Familles, jeunes et délinquance : portrait des connaissances et programmes de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial

Familles, jeunes et délinquance : portrait des connaissances et programmes de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial Version PDF (540 Ko)

ISBN : 978-1-100-90683-6

Table des matières

Julie Savignac

Rapport de recherche : 2009-01

Publié par le :
Centre national de prévention du crime (CNPC)
Sécurité publique Canada
Ottawa, Ontario Canada
K1A 0P8

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© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009

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Dans la même collection :

Facteurs de risque et de protection dans les familles et leurs effets sur la délinquance juvénile : ce que nous en savons (2008)

Programmes en milieu familial de prévention et de réduction de la criminalité juvénile (2008)

Résumé

Lieu d'apprentissage, de découverte et de socialisation, la famille représente un pilier important dans le développement des enfants et des adolescents. Facteur de protection, la famille, lorsque dysfonctionnelle, est également considérée comme un domaine de facteurs de risque associés à la délinquance chez les jeunes.

Pour mieux tenir compte des relations entre famille, facteurs de risque, facteurs de protection, délinquance juvénile et programmes d'intervention auprès des familles vulnérables, ce travail se divise en deux parties principales.

La première partie de ce rapport fait état des connaissances sur les facteurs de risque et de protection associés aux familles. Une analyse détaillée des facteurs de risque a permis d'identifier trois catégories de facteurs de risque en milieu familial :

  1. les facteurs de risque relatifs au fonctionnement et à la dynamique familiale (ceux que l'on considère comme les facteurs de risque proximaux),
  2. les facteurs de risque en lien avec les caractéristiques des familles et, enfin,
  3. les facteurs de risque en lien avec le quartier/secteur de résidence des familles.

Concernant les facteurs de protection, les connaissances actuelles sont relativement limitées mais une recherche documentaire a permis d'identifier les principaux facteurs de protection en lien avec le milieu familial. Enfin, cette première section présente également un portrait statistique des familles canadiennes confrontées à certains facteurs de risque et elle se termine par la présentation d'un bref portrait de la situation dans les collectivités autochtones.

La deuxième partie de ce rapport présente des programmes de prévention et de réduction de la délinquance juvénile en milieu familial. Cette recension a permis de constater que trois méthodes d'interventions sont particulièrement efficaces auprès des familles :

  1. la formation parentale,
  2. la thérapie familiale et
  3. l'approche intégrée.

Basée sur des rapports de recherche, des études longitudinales et des résumés d'évaluation, cette recherche se veut une première étape vers l'approfondissement des connaissances scientifiques sur ce qu'on appelle « les familles vulnérables » ou « les familles à risque », et vers une meilleure utilisation des connaissances pour mieux agir et intervenir auprès de celles-ci.

Chapitre 1

Portrait des connaissances sur les facteurs de risque et les facteurs de protection associés aux familles

De façon générale, il est admis que le risque de développer une trajectoire de vie orientée vers la délinquance est influencé par le nombre de facteurs de risque auxquels un jeune est exposé.Footnote 1 Au même titre, on peut suggérer que plus un jeune est entouré de facteurs de protection, plus les risques de s'orienter vers la délinquance sont atténués.

Les facteurs de risque

De façon très sommaire, on peut décrire les facteurs de risque comme étant des caractéristiques ou des variables qui, lorsqu'elles sont présentes, font que ces individus sont davantage susceptibles, comparativement à d'autres, d'adopter des comportements qui peuvent leur faire du tort.Footnote 2

Les facteurs de risque liés à la délinquance sont multidimensionnels, c'est-à-dire qu'ils se manifestent dans plusieurs aspects du quotidien et de la vie des individus. À cet effet, la typologie généralement acceptée par les chercheurs classifie les facteurs de risque en fonction des domaines suivants : les caractéristiques individuelles, la famille, l'école, les pairs, et la collectivité.Footnote 3

Il est aussi admis que les effets des facteurs de risque varient selon l'âge.Footnote 4 Par exemple, durant l'enfance, les facteurs de risque ayant une plus grande incidence sont ceux qui agissent au sein de la famille; à mesure que les enfants grandissent et s'intègrent davantage dans leur environnement, les facteurs de risque liés aux pairs, à l'école, au quartier et à la communauté jouent un rôle plus important.Footnote 5 Quant aux facteurs de risque en lien avec les caractéristiques individuelles, par exemple, l'hyperactivité, l'anxiété, l'agressivité, ceux-ci doivent être pris en considération à tous les âges.

De plus, il faut rappeler que les comportements délinquants s'acquièrent sur une certaine période de temps, dans des conditions qui se chevauchent et des situations à problèmes multiples. L'interaction et l'accumulation des facteurs de risque augmentent la probabilité de commettre des actes de délinquance.Footnote 6 Ceci, non seulement parce que les facteurs de risque additionnent leurs effets, mais aussi parce qu'ils interagissent entre eux, les effets de l'un multipliant les effets de l'autre et ainsi de suite. Par exemple, l'abus d'alcool de la part des parents peut provoquer des conflits familiaux qui, à leur tour, ont comme effet un risque d'accroitre les problèmes liés à la consommation de substances.

Selon une étude réalisée par le Social Exclusion Task Force (Londres), à 14 ans, plus un jeune présente des facteurs de risque familiaux, plus les probabilités d'être exclu de l'école, d'être pris en charge par les services de protection de la jeunesse, ou d'être en contact avec la police augmentent; cette relation étant particulièrement prononcée dans le cas de l'exclusion de l'école chez les jeunes qui présentent 5 facteurs de risque familiaux ou plus.Footnote 7

Concernant les facteurs de risque associés au milieu familial, une analyse détaillée a permis de faire la distinction entre trois sous-catégories :

Tableau 1—Facteurs de risque de délinquence juvénile associés à la damille Selon l'Âge des enfants et des jeunesFootnote 8
Effet cumulatif et interactif des facteurs de risque
  6-12 ans 13-17 ans 18 ans et pluse
Dynamique et fonctionnement de la famille
  • Pratique parentales inadéquates
  • Criminalité des parents et/ou fratrie
  • Parents antisociaux et attitudes favorables à la violence
  • Conflits familiaux
  • Toxicomanie des parents
  • Abus physique et négligence
  • Violence familiale
  • Pratiques parentales inadéquates
  • Criminalité des parents et/ou fratrie
  • Violence familiale
  • Histoire de mauvais traitements
Caractéristiques de la famille
  • Revenu familial précaire
  • Rupture familiale
  • Mobilité familiale
  • Santé mentale des parents
  • Jeune âge de la mère
  • Nombre d'enfants dans la famille
  • Un seul parent à la charge de la famille
  • Le passé
  • Revenu familial précaire
  • Rupture familiale
  • Mobilité familiale
  • Revenu familial précaire
Quartier de résidence
  • Pauvreté du quartier
  • Présence de jeunes ayant des comportements délinquants
  • Pauvreté du quartier
  • Criminalité du quartier
  • Présence de gangs de jeunes
  • Disponibilité des drogues et des armes à feu dans le quartier
  • Pauvreté
  • Criminalité
  • Gangs de jeunes
  • Drogues et armes à feu

Les facteurs de risque relatifs à la dynamique et au fonctionnement de la famille

Les connaissances scientifiques actuelles suggèrent que les facteurs de risque en lien avec le fonctionnement et la dynamique familiale sont étroitement associés à la délinquance.Footnote 9

Conduites parentales inefficaces

De mauvaises pratiques parentales, comme l'absence de supervision, une trop grande permissivité, une discipline incohérente ou trop stricte, un faible lien d'attachement et l'incapacité d'établir des limites claires, représentent des facteurs de risque importants de délinquance,Footnote 10 de consommation de drogues,Footnote 11 de mauvaises performances académiques,Footnote 12 et d'adhésion aux gangs de jeunes.Footnote 13

Selon les chercheurs, la supervision et le contrôle parentauxFootnote 14 jouent un rôle déterminant dans l'adoption de comportements délinquants.Footnote 15 Comme le souligne LeBlanc, « la supervision est la variable clé, celle qui catalyse l'impact de toutes les autres caractéristiques du fonctionnement de la famille ».Footnote 16

L'enquête longitudinale The Edinburgh Study of Youth Transitions and Crime (ESYTC), identifie sept caractéristiques de conduites parentales et du fonctionnement de la famille associées à la délinquance chez les jeunes de 15 ans. Les plus importants sont : la surveillance des parents, la volonté du jeune à communiquer avec ses parents, la cohérence des parents, les conflits parent-enfant et la punition excessive.Footnote 17 Les résultats de cette enquête montrent que les pratiques parentales inefficaces à l'âge de 13 ans sont un prédicteur important de délinquance à l'âge de 15 ans.Footnote 18

Criminalité des parents

La criminalité des parents est un puissant facteur de risque de délinquance appuyé par différentes études.Footnote 19

Les études longitudinales de Pittsburgh et de Cambridge montrent que la criminalité du père, de la mère, d'un frère ou d'une soeur est un bon prédicteur de délinquance chez les garçons. Le facteur le plus important demeure la criminalité du père : 63% des garçons qui ont un père impliqué dans des activités criminelles risquent d'être eux-mêmes impliqués dans ce genre d'activités, comparativement à 30% pour les autres.Footnote 20

Avoir des frères ou des soeurs plus âgés impliqués dans des activités criminelles est également un facteur de risque de délinquance, cette relation étant moins importante lorsque les frères ou les soeurs sont plus jeunes.

