Réduction de la contrebande d’opioïdes et de drogues

Classification : Non classifié
Secteur/agence : SSCRC

Réponse suggérée :

La crise des surdoses d’opioïdes au Canada est une épidémie nationale de santé et de sécurité publique qui préoccupe beaucoup le gouvernement du Canada. De janvier 2016 à décembre 2019, il y a eu plus de 15 000 décès apparemment liés aux opioïdes au Canada. Une partie importante de ces décès est attribuée au fentanyl et à ses analogues.

Aujourd’hui, la crise des opioïdes s’aggrave dans le contexte de la pandémie de COVID-19, ce qui augmente les risques pour les personnes qui consomment des drogues et entraîne des surdoses et des décès sans précédent. Les responsables de la santé publique prévoient que 2020 sera l’année la plus meurtrière jamais enregistrée, et l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et la Saskatchewan ont tous déclaré avoir enregistré des augmentations de la morbidité et de la mortalité liées à des surdoses depuis mars 2020.

La réponse du Canada à la crise des opioïdes exige une approche pangouvernementale qui établit un équilibre entre les considérations de santé publique et de sécurité publique. La Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances fondée sur les piliers de la réduction des méfaits, de la prévention, du traitement et de l’application de la loi oriente cette approche et respecte l’engagement du gouvernement à l’égard d’une politique globale concertée et fondée sur des données probantes en matière de drogues.

Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur l’approvisionnement en drogues illicites

Les fermetures des frontières, les restrictions relatives aux voyages et d’autres changements sociaux perturbent l’approvisionnement en drogues illicites, ce qui a des répercussions sur la disponibilité sur le marché des opioïdes et d’autres drogues, ainsi que des précurseurs chimiques utilisés pour fabriquer des drogues synthétiques. Les mesures visant à prévenir la propagation de la COVID-19 entraînent une adultération et une augmentation de la toxicité, car les trafiquants comptent sur des substances frelatantes puissants, comme le fentanyl, pour faire durer leurs stocks existants de substances illicites.

La pandémie a également eu des répercussions sur la façon dont les groupes du crime organisé opèrent sur le marché des drogues illicites. Les renseignements indiquent que ces groupes modifient leurs méthodes de production, élaborent de nouvelles techniques de contrebande et utilisent différentes routes pour contourner les restrictions en vigueur. Par exemple, les trafiquants dépendent maintenant des véhicules commerciaux, du transport aérien, des conteneurs maritimes et du mode postal pour transporter leurs produits.

Efforts déployés pour lutter contre l’approvisionnement en drogues illicites

En mai 2017, le projet de loi C-37, Loi modifiant la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et apportant des modifications connexes à d’autres lois, a modifié la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, la Loi sur les douanes et la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes afin de lutter contre la crise des surdoses d’opioïdes. Notamment, le projet de loi a introduit des mécanismes réglementaires pour restreindre l’importation de dispositifs désignés (p. ex., presses à pilules) utilisés dans la production illégale de pilules. Il a également supprimé l’exception pour le courrier pesant 30 grammes ou moins en accordant aux agents des services frontaliers le pouvoir d’ouvrir le courrier international de tout poids, s’ils soupçonnent que l’article contient des marchandises prohibées, contrôlées ou réglementées. 

Le budget de 2018 prévoyait l’affectation de fonds à Sécurité publique Canada pour coordonner l’information avec organismes d’application de la loi et la leur diffuser afin de soutenir la réponse à la crise des opioïdes. Les activités comprennent l’organisation de cinq tables rondes, le renforcement des partenariats internationaux pour aider à réduire le flux transfrontalier de substances illégales et le renforcement de la capacité en matière de politique pour régler les problèmes d’approvisionnement. Il prévoyait également un financement pour l’Agence des services frontaliers du Canada afin de renforcer la capacité d’examen sécuritaire des marchandises soupçonnées de contenir des substances hautement toxiques, de mettre sur pied des équipes de chiens détecteurs supplémentaires et de renforcer la capacité d’intelligence et d’évaluation des risques.

Conformément au mandat actuel du ministre de la Sécurité publique de collaborer avec ses partenaires pour réduire la contrebande d’opioïdes et d’autres drogues au-delà des frontières canadiennes, Sécurité publique Canada collabore avec des partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, selon le cas, ainsi qu’avec des forums internationaux pour perturber les flux nationaux et transfrontaliers de drogues illicites et de précurseurs chimiques.

Personnes-ressources :

Préparé par : Meagan Strasser, analyste de politiques, 343-548-9971

Date de modification :