Rapport sommaire de la Réunion de la Table ronde transculturelle sur la sécurité

Du 14 au 16 juin 2019
Halifax (Nouvelle-Écosse)

Les membres de la Table ronde transculturelle sur la sécurité (TRTS) et les représentants du gouvernement se sont réunis à Halifax pour tenir la plus récente réunion. Des représentants de Sécurité publique, du ministère de la Justice, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), de Patrimoine canadien et du Bureau du Conseil privé étaient présents.

La fin de semaine a démarré par une visite au Centre culturel noir pour la Nouvelle-Écosse, où trois agents de la GRC ont parlé de l'histoire de la région et du contexte dans lequel les organismes d'application de la loi et les collectivités locales doivent relever les défis. Les membres ont été informés des approches fructueuses entreprises par la GRC pour établir un climat de confiance et des liens au sein de la collectivité, notamment une participation accrue de la collectivité.

Lors du dîner professionnel, les membres ont reçu des mises à jour sur les initiatives pour lesquelles ils ont été consultés au cours de la réunion précédente ainsi que sur l'état d'avancement de divers projets de loi déposés. Le dîner a également été une occasion de partager des renseignements et de faire le point sur les contributions faites par les membres actuels de la Table ronde depuis un peu plus de deux ans.

La réunion officielle a débuté par une mise à jour sur les travaux liés aux approches inclusives en matière de sécurité nationale en faisant fond sur les recommandations formulées par les membres en réponse à la tâche attribuée par le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, l'honorable Ralph Goodale, d'explorer la question du langage inclusif dans le domaine de la sécurité nationale.

Le consensus était qu'il est important de désigner les destinataires du rapport, car un rapport ne conviendrait pas à tous les intervenants. Les membres ont convenu que les Canadiens et les Canadiennes devraient être informés des problèmes et des tendances ayant trait à l'extrémisme, mais que le rapport devrait être présenté dans un langage simple et courant, être bref et concis, ainsi que factuel, sans se pencher sur le contexte historique complexe qui a mené aux actes antérieurs. L'objectif du rapport ne devrait pas être de dissiper les hypothèses erronées, mais de rester suffisamment neutre pour ne pas accroître les perceptions négatives à l'égard de certains groupes culturels, ethniques ou religieux. Une discussion constructive a également eu lieu sur l'importance de souligner dans le rapport les initiatives mises en place par le gouvernement pour assurer la sécurité des collectivités. Selon les membres, le rapport devrait inclure des renseignements sur la façon de déceler les menaces potentielles ainsi que sur les moyens en évolution par lesquels les actes terroristes sont susceptibles d'être commis au Canada. Dans ce contexte, les membres ont également suggéré qu'une section du rapport mettre l'accent sur ce que peuvent faire les collectivités et les citoyens pour aider à réduire les menaces potentielles et sur ce qu'ils doivent faire une fois l'acte commis. Enfin, il a été convenu que le Rapport public sur la menace terroriste devrait demeurer une publication annuelle et qu'il devrait faire l'objet d'une promotion accrue afin que davantage de Canadiens soient au courant de son existence et l'utilisent comme source de sensibilisation et de compréhension du public.