Selon les travaux de Farrington (2002), 8% des familles sont responsables de 43% de la criminalité. Des résultats similaires ont également été obtenus par une étude réalisée par Roché sur la délinquance juvénile des adolescents âgés de 13 à 19 ans en France : 5% des familles sont responsables de 50% des petits délits, de 86% des délits graves et de 95% des trafics.Footnote 21

Mauvais traitements durant l'enfance et la violence familiale

Plusieurs recherches ont confirmé que l'exposition très précoce à la violence physique et psychologique est un fort prédicteur de la violence physique de la part de la victime, notamment celle qu'elle exercera plus tard à l'endroit de son partenaire ou de ses enfants.Footnote 22

Être témoin de violence à la maison représente un important facteur de risque d'agressivité et de délinquance chez les jeunes. Selon les résultats de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), les enfants de 6 à 11 ans qui ont été témoins de violence à la maison étaient deux fois plus susceptibles d'adopter un comportement agressif (2,2 fois) que les enfants n'ayant jamais été témoins de violence.Footnote 23

Les mauvais traitements reçus durant l'enfance sont aussi un facteur de risque associé à différents comportements à problèmes. Les recherches qui ont comparé des adolescents maltraités durant leur enfance à ceux qui ne l'ont pas été, montrent que les premiers sont plus nombreux à présenter des problèmes de comportementFootnote 24 (fugues, décrochage scolaire, grossesse précoce), des problèmes liés à l'abus de substance,Footnote 25 à porter des armes, à adopter des comportements délinquants, à s'exposer à des situations intimidantes Footnote 26 et à adhérer à des gangs.Footnote 27

D'autres recherches ont également montré que la violence subie à un jeune âge est un facteur associé aux fugues et au départ précoce du domicile familial, ce qui accroît fortement les risques pour l'adolescent d'être aussi bien victime qu'auteur de diverses formes de délinquance liées à l'errance.Footnote 28

Abus de substances de la part des parents Footnote 29

L'enquête The Edinburgh Study of Youth Transitions and Crime (ESYTC) illustre que chez les jeunes de 15 ans, le fait d'avoir un parent qui consomme de la drogue augmente de deux fois les risques qu'ils en consomment eux aussi. Par contre, les jeunes dont les parents ont une consommation excessive d'alcool (21 unités par semaine) ne sont pas plus à risque que les autres jeunes de boire de façon quotidienne.Footnote 30

Selon les résultats de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), l'influence des pairs est un facteur de risque de consommation d'alcool par les adolescents plus prononcé que la consommation d'alcool des parents.Footnote 31

Les facteurs de risque en lien avec les caractéristiques des familles

Dans la compréhension des liens entre famille et délinquance juvénile, ces facteurs de risque doivent être interprétés avec prudence : leurs effets négatifs découlent parfois d'autres facteurs présents dans l'environnement familial, parfois d'une combinaison de plusieurs facteurs de risque. Pris isolément, ces facteurs de risque entretiennent des liens moins évidents avec l'adoption de comportements délinquants chez les jeunes comparativement aux facteurs de risque en lien avec le fonctionnement et la dynamique familiale.Footnote 32

Le débat sur les effets de la monoparentalité dans la manifestation de comportements délinquants chez les jeunes est l'un des exemples les plus parlants du caractère particulier de ces facteurs de risque. La monoparentalité est considérée comme un facteur de risque parce que cette structure familiale est souvent associée à un manque de surveillance, à un manque de temps libre passé avec les enfants, à une précarité financière, à un quartier de résidence plus pauvre, etc. De fait, parce que la monoparentalité peut facilement conduire vers la précarisation et, du même coup, devenir une situation difficile et stressante pour les familles, la monoparentalité représente une caractéristique familiale associée aux risques de délinquance juvénile.Footnote 33

Wells et Rankin (1991) concluent dans leurs travaux que la relation entre familles dissociées et délinquance chez les jeunes varie selon les cas : elle est faible ou nulle pour les délits graves (vols, comportements violents), un peu plus forte pour la consommation de drogues (surtout douces), et significative pour les « comportements problématiques » (fugues, absentéisme scolaire, problèmes de discipline en classe).Footnote 34

Les résultats de l'enquête de Cambridge sur la trajectoire des jeunes délinquants montrent que si les garçons en provenance de familles séparées sont plus délinquants que les garçons en provenance de familles intactes, ils ne sont pas plus délinquants que les garçons en provenance de familles intactes mais conflictuelles.Footnote 35

Farrington (1995; 2006) suggère que le contexte dans lequel se déroule la rupture familiale et les effets « post-séparation » sont les facteurs le plus importants à prendre en considération. De façon générale, les garçons qui sont restés avec leur mère après la séparation ont eu le même taux de délinquance que des garçons en provenance de familles intactes ayant de faibles conflits tandis que les garçons qui sont restés avec leur père ou avec d'autres parents présentent des taux plus élevés de délinquance.Footnote 36

Quant aux transitions familiales,Footnote 37 les résultats de l'étude de Rochester font état de liens clairs et statistiquement significatifs entre le nombre de transitions familiales, la prévalence de la délinquance et la consommation de drogues. Tandis que 64,1% des jeunes qui n'ont jamais vécu de transitions familiales présentent des signes de délinquance, ce taux atteint un sommet de 90% pour les jeunes ayant vécu cinq transitions familiales ou plus. Après avoir contrôlé le genre, la pauvreté et la supervision parentale, les chercheurs concluent qu'un plus grand nombre de transitions familiales est significativement lié à un taux de délinquance et de consommation de drogues plus élevé.Footnote 38

Les facteurs de risque en lien avec le quartier de résidence des familles

De façon générale, vivre dans un quartier défavorisé double les risques de délinquance.Footnote 39

En lien avec le quartier de résidence, plusieurs facteurs de risque sont à prendre en considération : présence de gangs de jeunes et de jeunes délinquants, disponibilité des drogues et des armes à feu, taux de criminalité du quartier,Footnote 40 faible degré d'intégration au secteur, haut niveau de désorganisation, peu de ressources et de services offerts, et la pauvreté du secteur.

Sampson (1997) propose un cadre d'analyse basé sur le capital social et les caractéristiques du quartier (social capital/collective efficacy model). Selon ce modèle, les conduites parentales sont influencées par le contexte social dans lequel vivent les familles. Les quartiers caractérisés par une forte pauvreté, des ruptures familiales et une forte mobilité résidentielle tendent à affaiblir les réseaux sociaux et à exacerber les conduites parentales inefficaces.Footnote 41

Dans la même lignée, Smith (2004) souligne que le fonctionnement de la famille est influencé par le contexte social environnant. Les parents qui habitent un quartier défavorisé et qui disposent de peu de ressources auront davantage de difficultés à éloigner leur jeune des comportements déviants et à risque.

Ainsi, les enfants en bas âge qui vivent dans un secteur défavorisé et qui, de surcroît, grandissent dans une famille où la supervision parentale est déficiente, sont à risque de développer durant leur adolescence des comportements délinquants.Footnote 42

La situation au Canada : portrait statistique des facteurs de risque en lien avec le fonctionnement et la dynamique familiale

Violence familiale et être témoin de violence à la maison

Mauvais traitements durant l'enfance

Supervision parentale et comportements délinquants

L'abus de substances

La situation des familles dans les collectivités Autochtones

Les études qui approfondissent les liens entre la délinquance juvénile chez les jeunes Autochtones et les facteurs de risque relatifs aux familles sont peu nombreuses; il s'agit d'une limite importante au niveau des connaissances visant à prévenir efficacement la délinquance chez les jeunes dans ces communautés.

