche d'aide et l'adaptation. Basé sur 3 théories : 1) théorie sociocognitive, 2) théorie du stress et de l'adaptation, et 3) cadre de l'apprentissage social émotionnel

6 mois

Les jeunes issus de minorités sexuelles et de genre qui ont participé à l'intervention ont connu une réduction plus importante de la cybervictimisation que les participants du groupe témoin.

États‑Unis

Egan et coll., 2021

Aboriginal e‑mentoring BC

Oui (jeunes autochtones)

Individuel (mentorat)

11 à 17

Il s'agit d'un programme de mentorat en ligne pour mettre en relation de jeunes autochtones avec des mentors dans des programmes postsecondaires en sciences de la santé. Le programme se concentre sur la fixation d'objectifs, la sécurité sur Internet, les habitudes d'étude et les objectifs professionnels.

1 année scolaire

Les jeunes autochtones ont été sensibilisés à la sécurité et à la prévention en ligne et ont acquis des compétences d'adaptation (aucun résultat concernant la cybervictimisation ou la cyberperpétration).

Canada (Colombie‑Britannique)

Sam et coll., 2018

Le programme de prévention de la cyberintimidation ConRed

Non

École entière

11 à 19

Un programme de communauté scolaire avec quatre stratégies : 1) politiques, procédures et pratiques proactives, 2) compétences de la communauté scolaire, 3) environnement scolaire protecteur, 4) partenariats école‑famille‑collectivité. Basé sur la théorie du comportement social normatif (normes injonctives, attentes sociales et processus d'identité de groupe).

Non disponible

Baisse de la cybervictimisation, mais moins pour les filles que pour les garçons.

Pas de baisse de la cyberperpétration ni d'augmentation du sentiment de sécurité à l'école chez les filles. L'augmentation de l'empathie affective pour les jeunes cybervictimisés était plus marquée chez les filles que chez les garçons.

Espagne

Ortega‑Ruiz et coll., 2012

Dating Matters, un modèle complet de prévention de la violence dans les fréquentations chez les adolescents

Non

École entière

De la 6e à la 8e année

Un programme qui favorise les relations respectueuses et prévient les comportements à risque en utilisant de multiples composantes au niveau individuel, relationnel et communautaire.

4 ans

Un effet notable du programme a été constaté pour les filles : la réduction moyenne du risque relatif de cybervictimisation et de cyberperpétration était plus faible (10 % et 9 % respectivement) pour les filles participant au programme Dating Matters que pour le groupe témoin.

États‑Unis

Vivolo‑Kantor et coll., 2019

Programme de prévention de l'intimidation d'Olweus

Non

École entière

De la 3e à la 11e année

Les adultes de l'école montrent de l'intérêt, fixent des limites, utilisent des conséquences cohérentes et agissent comme des modèles positifs.

3 ans

Les effets du programme (réduction de la cybervictimisation et de la cyberperpétration) étaient moins importants pour les filles que pour les garçons et semblables pour les jeunes noirs et blancs.

États‑Unis

Olweus et coll., 2019

Programme de compétences sociales ViSC

Non

École entière

10 à 15

Les éléments efficaces du programme comprennent des formations pour les enseignants, des réunions avec les parents et plusieurs éléments pour les enseignants et les élèves.

1 an

L'intervention était efficace indépendamment du sexe et de l'ethnie et les effets étaient maintenus après 6 mois.

Autriche

Gradinger et coll., 2016

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