Rapport sommaire – Réunion de la Table ronde transculturelle sur la sécurité – 15-16 novembre, 2024
La Table ronde transculturelle sur la sécurité (TRTS) s’est réunie à Regina, en Saskatchewan, les 15 et 16 novembre 2024. L’événement a été organisé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à sa Division Dépôt. Des fonctionnaires de Sécurité publique Canada, du ministère de la Justice, de la GRC, du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) ont participé à la réunion.
Recrutement et rétention à la GRC
Les représentants de la GRC ont présenté leur Programme d’expérience précadet diversifié et inclusif (ECDI) et leur modèle de maintien en poste et d’avancement des employés issus de la diversité (DREAM).
Les représentants ont expliqué que le Programme ECDI est une nouvelle initiative de recrutement et de maintien en poste de la GRC visant à éliminer les obstacles qui touchent les groupes racisés et sous‑représentés qui aspirent à travailler à la GRC. Ils ont tenu une discussion approfondie sur l’importance de la mobilisation communautaire non seulement pour promouvoir le programme et le recrutement à la GRC, mais aussi pour établir la confiance. Les représentants de la GRC ont expliqué que les participants du Programme ECDI retournent dans leurs communautés et font part de leurs expériences à la Division Dépôt, et que le programme renforce la confiance entre la GRC et les membres de la communauté. Les membres ont posé des questions sur l’évaluation du Programme ECDI pour évaluer son efficacité en matière de maintien en poste et voulaient savoir quels étaient les obstacles périphériques qui devaient encore être surmontés. Les représentants ont confirmé que des évaluations continues sont en train d’être menées auprès des participants en vue de relever les défis.
Les représentants ont également présenté l’initiative DREAM, des ateliers conçus pour aider à maintenir en poste les employés diversifiés, racisés et sous-représentés qui risquent de quitter la GRC pour se joindre à d’autres services de police ou changer de carrière. Ils ont mentionné que pour les nouveaux membres diversifiés, racisés et sous-représentés, le désir de partir est souvent motivé par le fait d’être affectés à des communautés où ils ne sont pas représentés, n’ont pas de liens culturels et ne reçoivent pas de soutien. Les membres ont accueilli favorablement le programme, mais ont soulevé des préoccupations concernant les défis persistants et la forte demande pour ces ateliers. Les membres ont également demandé des renseignements sur les autres mesures de soutien offertes au sein de la GRC et ont souligné la nécessité d’opérer un changement culturel général. Les représentants ont présenté les différentes mesures de soutien offertes aux membres de la GRC et à leur famille, tout en mettant en évidence le fait que la Stratégie d’équité, de diversité et d’inclusion réalignée de la GRC et la stratégie de lutte contre le racisme (actuellement en cours) sont essentielles pour donner suite aux commentaires et trouver des solutions.
Recrutement au Service canadien du renseignement de sécurité
La dirigeante principale de l’Information (DPI) du SCRS a animé une discussion sur le recrutement en informatique et a fièrement souligné qu’elle était la première femme de l’histoire du Service à occuper le poste de DPI. Elle a souligné les défis de longue date liés au recrutement et au maintien en poste des femmes dans le domaine de l’informatique, exacerbés par la COVID-19 alors que les employés recherchaient des possibilités de travail à distance plus facilement offertes dans d’autres ministères du gouvernement et dans le secteur privé. La DPI a également discuté de l’initiative des femmes en TI du SCRS axée sur la sensibilisation, qui veille à ce que des femmes siègent aux comités de recrutement et d’évaluation et permet de cerner et de surmonter activement les obstacles qui pourraient dissuader les femmes de présenter leur candidature à des postes au SCRS et d’y rester.
Un agent du renseignement autochtone du SCRS a donné des renseignements sur les initiatives de recrutement autochtone, expliquant que bien que les populations autochtones présentent un fort potentiel pour les carrières dans le domaine du renseignement, elles sont souvent peu informées des possibilités de carrière offertes au SCRS. Les défis comprennent la visibilité, la transparence et l’établissement de la confiance à l’échelle communautaire, qui sont essentiels au succès des activités de recrutement.
Les membres ont activement participé à la discussion, proposant des suggestions comme le fait de participer à des salons de l’emploi en informatique, de communiquer avec les jeunes générations pour les sensibiliser aux carrières au SCRS et de susciter manière proactive l’intérêt des candidats éventuels passionnés par les technologies de l’information et l’informatique.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et la sécurité nationale
IRCC a dirigé une discussion sur le contexte mondial actuel et son incidence sur les programmes d’immigration canadiens. Les représentants ont constaté une croissance considérable des programmes et des défis posés par la cybersécurité, la migration climatique et les crises humanitaires post-COVID-19. Les participants ont discuté de l’importance de maintenir les programmes d’IRCC et d’améliorer la confiance envers ces programmes, y compris de stratégies visant à améliorer l’équité, la transparence et les mesures de lutte contre le racisme.