Chez les jeunes Autochtones de sexe masculin, la majorité des facteurs de risque associés à la délinquance sont similaires à ceux des non Autochtones : antécédents de comportements criminels, toxicomanie, attitudes antisociales, et fréquentation de pairs antisociaux.Footnote 59 Par contre, il n'est pas possible de dire si les facteurs de risque « problèmes familiaux ou conjugaux » et « les problèmes à l'école ou au travail » sont applicables de façon similaire chez les Autochtones et les non Autochtones; des recherches plus approfondies sont nécessaires pour répondre à cette question.Footnote 60

En ce qui concerne la violence familiale et conjugale, les statistiques montrent que la violence au sein des familles est plus fréquente chez les communautés autochtones. Footnote 61 En 2004, 21% des Autochtones ont déclaré avoir subi une forme quelconque de violence physique ou sexuelle de la part d'un conjoint durant les cinq années précédant l'enquête, comparativement à 6% des personnes non Autochtones.Footnote 62 Ceci se traduit par un taux de violence conjugale chez les Autochtones qui est 3 fois plus supérieur à celui affiché par les non Autochtones.

Concernant la toxicomanie et l'alcoolisme au sein des collectivités autochtones, les statistiques disponibles font rarement le lien avec la dimension familiale. Voici quelques résultats issus de l'Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières Nations (ERS) 2002-2003:Footnote 63

Une étude sur les liens entre la structure familiale et les problèmes de consommation a été menée chez les Indiens d'Amérique du Nord et les Inuits (American Indian/Alaska Native-AI-AN). Footnote 64 Les résultats de cette étude laissent croire que les jeunes en provenance d'une famille dont un seul parent est à la charge ont une probabilité plus grande de boire et de fumer du tabac de façon régulière, comparativement aux jeunes qui habitent avec leurs deux parents. La probabilité de consommer de la marijuana est également plus élevée du côté des jeunes qui habitent dans une famille monoparentale et chez ceux qui n'habitent pas avec leurs parents, comparativement à ceux qui habitent avec les deux parents. Rappelons à ce propos que les enfants et les jeunes autochtones sont beaucoup plus susceptibles d'être membres d'une famille monoparentale : en 2001, 35% des enfants autochtones de moins de 15 ans vivaient dans une famille monoparentale, soit le double de la proportion observée chez les enfants non autochtones (17%).Footnote 65

Compte tenu de ces résultats, il importe donc d'approfondir les recherches sur l'importance de l'unité familiale en tant que facteur de protection pour les jeunes Autochtones. De plus, comme le notent Lonczak, H. et al. (2007), des études approfondies doivent aussi être menées pour mieux comprendre, au-delà de la structure des familles, comment les pratiques parentales influencent les problèmes de consommation chez les jeunes Autochtones.

Les facteurs de protection

Les connaissances sur les facteurs de protection associés à la famille sont moins étoffées que celles sur les facteurs de risque; il s'agit d'une limite importante en matière de connaissances reliées à la prévention de la délinquance juvénile.

Les facteurs de protection aident à mieux comprendre les caractéristiques et les situations qui protègent et éloignent les jeunes de la délinquance.Footnote 66 Les facteurs de protection sont des caractéristiques ou des conditions qui agissent en tant que modérateur des risques, ils permettent d'atténuer les incidences négatives associées aux facteurs de risque et aident les jeunes à mieux faire face à leur situation.Footnote 67 À l'image des facteurs de risque, on peut suggérer que les facteurs de protection sont cumulatifs et interactifs. Par exemple, les effets négatifs de grandir dans un milieu pauvre peuvent être atténués par l'implication, la participation et le support des parents.Footnote 68

Le tableau 2 ci-dessous présente les principaux facteurs de protection associés aux familles; la majorité des facteurs se rapportent au bon fonctionnement de la famille et à l'harmonie des relations familiales. Les recherches actuelles sur les facteurs de protection ne sont pas assez approfondies pour permettre de les distinguer en fonction de l'âge des enfants.

Tableau 2 — Facteurs de protection associés à la famille Footnote 79
À tous les âges
Dynamique et fonctionnement de la famille Caractéristiques de la famille Quartier de résidence
  • Relation basée sur l'attachement familial
  • Support positif au sein de la famille
  • Supervision parentale adéquate
  • Respect des ami(e)s de la part des parents
  • La proximité parents-enfants (affection)
  • Méthodes de disciplines cohérentes
  • Conduites et pratiques parentales adéquates
  • Niveau d'éducation des parents
  • Stabilité financière
  • Stabilité de l'unité familiale
  • Intégration des familles à la vie du quartier
  • Tissu relationnel établi dans le voisinage
  • Activités scolaires qui impliquent la famille

Chapitre 2

Prévenir et réduire les risques de délinquance juvénile en intervenant auprès des familles

Les connaissances actuelles ont montré qu'il est possible de réduire les effets négatifs de certains facteurs de risque, de renforcer les facteurs de protection et d'intervenir efficacement auprès des jeunes à risque et des familles vulnérables. Différentes étudesFootnote 80 ont montré que les programmes qui ciblent les facteurs de risque contribuant à la criminalité et à la victimisation, et qui mettent en valeur les facteurs de protection, sont efficaces et permettent de réduire l'incidence de la criminalité et de la victimisation dans une mesure pouvant atteindre, dans certains cas, jusqu'à 70%.Footnote 81

L'approche scientifique en prévention de la délinquance

L'approche scientifique en prévention de la délinquance correspond à une manière de penser et d'agir qui s'appuie sur des faits scientifiquement démontrés et démontrables. Par l'entremise d'évaluations fiables et rigoureuses, le recours à cette approche permet de montrer qu'il existe des moyens efficaces de prévenir le crime. L'évaluation de l'efficacité des programmes repose sur les critères suivants :

Les analyses coût-bénéfice des programmes mis en place auprès des jeunes à risque et de leur famille permettent de montrer que certains programmes font épargner aux contribuables de 7 à 10 fois le prix du programme.Footnote 86 À titre d'exemple, les meilleurs programmes ayant un bon ratio coût-bénéfice sont Multidimensional Treatment Foster Care (MTFC), où pour chaque dollar investit dans le programme, les contribuables épargnent jusqu'à 11,60 $; le programme Multisystemic Therapy (MST) fait épargner jusqu'à 7,70 $ et le programme Functional Family Therapy (FFT), 7,50 $.Footnote 87

Les programmes en milieu familial : ce qui fonctionne le mieux

En matière de programmes en milieu familial, trois stratégies d'intervention sont considérées efficaces :

Les critères de sélection ayant orienté le choix des programmesFootnote 1 sont les suivants :

Les programmes axés sur la formation parentale

Les programmes axés sur la formation parentale visent essentiellement à améliorer les responsabilités et les conduites parentales. Ces programmes se proposent d'apprendre aux parents à utiliser des techniques de discipline adéquates, à utiliser une supervision et un contrôle équilibrés et à imposer des limites claires et cohérentes aux enfants et aux jeunes qui ont tendance à ne pas respecter les consignes.Footnote 90

La formation parentale se déroule généralement en petit groupe où seuls les parents sont présents. Les sessions de formation peuvent avoir lieu dans différents endroits (écoles, centres communautaires, églises, en milieu de travail ou à la maison). Le déroulement de ces sessions est assuré par un thérapeute.

Objectifs

La formation parentale utilise une approche structurée conçue pour :

Les programmes axés sur la formation parentale
Titre Groupe cible Problématiques et facteurs de risque ciblés Résultats et classificationFootnote 91
Preventive Treatment Program
Groupe d'âge :

7-9 ans (garçons seulement)

Garçons en provenance de familles défavorisées qui présentent des problèmes de comportements.

Problématiques :
  • activités liés aux gangs;
  • délinquance;
  • abus de substances;
  • agression et violence.
Facteurs de risque :
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • mauvaise supervision parentale;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente.
Résultats :
  • à 12 ans, les garçons ayant participé à ce programme commettent moins de vols, sont moins susceptibles d'avoir des problèmes d'abus, et s'impliquent moins dans des bagarres;
  • à 15 ans, les garçons ayant participé à ce programme s'impliquent moins dans les gangs, ont moins de problèmes d'abus, commettent moins d'actes délinquants et ont moins d'amis qui ont été arrêtés par la police.Footnote 92Footnote 93
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: nd (non disponible)
Parenting With Love and Limits (PLL)

S'accompagne aussi de thérapie familiale.

