Cybersécurité

Date : 26 mai 2021

Classification : NON CLASSIFIÉ

Entièrement publiable (AIPRP)? Oui

Secteur/Organisme : SSCN/SP

Réponse proposée :

Contexte

Les incidents cyber malveillants contre les systèmes informatiques qui assurent le fonctionnement des infrastructures essentielles constituent une préoccupation constante des entreprises, des particuliers et des différents paliers de gouvernement au Canada. La pandémie actuelle de la COVID-19 rend ces préoccupations encore plus importantes, en particulier alors que le Canada poursuit son programme de vaccination à grande échelle.

Contexte de la menace

Le Centre canadien pour la Cybersécurité (le Centre cyber) Évaluation des cybermenaces nationales 2020 a souligné que bien que la cybercriminalité représente la menace la plus importante, les programmes parrainés par la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord posent les plus graves menaces stratégiques pour le Canada. Les cybermenaces parrainées par des États sont habituellement les menaces les plus sophistiquées auxquelles sont confrontés les Canadiens et les entreprises canadiennes.

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’importance d’établir et de maintenir des pratiques efficaces de cybersécurité. Nos adversaires, qu’il s’agisse de criminels ou auteurs d’états, continuent de profiter de la situation actuelle pour exploiter, atteindre ou extraire des informations afin de faire avancer leurs programmes et leurs objectifs. Cette tactique n’est pas nouvelle puisque des événements motivateurs similaires, comme des élections et des attentats terroristes, ont été exploités par des acteurs malveillants espérant tirer parti de la vulnérabilité d’une cible.

De nombreux pays ont constaté que des acteurs malveillants, y compris des cybercriminels, tirent profit de la dépendance accrue à la technologie pour les échanges sociaux et le travail en exploitant les vulnérabilités techniques et en lançant de nouvelles campagnes d’hameçonnage et d’escroquerie.

Cibles qui suscitent des préoccupations

Des acteurs malveillants pourraient être plus portés à cibler les secteurs de la santé et du gouvernement en raison de leur vulnérabilité accrue pendant la pandémie.  Le 20 mars, 2020, le Centre cyber a publié une Alerte cyber intitulé Cybermenaces pesant sur les organismes de santé canadiens.  L’Alerte identifie que le secteur de santé fait face à des risques de cyberincidents plus élevés depuis le début de la pandémie. Depuis la publication de l'alerte cyber, le Canada a lancé son programme de vaccination de la COVID-19, qui constitue une autre cible pour les cyberacteurs malveillants. Un élément important du programme de vaccination est la capacité à transporter efficacement le vaccin à travers le Canada.

Les rançonciels sont les types de cyberincidents le plus couramment utilisés contre les secteurs critiques. Il y a une probabilité accrue que les organisations touchées paient la rançon pour éviter que leurs systèmes essentiels ne soient paralysées pendant de longues périodes et que les citoyens n’en subissent les conséquences. Les cas de fraude de sociétés ou d’intrusion pourraient aussi devenir plus communs à cause de l’augmentation d’employés qui travaillent à domicile dans des environnements plus vulnérables car ils ont accès aux données d’entreprise par l’entremise de leurs ordinateurs personnels. Ces ordinateurs ne sont pas communément équipés avec des logiciels anti-virus au courant, et ils sont souvent connectés par des réseaux non-sécurisés.

Réponse du gouvernement du Canada

Les organisations du gouvernement du Canada gèrent le risque. Les interventions du gouvernement fédéral pour aider les Canadiens à protéger leurs systèmes informatiques prennent de nombreuses formes. Elles contribuent notamment à informer les victimes potentielles de la cyberactivité malveillante et à aider les professionnels de la sécurité informatique à adopter les pratiques exemplaires pour prévenir ces incidents et y répondre afin de minimiser les répercussions sur les opérations essentielles. Le gouvernement fédéral continue aussi de travailler avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, associations, le secteur académique, et l’industrie pour avancer des politiques en cybersécurité qui peuvent s’adapter à ces préoccupations.

Des milliers de domaines contenant le mot clé COVID-19 ont été enregistrés et il est probable que nombre de ces domaines seront utilisés à des fins malveillantes, comme la distribution de logiciels malveillants ou pour faciliter l’usurpation en ligne des domaines des organismes de santé et du gouvernement du Canada. Le Centre cyber travaille avec le secteur privé pour supprimer les sites frauduleux.

De plus, au mois d’avril 2020, le gouvernement du Canada a appuyé le développement de l’initiative du Bouclier canadien par l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI).  Le Bouclier canadien est un service de DNS gratuit et privé offert aux Canadiens pour prévenir des connexions à des sites Internet malveillants qui pourraient installer des logiciels arnaques ou voler leurs données personnelles.   