Processus d’enquête de sécurité du Canada
L’ASFC et le SCRS se sont ensuite joints à IRCC pour mener une discussion sur le processus d’enquête de sécurité du Canada. Les membres ont reconnu que l’immigration n’est pas l’ennemi. Cependant, ils ont souligné l’importance de la prévisibilité, de la transparence et de l’équité dans le système, ainsi que de la clarté du processus de sélection. Les membres ont souligné la confusion éprouvée par les demandeurs quant au fonctionnement du processus, ce qui crée de la méfiance à l’égard du système. IRCC a convenu que ces trois éléments sont importants et a indiqué que des pratiques exemplaires de gestion des données et d’échange de renseignements aideraient à relever ces défis. IRCC a également expliqué que la complexité du système et le fait qu’il existe de nombreuses exceptions peuvent affecter la prévisibilité et la transparence. Les représentants ont tenu une discussion sur l’importance des communications pour que les personnes au Canada et à l’étranger puissent utiliser aisément le système. On a convenu que l’ensemble du discours sur l’immigration est en train de changer et que le gouvernement fédéral doit être agile et proactif dans ses communications. Les participants ont également discuté de la lutte contre la désinformation et les théories du complot concernant les systèmes d’immigration, soulignant ainsi la nécessité d’une communication claire et cohérente ainsi que d’une transparence globale.
Stratégie nationale pour la prévention du crime et Programme pour la sécurité communautaire du Canada
Sécurité publique Canada a présenté un aperçu de la nouvelle Stratégie nationale pour la prévention du crime (SNPC) et du Programme pour la sécurité communautaire du Canada (PSCC). Les représentants ont expliqué la manière dont le PSCC vise à réduire les obstacles à la présentation d’une demande en simplifiant le processus de demande et en élargissant l’admissibilité au programme. Grâce à la SNPC, les conseillers aident les communautés à remplir efficacement les demandes de financement.
Les membres ont signalé les principales questions, notamment le fait de mieux faire connaître ces programmes aux petites organisations, en particulier celles qui ne maîtrisent pas l’anglais ou le français. Ils ont souligné l’importance de mener des activités de sensibilisation dans les langues préférées des communautés et d’harmoniser les processus de financement avec les réalités communautaires. L’importance des programmes de financement continu a également été mise en évidence; les subventions à court terme perturbent la continuité des initiatives, entraînant des lacunes qui ont des impacts négatifs. Les participants ont également discuté de diverses idées : définir les lacunes en matière de mobilisation, améliorer la communication et veiller à ce que les programmes répondent efficacement aux besoins de la communauté. Le Fonds pour la résilience communautaire (FRC), un autre programme de financement de Sécurité publique Canada axé sur la prévention (alors que le PSCC est plus réactif), a également été mentionné.
Immigration et détention
L’ASFC a donné des renseignements sur le Cadre national en matière de détention liée à l’immigration (CNDI) et a animé une discussion sur les impacts du CNDI sur le système d’immigration du Canada et sur la façon dont l’ASFC gère les détenus à haut risque. Elle a également sollicité les commentaires des membres sur la façon dont l’ASFC peut améliorer le soutien en matière de santé mentale qu’elle offre aux détenus. Les membres voulaient connaître les motifs de détention, la durée moyenne de la période de détention et la raison pour laquelle les chiffres en matière de détention semblent si élevés. Ils ont également demandé des renseignements sur la préparation du Canada à la frontière en vue de l’entrée de la nouvelle administration et voulaient en savoir plus sur l’Entente sur les tiers pays sûrs. Les participants ont discuté des solutions de rechange à la détention (SRD) et l’ASFC a signalé que les personnes ayant des problèmes de santé mentale seraient transférées dans un établissement de santé mentale pour recevoir le soutien nécessaire. Les membres avaient des questions concernant les détenus à haut risque et les SRD. L’ASFC a expliqué qu’elle gère attentivement qui est détenu et qui se voit offrir des SRD sur la base de plusieurs facteurs, notamment la nécessité de gérer une capacité limitée.
Ministère de la Justice Canada – Stratégie canadienne en matière de justice pour les personnes noires
Les représentants du ministère de la Justice Canada ont présenté la nouvelle Stratégie canadienne en matière de justice pour les personnes noires. Ils ont décrit son élaboration, ses piliers et les prochaines étapes de sa mise en œuvre. Les membres ont souligné l’importance de la collecte de données et des stratégies de communication pour susciter l’intérêt des communautés avec efficacité. Le ministère de la Justice Canada a mis en évidence la nécessité de mener des interventions ciblées auprès des jeunes, de créer des politiques guidées par les données et d’adopter des pratiques réparatrices pour obtenir des résultats positifs. Les représentants ont indiqué que des travaux étaient en cours et se sont engagés à donner des mises à jour sur l’avancement de la mise en œuvre.
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