Les membres de la TRTS ont également été mis au courant de l'état d'avancement des travaux menés par Sécurité publique liés aux approches inclusives et sensibles aux préjugés en matière de sécurité nationale. Les points de vue des membres de la Table ronde ont été sollicités sur un projet de plan de discussion en 2019 avec divers Canadiens au sujet des approches inclusives et sensibles aux préjugés du gouvernement canadien dans le domaine de la sécurité nationale. Les membres ont recommandé de consulter les organismes communautaires qui travaillent étroitement avec les jeunes, les nouveaux arrivants au Canada et les personnes dont la voix est moins souvent entendue. Les membres de la Table ronde ont également suggéré d'utiliser des approches novatrices et non habituelles pour consulter les intervenants afin de capter une diversité de points de vue. Plusieurs approches novatrices ont été proposées, notamment : 1) un concours de rédaction pour saisir le point de vue de la population vulnérable, encourageant ainsi un plus grand nombre de personnes à participer à la consultation tout en offrant un moyen de contribuer aux personnes qui ne sont pas à l'aise de raconter leur histoire en personne; 2) encourager une réflexion personnelle sur l'utilisation du vocabulaire et souligner un langage potentiellement offensant en recherchant les points de vue de la collectivité sur comment sensibiliser davantage le public sur la portée des mots et des idées en vue d'encourager le changement; 3) dans les discussions plus habituelles, les membres de la Table ronde ont suggéré de revoir l'histoire de la personne avec elle pour s'assurer que l'information saisie est un reflet fidèle de ce qu'elle voulait transmettre.

Les membres de la Table ronde ont également pu connaître comment le SCRS utilise un cadre d'analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) pour veiller à ce que ses politiques, outils et procédures reflètent mieux la diversité et l'inclusion dans les processus opérationnels et organisationnels.

La réunion s'est poursuivie par une discussion sur l'extrémisme violent de l'extrême droite en ligne et hors ligne. L'exposé a donné un aperçu des tendances observées par les chercheurs dans le mouvement d'extrême droite au Canada. Le climat actuel a donné une légitimité à ce genre de groupes en leur permettant de devenir plus courants et de pénétrer la sphère intellectuelle au lieu d'être perçus comme des entités violentes. Les membres ont été très intéressés par les questions qui ont surgi à propos des données démographiques du mouvement ainsi que par leur financement et leur promotion, notamment en ligne.

On a ensuite présenté un aperçu de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada aux membres et ils ont été consultés sur l'approche de partage de renseignements avec le public, en particulier avec les personnes dont la langue maternelle n'est pas nécessairement le français ou l'anglais. Ils ont convenu que les alertes par téléphone cellulaire étaient très efficaces et ont proposé l'ajout d'icônes imagées pour fournir une description visuelle des alertes. Ils ont également recommandé d'utiliser les médias éthiques pour informer les personnes qui ne suivent pas forcément les médias traditionnels.

On a présenté un exposé sur les principales conclusions de la consultation tenue au pays sur la stratégie canadienne de lutte contre le racisme aux membres de la Table ronde. Les membres sont d'avis que les ressources allouées à la lutte contre le racisme devraient augmenter et qu'une approche pangouvernementale serait bénéfique pour l'utilisation de la stratégie. Ils ont indiqué que la plupart des immigrants n'ont qu'une connaissance limitée des possibilités d'emploi et qu'ils peuvent être dissuadés de remplir une demande de subvention, car les formulaires peuvent être difficiles à comprendre et à remplir. Ils estiment également que les enquêtes sur les plaintes pour violation des droits de la personne devraient être examinées par un tiers externe et neutre. Toutefois, l'objectif principal de la Table ronde était axé sur la nécessité d'une sensibilisation et d'une éducation accrues du public sur les coutumes culturelles et religieuses.

La réunion s'est terminée par un aperçu du plan visant à défendre la démocratie canadienne et à renforcer davantage le système électoral contre les menaces. Les membres étaient satisfaits des mesures mises en place pour protéger l'élection générale de 2019. Les questions posées par les membres indiquaient qu'ils étaient intéressés à connaître les moyens par lesquels les groupes néfastes tentent d'infiltrer les activités quotidiennes des gens, en particulier en ligne. L'idée que des groupes cherchent à déstabiliser des sociétés en érodant la confiance dans les institutions démocratiques et en semant la discorde entre les Canadiens était la composante centrale de la discussion. Les membres ont fait remarquer que ce ne sont pas seulement des intervenants étrangers qui cherchent à créer de l'instabilité, mais que ces groupes existent également dans le contexte national.

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