Groupe d'âge :

10-18 ans (filles et garçons)

Jeunes ayant commis un premier délit/ jeunes à risque d'adopter des comportements délinquants/ jeunes décrocheurs.

Problématiques :
  • activités liées aux gangs;
  • délinquance;
  • abus de substances;
  • agression et violence;
  • problèmes scolaires.
Facteurs de risque :
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • faible lien d'attachement;
  • violence familiale;
  • frère et soeur ayant des problèmes de comportements;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente.
Résultats :
  • durant l'année suivant la fin du PLL, 85% des jeunes n'ont pas fait de rechutes liées à l'abus de substances;
  • comparés à un groupe contrôle, les jeunes du PLL ont diminué leurs problèmes d'agressivité, de dépression et de déficit de l'attention;
  • les parents du PLL, comparés à ceux du groupe témoin, ont amélioré la communication avec leur jeune.Footnote 94
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: nd
Focus on Families
Groupe d'âge :

3-14 ans (filles et garçons)

S'adresse aux familles dont un des parents est sous traitement de méthadone.

Problématique :
  • abus de substances.
Facteurs de risque :
  • parents impliqués dans des activités criminelles ou ayant des antécédents criminels;
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente;
  • faible lien d'attachement.
Résultats :

Après un suivi de 12 mois, les parents de Focus on Families, comparés au groupe témoin Footnote 95

  • rapportent moins d'épisode de conflits;
  • font mieux respecter les règles à la maison;
  • ont changé leur cercle de fréquentation;
  • ont rapporté une réduction de 65% de la fréquence d'utilisation d'héroïne;
  • étaient 6 fois moins susceptibles d'avoir consommé de la cocaïne dans le dernier mois.
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: modèle

Les programmes axés sur la thérapie familiale

Les programmes axés sur la thérapie familiale adoptent une approche multidimensionnelle qui combine la formation des parents, la formation du jeune et l'amélioration de la dynamique familiale. Ces programmes sont généralement conduits par des thérapeutes qualifiés et se déroulent en milieu clinique.

Les thérapies familiales visent deux types de familles.

Premièrement, les familles dont les jeunes présentent des problèmes affectifs et comportementaux (troubles de conduite, désordres affectifs, dépression, problèmes à l'école et avec les amis, etc.) sans pour autant avoir manifesté des comportements plus graves (délinquance, crimes, consommation hâtive de drogues et d'alcool, etc.). Cette thérapie dite préventive vise à traiter les problèmes avant que ceux-ci ne s'amplifient.

Deuxièmement, les familles dont les jeunes adoptent des comportements délinquants et sont clairement identifiés (ou diagnostiqués) comme tels. Ce type de thérapie vise à réhabiliter et à traiter les jeunes et sa famille, à prévenir les risques de récidive et à empêcher une aggravation de la délinquance.

Objectifs

Peu importe le type de famille qui y participe, les programmes de thérapie familiale visent essentiellement à :

Les programmes axés sur la thérapie familiale
Titre Groupe cible Problématiques et facteurs de risque ciblés Résultats et classification
Functional Family Therapy (FFT)
Groupe d'âge :

11-18 ans (filles et garçons)

Jeunes qui présentent des comportements délinquants/ jeunes présentement engagés dans des activités délinquantes.

Problématiques :
  • agression et violence;
  • abus de substances.
Facteurs de risque :
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux.
Résultats :
  • comparés aux services traditionneles de justices pour les jeunes, FFT réduit les risques de récidive de 50% à 60%;Footnote 93a
  • après 1 an de suivi, le taux de récidive chez les jeunes ayant participé au projet est de 19,8% versus 36% chez les autres jeunes;Footnote 97
  • comparés aux services traditionnels de probation chez les jeunes, les traitements résidentiels et les approches thérapeutiques, FFT obtient de meilleurs résultats.Footnote 93b
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: exemplaire
Multi-Dimensional Treatment Foster Care (MTFC)

Considéré aussi comme un programme utilisant une approche intégrée

Groupe d'âge :

11-18 ans (filles et garçons)

Jeunes ayant des comportements délinquants chroniques et qui risquent l'incarcération.

Problématiques :
  • délinquance;
  • agression et violence.
Facteurs de risque :
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • parents impliqués dans des activités criminelles ou ayant des antécédents criminels.
Résultats :
  • après un suivi de 12 mois, les jeunes du MTFC, comparativement aux jeunes placés dans les centres traditionnels de placement, ont commis moins de délits (une moyenne de 2.6 délits versus 5.4)Footnote 97a
  • après un suivi de 12 mois, les garçons de 12 à 17 ans du MTFC ont passé 60% moins de jours en prison comparativement à des garçons placés dans les centres traditionnels de placement, ont consommé moins de drogues dures, ont un taux de récidive moins élevé et sont plus nombreux à retourner dans leur famille;Footnote 93c
  • après un suivi de 24 mois, les jeunes de MTFC ont une meilleure intégration scolaire.Footnote 98
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: exemplaire
Brief Strategic Family Therapy (BSFT)
Groupe d'âge :

8-18 ans (filles et garçons)

Jeunes qui présentent ou sont à risque d'adopter des comportements délinquants.

La thérapie s'adresse également aux décrocheurs et aux jeunes ayant un problème d'abus de substances.

Problématiques :
  • délinquance;
  • abus de substances.
Facteurs de risque :
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • faible lien d'attachement;
  • frère/soeur ayant des problèmes de comportements.
Résultats :

BSFT est considérée comme une thérapie efficace aux niveaux de l'amélioration des problèmes de comportements, de la réduction de la récidive parmi les jeunes délinquants, et de l'amélioration des relations familiales.Footnote 95a

Niveau de classification :
  • I: efficace
  • II: exemplaire
Multi-Dimensional Family Therapy (MDFT)
Groupe d'âge :

11-18 ans (filles et garçons)

Jeunes ayant un problème d'abus de substances et qui présentent des problèmes de comportements.

Problématiques :
  • abus de substances;
  • agression et violence.
Facteurs de risque :
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente.
Résultats :
  • les jeunes du MDFT ont démontré davantage de changements positifs (45%) que les jeunes en thérapie de groupe (32%) et les jeunes en thérapie multi-familles (26%);Footnote 93d
  • après 1 an, 70% des jeunes du MDFT et 55%des jeunes ayant participé à des thérapies cognitives ont cessé de consommer;Footnote 95b and
  • MDFT a permis aux familles participantes d'améliorer leur fonctionnement et leur cohésion.Footnote 95c
Niveau de classification :
  • I: efficace
  • II: exemplaire
Positive-Parenting-Program (Triple P)

S'accompagne aussi de formation aux parents

Groupe d'âge :

Jeunes de moins de 16 ans (filles et garçons)

Jeunes ayant des problèmes de comportements (ou émotionnels).

Problématique :
  • problèmes de comportements.
Facteurs de risque :
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • parents dépressifs.
Résultats :

Comparées aux familles sur une liste d'attente pour recevoir le traitement, celles ayant participé au Triple P Footnote 99 ont:

  • réduit les problèmes de comportements des enfants;
  • amélioré les pratiques parentales et les compétences parentales.
Niveau de classification :
  • I: nd
  • II: nd

Les programmes axés sur une approche intégrée

L'approche intégrée part du principe que le jeune et la famille ne vivent pas de façon isolée. De ce fait, une intervention efficace doit, premièrement, replacer la famille dans son environnement, deuxièmement, viser des facteurs de risque en provenance de plusieurs domaines à la fois (par exemple, la collectivité, le quartier, l'école, les amis, la famille, et le jeune lui-même), et troisièmement, développer une intervention intégrée qui implique la participation de plusieurs intervenants clés (santé et services sociaux, éducation, justice, santé mentale, toxicomanie, etc.).

Il s'agit d'une approche multidimensionnelle où l'intervention est généralement sous la coordination d'un gestionnaire de cas. Selon les projets mis en place, le gestionnaire de cas travaille parfois directement avec les familles, parfois comme support aux intervenants.

Selon plusieurs associations américaines, une véritable approche intégrée doit essentiellement satisfaire aux critères suivantsFootnote 100 :

Objectifs

Les programmes basés sur une approche intégrée visent à :

Les programmes axés sur une approche intégrée
Titre Groupe cible Problématiques et facteurs de risque ciblés Résultats et classification
Multi-Systemic Therapy (MST)

Parfois classé sous thérapie familiale.