En outre, Sécurité publique et Statistique Canada continuent de faire progresser le programme d'enquête canadienne sur la cybersécurité et la cybercrime, qui fournit aux gouvernements, aux entreprises, aux universités et aux chercheurs des données et des idées précieuses sur la cybersécurité, ainsi que sur les répercussions de la cybercriminalité sur les entreprises au Canada. Menée pour la première fois en 2017, puis à nouveau en 2019, l'enquête recueille des informations sur les investissements dans les mesures et la formation en matière de cybersécurité, sur les types d'incidents de cybersécurité qui touchent les entreprises canadiennes, ainsi que sur les coûts associés à la prévention et à la récupération des incidents de cybersécurité. Les résultats de l'enquête ont contribué aux analyses, aux considérations politiques et à la prise de décisions fondées sur des données probantes dans l'ensemble du gouvernement fédéral. Le budget de 2021 propose un financement de 4,1 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2021-22, et de 1 million de dollars en permanence par la suite pour la prolongation et la poursuite du programme.

Afin de protéger les infrastructures essentielles du Canada, le Centre cyber poursuit sa collaboration avec les provinces, les territoires, les municipalités et l’industrie depuis le début de la crise de la COVID‑19. Le Centre cyber continue de donner des conseils et des orientations aux organisations afin de renforcer la cybersécurité et de prévenir les compromissions. De même, les équipes d’évaluation du Programme d’évaluation de la résilience régionale (PERR), sous le ministère de la Sécurité publique, ont plusieurs outils d’évaluation pour fournir des conseils d'experts et des orientations aux propriétaires et aux exploitants d'infrastructures essentielles sur la manière d'améliorer leur posture en matière de cybersécurité et de cyber-résilience. Ce travail est accompli en étroite collaboration avec le Centre de la sécurité des télécommunications (CST), qui utilise les rapports pour mieux comprendre les lacunes sectorielles et cibler de manière optimale les programmes et les ressources pour atténuer les risques cyber.

Afin de combattre la hausse des escroqueries et d’hameçonnages, le Centre cyber collabore avec d’autres départements fédéraux, tels que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC), pour détecter, prévenir et atténuer des cyberincidents.  Les attaques de rançongiciel, qui deviennent de plus en plus préoccupants, est un sujet qui nécessite une coordination essentielle avec les partenaires du Groupe des cinq.  La GRC continue d’enquêter les gens responsables pour ces escroqueries et attaques, et certaines interventions policières ont aidé à perturber certains cyberincidents.

De plus, le Centre antifraude du Canada (CAFC) suit également les incidents de cybercriminalité spécifiquement liés àdes activités frauduleuses sur le thème de la COVID-19. Depuis mars 2020, le CAFC a reçu de plus de 19,000 rapports de cybermenaces et fraudes sur le thème de la COVID-19, et un total de 7.26 million de dollars de perte financière rapportée par ces victimes. Les cybermenaces et les escroqueries signalées portent sur diverses activités frauduleuses, telles que les fausses demandes de Prestation canadienne d’urgence (PCU), l'usurpation d'informations sur le gouvernement, les soins de santé ou la recherche, ou encore les appels non sollicités, les courriels d’hameçonnage et les textes demandant une action ou un paiement urgent et/ou offrant des conseils médicaux frauduleux ou de faux remèdes. Le Groupe national de coordination contre la cybercriminalité (GNC3) de la GRC a également reçu des rapports de désinformation en ligne liée à la COVID-19 et d'activités de hameçonnage qui sont utilisées pour diffuser des logiciels malveillants et accéder aux ordinateurs des victimes. Le CAFC et le GNC3 continue à collaborer avec leurs partenaires des services de police canadiens et internationaux, des départements fédéraux and du secteur privé pour atténuer and perturber ces menaces.

À cause d’une augmentation significative dans l'enregistrement de noms de domaine frauduleux (adresses électroniques, adresses de sites web) en ce qui a trait à la COVID-19, le GNC3, par l’entremise du European Cybercrime Centre d’Europol, a participé à une opération des services de police qui visait à identifier et perturber des domaines suspects (par exemple, les sites web, les adresses électroniques) liés aux cybermenaces et aux fraudes sur le thème de la COVID-19.  Entre mai et août 2020, le GNC3 a reçu de plus de 4,700 noms de domaines frauduleux reliés au Canada à travers cette opération. Le GNC3 analyse ces noms de domaine frauduleux et coordonne les activités pour supprimer les domaines qui sont considérés comme criminels par nature.  Ceci inclue travailler main dans la main avec le CCC, le CAFC, le CRTC, la Direction générale des opérations réglementaires et de l’application de la loi de Santé Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada, le Bureau de la concurrence Canada, ainsi que le secteur privé (par exemple, les compagnies d’enregistrement de noms de domaine).

De plus, en utilisant les données soumises par des Canadiens au Centre de notification des pourriels, le CRTC crée des Alertes à l’intention des consommateurs pour informer les Canadiens sur les types d’escroqueries par téléphone, messages textes et courriels.  Les alertes informent aussi les Canadiens comment aider à combattre la fraude en signalant des cyberincidents au Centre.  

Personnes-ressources :

Gestionnaire Responsable : Gregory Bunghardt, gestionnaire, Direction générale de la cybersécurité nationale, 613-990-9608

Approuvé par : Dominic Rochon, sous-ministre adjoint principal, Secteur de la sécurité et de la cybersécurité nationale, 613-990-4976

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