Groupe d'âge :

12-17 ans (filles et garçons)

Jeunes ayant des problèmes chroniques de violence, d'abus de substances et qui sont à risque de placement.

Problématiques :
  • agression et violence;
  • abus de substances.
Facteurs de risque :
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • mauvaise supervision parentale.
Résultats :
  • la réduction du taux de récidive varie entre 25% et 70%;Footnote 97b
  • la réduction du taux de placements des jeunes varie entre 47% et 64%;Footnote 97c
  • comparés aux jeunes ayant reçus des services traditionnels, ceux du MST ont connu une baisse significative de l'activité criminelle;Footnote 94a
  • MST est l'un des programmes les plus efficaces chez les adolescents agressifs et antisociaux; Footnote 101
  • comparativement aux jeunes en placement traditionnel, les jeunes du MST ont diminué leur taux d'arrestation, la délinquance auto-déclarée et le nombre d'agressions envers d'autres jeunes.Footnote 102
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: exemplaire
CASASTART (Striving Together to Achieve Rewarding Tomorrows)

Également connu sous le nom de Children at Risk

Aussi considéré comme thérapie familiale

Groupe d'âge :

8-13 ans (filles et garçons)

Jeunes à risque de s'impliquer dans des activités criminelles ou qui présentent un problème d'abus de substances.

Problématiques :
  • délinquance;
  • abus de substances;
  • agression et violence;
  • problèmes scolaires.
Facteurs de risque :
  • parents impliqués dans des activités criminelles ou ayant des antécédents criminels;
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • faible lien d'attachement;
  • violence familiale;
  • instabilité familiale.
Résultats :

Après 1 an, les jeunes qui ont participé à CASASTART, comparés aux jeunes du groupe témoinFootnote 103

  • ont un taux de consommation de drogues moins élevé (56% versus 63%);
  • ont vendu moins de drogues (14% versus 24%);
  • et ont commis moins de crimes violents (22% versus 27%).
Niveau de classification :
  • I: efficace
  • II: nd
Wraparound Milwaukee

S'accompagne aussi de thérapie familiale.

Groupe d'âge :

13-17 ans (filles et garçons)

Jeunes qui présentent des problèmes émotionnels et de comportements/ jeunes ayant des besoins en santé mentale.

Problématiques :
  • délinquance;
  • abus de substances;
  • agression et violence.
Facteurs de risque :
  • parents impliqués dans des activités criminelles ou ayant des antécédents criminels;
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • violence familiale;
  • frère/soeur ayant des problèmes de comportements;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente.
Résultats :
  • des évaluations pré et post test montrent que les jeunes impliqués dans Wraparound ont diminué leur taux de récidive et amélioré leur fonctionnement à l'école, à la maison et dans la collectivité;
  • après un suivi de 1 an, le taux d'infractions a diminué au niveau de la violence sexuelle (de 14% à 2%), des crimes contre la propriété (de 42% à 15%), des agressions (de 20% à 5%), et des crimes reliés aux armes à feu (de 11% à 3%).Footnote 93e
Niveau de classification :
  • I: prometteur
  • II: nd
All Children Excel (ACE)
Groupe d'âge :

6-15 ans (filles et garçons)

Jeunes qui présentent des risques élevés de délinquance chronique et de violence.

Problématiques :
  • délinquance;
  • agression et violence;
  • problèmes scolaires.
Facteurs de risque :
  • parents impliqués dans des activités criminelles ou ayant des antécédents criminels;
  • mauvaise supervision parentale;
  • mauvaise gestion des conflits familiaux;
  • faible lien d'attachement;
  • violence familiale;
  • frère/soeur ayant des problèmes de comportements;
  • utilisation des punitions physiques;
  • discipline incohérente.
Résultats :
  • une évaluation portant sur les années 1999-2003 a démontré que les jeunes ayant participé à ACE ont fréquenté l'école régulièrement, ont été acceptés à l'école secondaire, ont amélioré leurs attitudes et comportements en milieu scolaire;Footnote 104
  • pour des jeunes qui présentent le même niveau de risque, ceux ayant participé à ACE ont un taux de récidive moins élevé (35% versus 57%);
  • sur une période de 4,5 ans, 86% des jeunes de ACE n'ont pas eu de nouvelles accusations.Footnote 105
Niveau de classification :
  • I: prometteur
  • II: nd
SNAP™ Under 12 Outreach Project (ORP)

S'accompagne aussi de thérapies familiales et de formations aux parents.

Groupe d'âge :

6-12 ans (garçons seulement)

Garçons ayant commis des infractions ou qui présentent de sérieux problèmes de comportements.

Note : pour les filles, depuis 1996, il y a le programme SNAP™ Girls Connection.

Problématiques :
  • délinquance;
  • agression et violence.
Facteurs de risque :
  • conduites parentales inadéquates;
  • mauvaise supervision parentale.
Résultats :

Comparés à un groupe témoin, les participants de SNAP™.Footnote 93f

  • ont eu une diminution des problèmes individuels (inquiétude, dépression);
  • ont amélioré leurs compétences sociales (meilleures relations avec les pairs, participation à des activités);
  • ont diminué leur taux d'agression et de délinquance;
  • 60% des enfants à haut risque qui ont participé à ORP n'ont pas de casier judiciaire;
  • démontrent des habiletés positives après le traitement, tissent des liens positifs avec les professeurs, les amis et les membres de la famille, et ils ont moins tendance à fréquenter de « mauvais amis »; et,
  • les parents éprouvent moins de difficultés dans les relations avec leurs enfants et ils ont confiance de pouvoir superviser adéquatement leur comportement.
Niveau de classification :
  • I: exemplaire
  • II: nd

Éléments clés de la réussite des programmes en milieu familial

Les résultats présentés précédemment illustrent qu'il est possible d'intervenir de façon efficace auprès des familles vulnérables pour réduire et prévenir les risques de délinquance chez les jeunes.Footnote 106 Voici quelques éléments clés de la réussite de ces programmes.Footnote 107

La combinaison des stratégies d'intervention

Conception et déroulement du programme

Conclusion

Tel que le suggère les résultats présentés dans ce rapport, les programmes de prévention et de traitement auprès des familles vulnérables sont efficaces et, par le fait même, ces programmes doivent être inclus dans une démarche et une stratégie globale de prévention et de réduction de la délinquance et de la récidive chez les jeunes qui présentent des risques élevés.

La famille étant un milieu de vie important dans le développement positif des jeunes, il faut considérer la nécessité de mettre en place des programmes qui ont démontré leur efficacité et offrir aux jeunes à risque et leur famille des activités de formation et d'apprentissage, des thérapies ou des plans de traitement intégrés et personnalisés.

Or, la famille étant à l'intersection de plusieurs milieux de vie, que l'on pense seulement aux pairs, à l'école ou au quartier, elle doit être comprise comme un système de relations influencé par plusieurs facteurs de risque et de protection, issus à la fois de l'influence de ces milieux de vie, à la fois de sa dynamique interne et de ses caractéristiques.

Pour cette raison, en matière d'intervention, il n'existe pas de vérité absolue ni un seul programme qui s'applique à l'ensemble des familles dites à risque. La réalité des familles à risque se décline sur un continuum et une intervention personnalisée et individualisée, tenant compte de la spécificité de chaque famille, permet de cibler de façon adéquate le noyau central des facteurs de risque sur lesquels il faut agir ainsi que les facteurs de protection déjà en place sur lesquels un renforcement doit être fait.

Cette intervention ciblée doit reposer sur une évaluation de la réalité et des besoins des familles ainsi que sur un bagage de connaissances scientifiques solides et actuelles sur les familles vulnérables.

En matière de connaissances scientifiques, cette recherche exploratoire a permis de dresser un portait d'ensemble des connaissances et, par le fait même, ceci a permis de mettre en évidence des limites auxquelles la recherche est confrontée. Une meilleure connaissance des facteurs de protection et de leur rôle en fonction de l'âge des jeunes et une meilleure connaissance de la situation dans les familles autochtones et les façons d'intervenir efficacement avec elles sont des limites sur lesquelles des recherches devraient être menées.

Enfin, à titre de suggestions pour des pistes de recherches futures, des études approfondies pourraient être menées au niveau des coûts-bénéfices engendrés par les programmes de prévention basés sur les familles à moyen et long terme dans les domaines, par exemple, de la justice, de la santé, de l'employabilité, du traitement des dépendances, etc. et, en parallèle, des études longitudinales pourraient être développées sur les impacts à long terme des programmes de prévention et de traitement sur la trajectoire de vie des jeunes de ceux qui y ont participés.

APPENDIX

Fiches techniques des programmes

Preventive Treatment Program

"The Preventive Treatment Program was aimed at disruptive kindergarten boys and their parents, with the goal of reducing short- and long-term antisocial behaviour." (OJJDP)

Ce programme, connu aussi sous le nom de Montreal Prevention Experiment, s'adresse aux garçons de 7 à 9 ans identifiés par les professeurs comme ayant des comportements turbulents à l'école.

Les objectifs du Preventive Treatment Program sont de réduire :

Méthodologie

Formation aux parents

Formation aux garçons

Renseignements additionnels

Formation aux parents

Formation aux garçons

Évaluation

Références

Parenting With Love and Limits (PLL)

"Parenting With Love and Limits® is a parenting education program that integrates the best principles of a structural family therapy approach into a comprehensive program for juvenile delinquent populations." (Brush Dance Clinic)

Parenting with Love and Limits (PLL) est un programme d'intervention qui intègre la thérapie de groupe et la thérapie familiale. Ce programme s'adresse aux jeunes âgés de 10 à 18 ans identifiés (ou diagnostiqués) comme ayant de sérieux problèmes émotionnels ou de comportements, des problèmes de consommation d'alcool ou de drogues, des idées suicidaires et/ou des problèmes de dépression.

Les objectifs de PLL sont de :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Focus on Families

"As a result of Focus on Families, parents are expected to have less risk for relapse, to be better skilled to cope with relapse incidents, and to have decreased drug use episodes." (Strengthening Families)

Focus on families est un programme conçu pour les parents toxicomanes. Ce programme s'adresse aux familles dont l'un des parents est sous traitement de méthadone et dont les enfants sont âgés entre 3 et 14 ans. Il est préférable que les parents aient au moins complété 90 jours de traitement sous la méthadone avant de débuter ce programme.

Les objectifs sont de :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Functional Family Therapy (FFT)

"Functional Family Therapy is a short-term approach designed to engage and motivate youths and families to change negative affect." (OJJDP)

Functional Family Therapy est un projet de prévention et d'intervention centré sur les familles et qui s'adresse aux jeunes de 11 à 18 ans ayant de sérieux problèmes de comportements, d'abus de drogues et de violence. Ce projet a été appliqué avec succès avec différents groupes ethniques, et dans différents contextes socioéconomiques.

FFT est un programme de prévention multi-systémique qui vise à :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Multidimensional Treatment Foster Care (MTFC)

"Community foster families are recruited and trained to provide out-of-home placements for juvenile offenders or children at risk for detention." (OJJDP)

MTFC, parfois appelé Treatment Foster Care, est un programme alternatif au placement résidentiel traditionnel, l'incarcération ou l'hospitalisation des jeunes âgés de 11 à 18 ans ayant des problèmes chroniques de violence et de délinquance. Les jeunes sont placés dans une famille MTFC (multidimensional treatment foster care family) durant 6 à 9 mois où ils reçoivent un traitement intensif. Durant ce temps, la famille d'origine du jeune suit une thérapie et les parents reçoivent également une formation.

Le programme est basé sur la théorie de l'apprentissage social selon laquelle les contextes sociaux et les interactions quotidiennes influencent les comportements autant positifs qu'antisociaux chez les jeunes.

Les objectifs poursuivis par le programme MTFC sont de :

Pour les familles d'origine, le traitement MTFC cherche à :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Brief Strategic Family Therapy (BSFT)

"BSFT is based on the assumption that the family-one of the most important and influential systems in the lives of children and adolescents-provides the foundation for child development. As a result, BSFT conceptualizes and intervenes to change youth behavior problems at the family level." (BSFT Web site)

Brief Strategic Family Therapy (BSFT) est une thérapie familiale de courte durée conçue pour traiter et prévenir les problèmes de comportements chez les jeunes de 8 à 18 ans. BSFT cible les jeunes qui présentent ou qui sont à risque de présenter des problèmes de comportements, notamment la consommation de drogues et le décrochage scolaire.

L'approche de BSFT conçoit la famille comme le point central dans le développement des jeunes. La famille joue un rôle de protection contre les influences négatives d'où l'importance d'agir sur la famille.

Les objectifs de BSFT sont essentiellement de :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Multidimensional Family Therapy (MDFT)

"MDFT targets the known areas of risk associated with adolescent drug abuse and delinquency and enhances those protective factors and processes known to promote successful teen and family development." (Strengthening Families)

Multidimensional Family Therapy est un traitement complet multidimensionnel basé sur la famille qui s'adresse aux jeunes âgés de 11 à 18 ans qui présentent des problèmes de consommation de drogues et des problèmes de comportements.

L'approche de MDFT consiste à favoriser le bon fonctionnement du jeune dans plusieurs domaines. De façon plus spécifique, MDTF se propose de modifier le style de vie des jeunes dans plusieurs domaines dont : les relations amicales, la santé, la fréquentation scolaire, et les liens avec les parents.

Le programme a été appliqué dans plusieurs communautés culturelles et la majorité des familles traitées au moyen de ce programme provenaient d'un quartier défavorisé. Du côté des jeunes ayant participé au MDFT, ils sont souvent considérés comme à risque élevé de présenter des problèmes multiples et de s'impliquer dans des activités pouvant les conduire vers le système de justice pour les jeunes.

Les objectifs de ce programme sont les suivants :

Du côté des parents, MDFT vise à faciliter l'engagement et l'investissement des parents, améliorer la communication entre les parents et l'adolescent, et changer les pratiques parentales inadéquates. Enfin, pour chaque famille, il y a deux objectifs intermédiaires : aider les jeunes à créer des liens d'attachement avec les parents, et forger des relations positives et durables avec des groupes de pairs.

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Positive Parenting Program - Triple P

"Triple P - the Positive Parenting Program - is a unique parenting and family support strategy designed to reduce the prevalence of behavioural and emotional problems in children and adolescents. Triple P is a multi-level system of family intervention, which provides five levels of intervention of increasing strength." (Sanders M., et al.)

En provenance de l'Australie, le Triple P est un modèle d'intervention multi-niveaux destiné à la prévention et au traitement des problèmes émotionnels et de comportements chez les enfants et les jeunes de 0 à 16 ans.

Le modèle du Triple P, basé sur la théorie comportementale et développementale, vise les facteurs de risque liés au développement des problèmes affectifs et comportementaux chez les enfants. L'accent est mis sur le soutien et les conseils pratiques donnés aux parents.

Les objectifs du Triple P sont les suivants :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Multisystemic Therapy (MST)

"The underlying premise of MST is that criminal conduct is multi-causal... effective interventions would address multiple factors in youth ecology: individual, family, peer, school and community." (Leschied A.W. & Cunningham A.)

MST est un traitement intensif centré sur la famille qui vise les jeunes de 12 à 18 ans considérés comme ayant de sérieux problèmes de comportement (violence chronique, problèmes d'abus, délinquance, etc.) et qui sont à risque de placement.

MST est basé sur une approche d'intervention multidimensionnelle qui cible les facteurs de risque en provenance de plusieurs domaines : caractéristiques individuelles, famille, école, amis, quartier. MST aide les parents à traiter les problèmes de comportements de leurs enfants, à les éloigner de leurs mauvaises fréquentations et à favoriser leur réussite scolaire.

Les principaux objectifs de MST sont :

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

CASASTART (Striving Together to Achieve Rewarding Tomorrows)

"CASASTART is based on the assumption that, while all preadolescents are vulnerable to experimentation with substances, those who lack effective human and social support are especially vulnerable. It seeks to build resiliency in youths, strengthen families, and make neighborhoods safer for children and their families." (OJJDP)

CASASTART (Striving Together to Achieve Rewarding Tomorrows), connu également sous le nom de Children at Risk (CAR), est un programme basé sur la communauté, l'école et les familles. Ce programme s'adresse aux jeunes de 8 à 13 ans qui présentent des risques élevés de s'impliquer dans des activités criminelles ou de consommer des drogues. Les jeunes visés par ce programme proviennent de quartiers généralement défavorisés.

CASASTART réunit les familles, les intervenants en provenance des services de santé et de services sociaux, les écoles et les institutions de la justice pour les jeunes. Ce programme veut fournir aux jeunes le soutien et les services nécessaires pour qu'ils deviennent des citoyens responsables et respectueux des lois, et créer un environnement sécuritaire pour les jeunes et leur famille en réduisant les crimes et les infractions liées aux drogues.

Les principaux objectifs de CASASTART sont :

Méthodologie

Pour réduire les facteurs de risque relatifs au voisinage, à la famille, aux amis et aux caractéristiques individuelles, ce programme se base sur les volets suivants:

  1. Augmenter la présence policière dans la communauté ainsi que leur implication et leur participation auprès des jeunes.
  2. La gestion de cas : les intervenants s'occupent d'un petit nombre de familles à la fois (13 à 18 familles) ce qui permet d'assurer une attention particulière aux besoins particuliers des jeunes et de leurs familles.
  3. La justice pour les jeunes : communication accrue entre les directeurs de cas et les départements de justice pour les jeunes afin d'assurer une surveillance et une planification adéquate pour les jeunes aux prises avec une ordonnance de la Cour.
  4. Les services aux familles : divers services aux familles sont offerts par les intervenants pour augmenter la participation des parents à la vie de leurs enfants (par exemple, programmes spéciaux pour les parents, conseils, activités organisées, etc.)
  5. Les activités après l'école et durant l'été pour les jeunes. Ces activités comportent des activités sportives et récréatives, mais aussi des programmes de développement et de contrôle de soi.
  6. Des services d'éducation pour renforcer certaines habiletés chez les jeunes au moyen de cours particuliers à la maison.
  7. Le mentorat : en groupe ou individuel, le mentorat sert à promouvoir les changements positifs de comportements chez les jeunes.

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Wraparound Milwaukee

"Wraparound Milwaukee is a system of community-based care for families of children with severe emotional, behavioral and mental health needs. This wraparound approach is based on an identification of the services families really need to care for a child with special needs." (OJJDP)

Wraparound Milwaukee est un système de soins intégrés pour les jeunes âgés de 13 à 17 ans qui présentent de sérieux problèmes émotionnels et de comportements, et qui nécessitent des services en santé mentale.

Ce programme met l'accent sur le développement de soins appropriés aux jeunes et à leur famille en offrant des soins intégrés en santé mentale, en toxicomanie et en service social.

Ce programme a été conçu pour réduire l'utilisation des soins institutionnels dans les centres de traitement et les hôpitaux psychiatriques, tout en fournissant plus de services aux jeunes et à leur famille.

Ce programme est sous la direction du Child and Adolescent Services, une division du Milwaukee County Mental Health Division (Wisconsin).

Méthodologie

Les coordonnateurs de soin :

L'équipe jeune-famille :

L'équipe mobile de crise :

Un réseau de partenaires :

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

All Children Excel (ACE)

"Deflecting Children from the Path of Violence - Intensive Early Intervention for very young offenders." (Ed Frickson, Project Director)

Le programme ACE (All Children Excel) s'adresse aux jeunes de 6 à 15 ans qui présentent des risques élevés de devenir des délinquants violents et chroniques, qui sont déjà impliqués dans des activités délinquantes ou qui présentent des risques élevés de subir des mauvais traitements. ACE veut réduire les facteurs de risque et améliorer la résilience des familles et des jeunes.

Les objectifs de ACE sont de prévenir et de réduire :

Pour atteindre ces objectifs, le programme mise sur la création de liens positifs avec l'école, la famille et les amis, sur l'amélioration des habiletés sociales et sur la participation à des activités de loisir.

Méthodologie

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

SNAP™ Under 12 Outreach Project (ORP)

"SNAP™ helps children and parents interrupt problematic pathways between thinking and doing, to stop and think before they act and to learn more appropriate ways to calm down."

SNAP™ (Stop Now and Plan) Under 12 Outreach Project est un programme basé sur une approche intégrée qui s'adresse aux garçons de 6 à 11 ans en contact avec les services policiers, à risque de récidive, ou qui présentent de sérieux problèmes de comportements. SNAP™ a été développé par le Child Development Institute (Ontario, Canada).

ORP se base sur l'apprentissage social et les changements cognitifs et emploie une approche multisystémique qui vise le jeune, la famille et la communauté.

Les objectifs de ce programme sont les suivants :

Méthodologie

La stratégie de prévention développée par ce programme se décline en trois étapes :

Renseignements additionnels

Évaluation

Références

Références bibliographiques

Notes

  1. 11a Shader, 2003.
  2. 2 Ibid.
  3. 3 Hill et al., 2001; Thornberry et al. 1998, 2004.
  4. 4 Hoeve et al., 2007; Wasserman et al., 2003; Farrington and Welsh, 1999.
  5. 5 Loeber, Farrington and Petechuk, 2003; Wasserman et al., 2003; Lawrence et al., 2001.
  6. 6 Loeber et al. 1998.
  7. 7 Cabinet Office, Social Exclusion Task Force, 2007, p. 5.
  8. 8 McVie and Holmes, 2005; Welsh and Farrington, 2007; Leblanc, 1999; Lacourse et al., 2006; Thornberry, Huizinga, and Loeber, 2004; Wyrick & Howell, 2004; Farrington et al., 2006; Loeber, Farrington and Petechuk, 2003; Hoeve et al., 2007; Claes et al., 2005; Shader, 2003; Wasserman and Seracini, 2001; Wasserman et al., 2003; Éthier et al., 2006, 2007.
  9. 9 Voir notamment, McVie et Holmes, 2005; Loeber, Farrington et Petechuk, 2003 ; Mucchielli, 2000.
  10. 10 Wasserman & Seracini, 2001.
  11. 11 Smith, 2004-a; McVie and Holmes, 2005.
  12. 12 Claes et al., 2005.
  13. 13 Thornberry et al.,1998, 2004.
  14. 14 En général, la supervision fait référence au contrôle que les parents exercent sur les sorties de leurs enfants, leurs fréquentations, leur travail à l'école, leurs activités de loisir, sur le fait de savoir s'ils fument ou se droguent, etc. Mucchielli, 2000
  15. 15 Ibid.
  16. 16 LeBlanc, 1988, pp. 161 and 163, quoted by Mucchielli, 2000.
  17. 17 Smith, 2004-a.
  18. 18 Smith, 2004-a; McVie and Holmes, 2005.
  19. 19 Farrington et al., 2006; Loeber et al., 1998.
  20. 20 Le problème de la criminalité intergénérationnelle a été associé à de nombreux facteurs de risque et facteurs de stress tels que le manque de supervision, les placements, les multiples relocalisations, les mauvaises aptitudes parentales, la gêne, l'isolation et la stigmatisation causée par l'incarcération des parents. (Children of Offenders, document non publié).
  21. 21 Dossier du Front nouveau de Belgique, 2002.
  22. 22 Selon la théorie de l'apprentissage social, les enfants victimes ou témoins de violence familiale auraient une plus grande probabilité, lorsqu'ils deviennent adultes, de reproduire le même modèle familial dans lequel ils ont grandi. (Hotton, 2003).
  23. 23 Ibid.
  24. 24 Shader, 2003.
  25. 25 Mayer, M., C. Lavergne, and R. Baraldi, 2004.
  26. 26 Lansford, J., et al. 2007.
  27. 27 Thompson and Braaten-Antrim, 1998.
  28. 28 Kaufman and Widom, 1999.
  29. 29 Pour mieux comprendre la transmission et les conséquences intergénérationnelles de la consommation de drogues, une attention particulière devra être portée aux résultats de l'étude The Seattle Social Development Projects – Intergenerational Project (SSDP-TIP).
  30. 30 McVie and Holmes, 2005.
  31. 31 Hotton and Haans, 2004.
  32. 32 Mucchielli, 2000.
  33. 33 Selon L. Mucchielli, la relation entre délinquance et familles monoparentales est souvent le résultat d'un double effet de stigmatisation. Elle apparaît, d'une part, comme la conséquence du préjugé selon lequel le parent seul serait moins capable d'élever correctement et de contrôler son enfant que la famille stable d'apparence unie. D'autre part, les familles dissociées et les jeunes délinquants sont généralement issus de milieux défavorisés, leur relation n'étant alors qu'un effet du contexte socio-économique (Mucchielli, 2000).
  34. 34 Ibid.
  35. 35 Farrington et al., 2006.
  36. 36 Ibid.
  37. 37 Les transitions familiales font références à un ensemble d'événements associés à des changements : par exemple, au niveau de la structure familiale (divorce, re-mariage) ou au niveau de la mobilité familiale (déménagements).
  38. 38 Comme le soulignent les chercheurs, les programmes de prévention doivent tenir compte du fait que les jeunes en période de transition familiale sont plus susceptibles d'avoir de la difficulté à gérer leurs émotions. Il importe donc d'améliorer les aptitudes et les habiletés des jeunes à mieux les contrôler durant ces périodes (Thornberry et al. 1999).
  39. 39 Browning and Loeber, 1999.
  40. 40 À titre informatif, soulignons que les travaux en lien avec le géocodage des données en matière de répartition de la criminalité sur un territoire donné sont une source importante de renseignements pour décrire les quartiers qui présentent des taux élevés de criminalité. Au Canada, l'analyse de la répartition de la criminalité selon les caractéristiques des secteurs a été effectuée pour trois villes : Régina, Montréal et Winnipeg. Cf. à ce propos Fitzgerald, R., M. Wisener, M., et J. Savoie. 2004. Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité à Winnipeg. Ottawa : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique; Wallace, M., M. Wisener et K. Collins. 2006. Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité à Regina. Ottawa : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique; Savoie, J., F. Bédard et K. Collins. 2006. Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité sur l'île de Montréal. Ottawa : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique.
  41. 41 Turner M., J. Hartman and D. Bishop. 2007.
  42. 42 Lauritsen, J., 2003.
  43. 43 Les termes « enfants » et « jeunes » comprennent les personnes de moins de 18 ans. Le terme « enfants » désigne les personnes de moins de 12 ans, alors que le terme « jeunes » fait référence aux personnes de 12 à 17 ans. (Ogrodnik , 2007; 24).
  44. 44 Ibid.
  45. 45 Ibid.
  46. 46 Ibid.
  47. 47 Conseil canadien de développement social, 2007.
  48. 48 Taylor-Butts A., 2007.
  49. 49 Ibid.
  50. 50 Trocmé et al., 2005.
  51. 51 Ibid.
  52. 52 Ogrodnik, 2006.
  53. 53 Mayer et al., 2004.
  54. 54 Savoie, 2007.
  55. 55 Ibid.
  56. 56 Ibid.
  57. 57 Adlaf, E.M., Begin, P., et Sawka, E. (2005). L'enquête sur les toxicomanies au Canada détermine la prévalence, l'incidence et les habitudes de consommation d'alcool et d'autres drogues chez les Canadiens âgés de 15 ans ou plus
  58. 58 Une forte consommation correspond à cinq verres de boisson alcoolisée ou plus en une seule occasion pour les hommes et à quatre verres ou plus en une seule occasion pour les femmes (Ibid).
  59. 59 Sécurité publique et Protection civile Canada Canada, 2006.
  60. 60 Ibid.
  61. 61 Centre canadien de la statistique juridique, 2001.
  62. 62 Brozozowski, J.-A., A. Taylor-Butts and S. Johnson, 2006.
  63. 63 Centre des Premières Nations, 2006.
  64. 64 Lonczak et al., 2007.
  65. 65 Brozozowski, J.-A., A. Taylor-Butts and S. Johnson, 2006.
  66. 66 Shader, M., 2003.
  67. 67 Shader, 2003; Lawrence et al., 2001.
  68. 68 Ibid.
  69. 69 Claes et al., 2005.
  70. 70 Kumpfer and Alvarado., 1998.
  71. 71 Shader, 2003; Lawrence et al., 2001; Claes et al., 2005.
  72. 72 Claes et al., 2005.
  73. 73 Browning et al. 1999.
  74. 74 McVie, S. and L. Holmes. 2005.
  75. 75 Lauritsen, 2003.
  76. 76 Turner M., J. Hartman and D. Bishop., 2007.
  77. 77 Sampson et al., 1997; Slee et al., 2006.
  78. 78 Smith, 2006.
  79. 79 Smith, 2004-a.
  80. 80 Sherman et al., 2002; Hastings et al., 2007.
  81. 81 Hastings et al., 2007.
  82. 82 Mihalic et al., 2001.
  83. 83 Ibid.
  84. 84 Welsh and Farrington, 2007a, 2007b; Farrington and Welsh, 2003; Sherman et al., 2002.
  85. 85 Welsh, 2007.
  86. 86 Greenwood, 2004.
  87. 87 Ibid.
  88. 88 En conséquence, les programmes de prévention primaire c'est-à-dire ceux qui s'adressent aux familles et aux jeunes sans prendre en considération les risques individuels auxquels ils font face n'ont pas été retenus dans le cadre de ce travail.
  89. 89 Pour éviter les redondances, les facteurs de protection associés aux familles n'ont pas été inclus dans les tableaux puisque ce sont essentiellement toujours les mêmes qui reviennent: l'amélioration des techniques parentales, l'implication des parents dans la vie familiale, des relations familiales positives, le renforcement du lien d'attachement familial, la stabilité familiale et la mise en place d'activités familiales auxquelles les enfants et les parents peuvent participer conjointement.
  90. 90 Kumpfer and Alvarado, 1998.
  91. 91 Explication des niveaux de classification des programmes :
    1. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention (OJJDP) - Model Programs Guide (MPG)
      • Exemplaire (exemplary) : programme qui a un haut degré de fidélité, des résultats empiriques robustes, un cadre conceptuel de haut niveau, et une évaluation de très haute qualité (évaluation expérimentale).
      • Efficace (effective) : programme qui a un degré suffisant de fidélité, produit des résultats adéquats, utilise un cadre conceptuel pertinent, et une évaluation de qualité (évaluation quasi-expérimentale).
      • Prometteur (promising): programme qui démontre des résultats prometteurs, utilise un cadre conceptuel suffisant mais qui exige des évaluations plus approfondies; l'évaluation s'appuie seulement sur des mesures pré et post test.
    2. II. Strengthening America's Families Project
      • Exemplaire (exemplary) : programme qui a été rigoureusement évalué, présente des résultats positifs et a été répliqué à plusieurs reprises.
      • Modèle (model) : programme qui a été rigoureusement évalué mais peu répliqué.
      • Prometteur (promising) : programme qui exige d'autres recherches et/ou emploie des méthodes d'évaluation non-expérimentales. Les résultats apparaissent comme prometteurs mais requièrent d'être confirmés avec des méthodes d'évaluations plus rigoureuses.
  92. 92 Farrington D. & B. Welsh. 1999. Delinquency Prevention Using Family-Based Interventions.
  93. 9393a93b93c93d93e93f OJJDP - Model Programs Guide. Disponible au : www.dsgonline.com (en anglais)
  94. 9494a Community Guide to Helping America's Youth. Disponible au : www.helpingamericasyouth.gov/ (en anglais)
  95. 9595a95b95c Strengthening America's Families, Effective Family Programs for Prevention of Delinquency. Disponible au : www.strengtheningfamilies.org/ (en anglais)
  96. 96 Krug et al., 2002.
  97. 9797a97b97c Mihalic, S. et al. 2001. Blueprints for Violence Prevention. US Department of Justice, Office of Justice Programs, Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention.
  98. 98 Center for the Study and Prevention of Violence. Blueprints for Violence Prevention, Disponible au : www.colorado.edu/cspv/blueprints/ (en anglais)
  99. 99 Guide to Effective Programs for Children and Youth. Disponible au : www.childtrends.org/Lifecourse/programs/TripleP-PositiveParentingProgram.htm (en anglais)
  100. 100 Burns and Goldman, 1999, OJJDP - MPG.
  101. 101 Elliott et al., 1998.
  102. 102 Henggeler, et al., 1997.
  103. 103 Promising Practices Network on Children, Families and Communities. Disponible au : www.promisingpractices.net/default.asp (en anglais)
  104. 104 Ed Frickson, Ramsey County, All Children Excel.
  105. 105 Reinhardt, 2007.
  106. 106 Concernant les programmes ayant plus ou moins fonctionnés (évaluation des résultats et évaluation des processus), les informations actuellement disponibles sur ces programmes ne sont pas assez nombreuses pour en trouver les explications.
  107. 107 Ces éléments proviennent de la série de bulletins de l'OJJDP intitulée Effective Family Strengthening Interventions.
  108. 108 Kumpfer et al., 1998.
  109. 109 Ibid.
  110. 110 Le sentiment d'appartenance au milieu scolaire étant considéré comme un important facteur de protection de la délinquance (Sprott et al., 2005).
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